Difficile d’imaginer ce qui se cache à Bourg-sur-Gironde… De gigantesques citernes datant de la Seconde guerre mondiale. Deux d’entre elles sont ouvertes à la visite et racontent une histoire inattendue. Notre guide s’appelle Sylvie Termignon. Suivez-là dans les méandres de l’or noir.
Ces cuves se trouvent sous le Musée de la citadelle, où vous pourrez découvrir une belle collection de calèches … Tout l’été, de nombreuses animations sont également proposées sur le cinéma.
C’est l’histoire d’un sacré petit bonhomme sur le plus grand Estuaire d’Europe. Un ancien pêcheur qui raconte l’histoire des gens d’ici comme personne. Christian Sanchez a vécu sur toutes les îles et même sur l’eau, dans son bateau pendant dix sept ans. Avec Carmen, son épouse, ils sont devenus les gardiens de la mémoire.
C’était l’époque pas si lointaine où les îles étaient habitées. On y trouvait alors des vignobles, des cultures, des villages avec leurs écoles. Tout un monde déjà presque oublié que Christian et Carmen nous font partager.
On n’a pas de vent aujourd’hui… On est les rois, comme on dirait, on est les rois du pétrole. Christian
Les amoureux de l’Estuaire, reportage de Nathalie Pinard de Puyjoulon, Gladys Cuadrat.
C’est une ligne de défense comme un fil invisible sur l’Estuaire lancé depuis la citadelle de Blaye. Un complexe militaire de 38 hectares imaginé par Sébastien Vauban sur ordre du roi Soleil.
Nous sommes en 1685 lorsque l’ingénieur imagine un triptyque unique en France, situé sur les deux rives et au milieu de l’Estuaire, sur l’île de Fort Paté. Au départ, un simple banc de sable qu’il a fallu endiguer pour le protéger de l’érosion. Pari audacieux : le Fort fut construit sur une simple grille de bois de pin posé sur des pieux…
Un dispositif essentiellement dissuasif. Les 600 hommes qui occupaient les lieux n’eurent guère l’occasion de faire parler la poudre. Le verrou Vauban été classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2008. La citadelle de Blaye est l’un des monuments les plus visités de la Nouvelle-Aquitaine, accueillant chaque année 345 000 personnes. Des visiteurs venus imaginer des combats qui n’ont jamais vraiment troublé les eaux de l’Estuaire…
Voyez le reportage de Nathalie Pinard de Puyjoulon, Olivier Prax et Boris Chague.
C’est une exposition originale à Beautiran, en Gironde. Elle présente différents paysages de Lourdes mais aussi des portraits de Bernadette Soubirous, réalisés par des photographes du XIXème siècle. On peut y découvrir des plaques de verre témoignant des regards et des techniques de l’époque.
Au fil de la visite, une plaque de verre attire l’attention. On peut y lire l’inscription : « Première photographie de la Grotte de Lourdes en 1858 ». Au creux de la cavité, se devinent un petit groupe de femmes en robe noire et, sur le côté droit, un long voile blanc évoquant le capulet blanc que portait la jeune voyante Bernadette Soubirous.
L’imaginaire se met en route : serait-ce possible que cette prise de vue montre la sainte priant à la Grotte, dans la période des Apparitions de la Vierge Marie reconnues par l’Eglise Catholique ? C’est impossible, selon les spécialistes du service des Archives et Patrimoine du Sanctuaire Notre-Dame de Lourdes.
On y voit en effet un muret de pierres le long du gave, construit bien après les Apparitions, mais aussi les fondations de la future crypte au-dessus de la Grotte qui est par ailleurs moins végétalisée qu’à l’origine.
Bernadette Soubirous se prêtait difficilement à cet exercice photographique, ne recherchant ni reconnaissance ni gloire.
Un jour, lorsqu’un photographe insiste pour reproduire son extase quand elle voit la Dame, elle répond : « c’est qu’elle n’y est pas ! ». Refusant tout artifice ou mise en scène, elle accepte simplement de tenir son chapelet et de porter le long capulet blanc qu’elle revêtait lorsqu’elle se rendait à la Grotte.
Il faudra attendre 1861 pour obtenir ses premiers portraits. Au total, 75 ont été répertoriés, effectués par six photographes différents.
Une exposition qui sera aussi l’occasion de visiter le Musée de la Photographie pour découvrir une importante collection d’appareils anciens, à la Villa Maglya, Musée des Techniques de Beautiran.
Son nom est indissociable du nouveau visage de Paris au XIXème siècle. Larges avenues et boulevards : c’est au baron Georges-Eugène Haussmann que l’on doit les grands axes rectilignes de la capitale mais aussi un style architectural qui a fait école en France et en Europe.
Ce que l’on sait moins, c’est qu’il était très attaché à la région bordelaise.
Sous-préfet de Blaye, puis préfet de la Gironde à Bordeaux, il se marie avec Octavie, une fille de viticulteurs de Cestas, achète une propriété viticole à Canéjan, le château de Rouillac, et n’aura de cesse, pendant ses années parisiennes, de faire des allers-retours entre la capitale et la Gironde où réside sa femme.
Un siècle et demi plus tard, par un curieux hasard, son arrière petite-nièce s’est aussi mariée à un viticulteur et a quitté Paris pour suivre son mari en Médoc et dans le Blayais. En hommage à son aïeul, Nathalie Larraqué-Haussmann a créé des vins au nom du baron et écrit des poèmes inspirés notamment par le Second Empire, inscrits sur les bouteilles… et sur son blog.
Le baron Haussmann avait une passion pour la ligne droite, moi j’ai une passion pour les lignes d’écriture !
Côté historique, on peut se demander quel est l’apport de Georges-Eugène Haussmann à la ville de Bordeaux… Son passage ne dura qu’un an et demi, de 1852 à 1853, jusqu’à ce que l’Empereur Napoléon III l’appelle à ses côtés.
Selon l’historien Robert Coustet, le baron Haussmann, dont l’énergie était légendaire, a engagé quelques grands travaux comme le dégagement de la place Pey-Berland, le percement de la rue Vital-Carles et du cours Alsace-Lorraine.
Lors de sa présence bordelaise, son apport direct se limite à ces chantiers. L’influence haussmannienne se fera ensuite sentir à Bordeaux comme dans toute la France, la capitale de l’Aquitaine n’échappant pas au mouvement de rénovation impulsé par le baron. Les boulevards, par exemple, seront réalisés bien après son départ, en 1863.
Envie d’en savoir plus ? Voyagez dans le temps avec ce reportage de Nathalie Pinard de Puyjoulon, Nicolas Pressigout, Olivier Pallas et Emmanuel Cremese.