19 Avr
Archives de l'auteur : France 3 Midi-Pyrénées
28 Jan
Le Vase où meurt cette verveine – Frédérique Martin
Zika et Joseph s’aiment profondément. Après 56 ans de vie commune leur vie est bouleversée par la maladie et le départ de la maison de Zika. Elle doit faire soigner son cœur à Paris et part vivre dans le petit appartement de sa fille Isabelle, tandis que Joseph est contraint d’aller habiter chez son fils Gauthier à Monfort. Pour pallier l’absence et vaincre la distance, ils échangent de nombreuses lettres, dans lesquelles ils relatent leur quotidien, l’adaptation aux habitudes de leurs enfants, et expriment leur amour l’un pour l’autre.
Mais au fil des lettres, tandis que la séparation devient de plus en plus pesante entre Joseph et Zika, la famille se disloque : à Paris, les blessures de l’enfance refont surface et la relation entre Isabelle et sa mère devient difficile puis violente.
A Monfort, le couple de Gauthier se dégrade.
La relation mère-fille est l’une des plus complexes qui soit.
A travers cet échange épistolaire dans laquelle se tisse l’intrigue, le malaise transparait et grandit avant d’exploser… Une déflagration à la mesure de celle qui touche cette famille et les certitudes de chacun de ses membres.
Attention, livre troublant et dérangeant…
Extrait
« Elle était furieuse, j’aurais voulu que tu la voies, les narines rétrécies, l’œil mauvais. Ah, çà fermentait dur sous le capot ! Et moi, sa tête de carême m’a fait rire, mais rire… je ne pouvais plus m’arrêter. Ce rire m’a rendu de la hauteur je retrouvais un peu de liberté et de la joie qu’on m’avait dérobées ces derniers mois. Ce n’était pas beaucoup, n’est-ce pas ? Mais pour elle c’était trop, alors tu sais ce qu’elle a fait, Joseph, tu sais ce qu’elle a fait ? Elle m’a giflée.
L’humiliation, tant qu’on ne l’a pas connue on ne sait pas de quoi il retourne. Mais quand on l’a prise de face, mon ami, on ne peut plus l’oublier. Pendant un instant, tout s’est arrêté et j’ai su, j’ai su que je haïssais quelqu’un pour la première fois. Cette femme, devant moi, n’était plus ma fille. Il y a eu la gifle et il y a eu la déflagration qu’elle a causée en moi. Oui çà dévaste tout, l’humiliation, ça brûle, çà corrompt, c’est de l’acide pur. Une révélation, elle l’a compris aussi. Après, j’ai senti cette douleur cuisante sur la joue et ma bouche, comme si le coup m’avait tatouée. »
Edition Belfond
16 Nov
Un homme perdu – Isabelle Desesquelles
Présentation de l’éditeur
C’est un humain comme les autres. Il espère, il pleure et il voudrait aimer. Il s’émerveille aussi, il a peur et il rêve. C’est l’histoire d’un homme qui n’aurait pas du naître. Au point qu’on ne lui donne pas d’identité, pas même un prénom. CElle qu’il appelle petite maman le cache. Il ne s’est jamais couché dans l’herbe, n’a pas couru contre le vent, il n’a jamais mis sa langue dans une autre bouche. Son père est Charles de Gaulle, son frère David Copperfield et ils le protègent.
Avis de Marnie
Un très court récit en forme de coup de poing… à la première personne, cet homme dont sa mère (et ses proches) ont nié l’existence jusqu’à refuser de lui donner un prénom, va « se » raconter… va nous raconter ses premières années dans cette chambre, dans un huis-clos malsain et étouffant où sa mère le tient prisonnier entre ses tentacules dévorantes.
Le talent d’Isabelle Desesquelles, c’est de ne rien nous expliquer vraiment, ni même de décrire ou de prendre le temps d’enrober tout cela avec un décor ou une mise au point historique. En fait nous comprenons tout sans qu’il y ait besoin de s’attarder sur un contexte évoqué juste ce qu’il est nécessaire. Le talent de cet auteur est simplement de nous faire ressentir cette mise en abîme, par petites touches de cruauté, de crudité, de poésie, de drame, d’humour jusqu’à ce que la tendresse disparaisse lentement.
Nous voici touché au cœur par ce garçon écorché vif, injustement cloîtré à qui l’on rogne insidieusement ses chaînes. Au moment où il pourrait se libérer, il n’aura plus l’envie de s’échapper pour découvrir le monde, seulement le besoin d’échapper à lui-même. C’est formidablement bien fait, décrit avec avec une franchise inéluctable.
Un récit bref qui où plane l’ombre de l’inceste, l’amour et de la haine interdits. Nous avons vraiment l’impression que Sartre avait bien raison : l’enfer c’est les autres…
Du côté des abattoirs – Jan Thirion
Un policier toulousain qui suit sa trace, mais dont le destin va s’accélérer après que la fille de sa compagne soit tombée accidentellement des escaliers sous ses yeux.
Le dernier roman de Jan Thirion nous entraine dans une succession de morts violentes, une comédie sanglante où les cadavres s’empilent de façon rocambolesque, dans lequel se mêle enquête, malfrats de tous poils et humour grinçant.
Sur les traces d’un flic pas très net qui fait tout pour qu’on l’oublie, mais qui se prend sans cesse les pieds dans le tapis, l’auteur s’amuse à pousser le scénario jusqu’à la scène finale qui ressemble au bouquet final d’un feu d’artifice.
Extrait :
“L’art lui est tombé dessus en regardant les poulets congelés. Le bac en était rempli. Sa mère a soulevé le grand couvercle vitré, embué par endroits. Elle a choisi le poulet sans tête qui lui plaisait. On le mangerait en famille avec une jardinière de légumes, surgelée également. Pol R est né ce jour-là, à 8 ans, et, depuis, il n’a jamais dévié de sa route. Trente ans plus tard, il n’a pas à rougir du travail accompli. Il a réussi à se faire un nom…”
Pour les initiés ce livre est une version réécrite et développée d’un des premiers roman policier de Jan thirion « Ego fatum (Krakoën 2006)
Découvrir l’auteur : thirion.free.fr
Découvrir la maison d’édition : http://lecailler.fr