14 Août

La théorie du papillon – Vincent Martorell

C’est une très belle histoire dans laquelle nous entraine Vincent Martorell.
Dès le début du livre, l’auteur nous donne envie d’en savoir plus sur ces 2 sœurs si différentes et qui vont être confrontées au passé de leur mère. Un passé qu’elles ignoraient, et qui va complètement bouleverser leur vie.
Mais comment juger certains actes quand la survie est en jeu ? Comment se comporter quand toute une part d’un être que l’on aime et que l’on pensait connaitre se révèle au grand jour ? Est-il possible de pardonner ?  
Lors des obsèques de leur mère, Géneviéve Lamarthe, Alice  pleure, Gabrielle est renfrognée. D’ailleurs elle souhaite le plus rapidement possible regagner Londres où elle a choisi de vivre. Alice est ravagée par le chagrin. Divorcée, elle est restée auprès de cette mère qu’elle chérit depuis toujours et s’est occupée d’elle depuis qu’elle-même est séparée de son mari.
Les 2 sœurs ne se sont pas vues depuis dix sept ans, ne se comprennent guère et ont entretenus durant toute leur vie des liens très différents avec cette mère aujourd’hui défunte.
Les voici désormais face à face, porteuses d’un héritage qu’il va falloir gérer.
Ce qu’elles ignorent, c’est que Geneviève Lamarthe, leur mère, leur lègue une histoire qu’elle a réussit à cacher durant toute sa vie.

 Corinne Lebrave

 Extrait : « (…) Gabrielle ne cesse de jouer avec ce ruban noir qui entoure le coffret. Le fait que l’on y ait apposé un cachet de cire au centre du tissu croisé l’intrigue, mais comment peut-elle encore être étonnée ? Geneviève Lamarthe aimait à se donner des allures énigmatiques, adorant parler des esprits, convaincue que si une mauvaise action avait été commise, les âmes qui demeuraient de l’autre côté viendraient vous réclamer un jour ou l’autre des comptes. Pour une femme aussi pieuse, parler ainsi librement de ces choses avait toujours été incompréhensible pour Gabrielle, elle ne pouvait adhérer sérieusement à ces croyances ridicules qui tenaient plus du folklore que de la réalité. Mais une fois encore, ce legs et la manière dont il s’était opéré attestaient de la personnalité complexe de sa mère. »

  • L’auteur

 Né à Toulouse en février 1961, d’un père d’origine espagnole et d’une mère native des Pays de Loire, Vincent MARTORELL est auteur de nouvelles, de pièces de théâtre, et de plusieurs romans. Depuis juillet 2002, il réside en Comminges. De juillet 2011 à janvier 2012, il a collaboré en tant qu’auteur à l’exposition Un Pays, des figures, des hommes, avec le photographe Igor BERTRAND. En mars 2012, le prix Sky Prod lui été attribué pour sa nouvelle Brouillard. Portraits, un recueil de textes ayant servi de support à l’exposition Un Pays, des figures, des hommes, a été publié en juillet 2012. La Théorie du Papillon est son quatrième roman.

La théorie du papillon – Vincent Martorell
Editions Gunten

13 Août

Une belle Saloperie – Robert Littell

 

 Il s’appelle Gunn avec « Deux  n » précise-t-il, chaque fois qu’il se présente. L’homme est très à cheval sur l’orthographe de son nom.
Lemuel Gunn a des valeurs, de celles qui n’ont plus cours à notre époque. Des valeurs, des méthodes de travail, et un flair qui en font un redoutable enquêteur.
Cet ancien agent de la CIA, qui en a trop vu en Afghanistan, au point de démissionner, est devenu détective privé. Il s’est installé au Nouveau Mexique, loin du monde et de ses semblables.
Mais quand Ornella Neppi fait appel à ses services, pour retrouver un certain Emilio Gava, qui a disparu après avoir été libéré sous caution suite à une affaire de drogue, Il accepte l’enquête. Parce qu’il a besoin d’argent, et surtout Ornella, « la belle comtesse aux pieds nus », ne le laisse pas insensible.
Il n’en faut pas plus pour que le détective se lance au volant de sa Studebaker sur les routes du nouveau Mexique, puis du Nevada pour retrouver le fugitif.  Les chances d’y arriver sont minces, et surtout, il se retrouve dans une affaire bien plus complexe qu’il n’y parait au départ : FBI, mafia, argent et vengeance viennent interférer dans une enquête déjà trouble. Mais Gunn en a vu d’autres. Il ira jusqu’au bout.
Et puis on peut avoir vu des horreurs, et essayer malgré tout de garder foi en ses semblables surtout quand ils sont aussi attirants qu’Ornella.

Voici un polar de facture classique, servi par une galerie de personnages tous aussi marquants les uns que les autres. Une belle saloperie est un livre réjouissant et un bel hommage à la grande époque du roman noir. 

 Corinne Lebrave

 « Elle termina son vin et secoua la tête quand je proposai de la resservir. « bon, alors expliquez moi si vous en êtes capable : comment est –il possible d’avoir la nostalgie de choses qu’on a jamais connues ? »
Je haussai les épaules. « C’est la condition humaine selon Gunn. En pensée, nous écrivons les scénarios de la vie que nous aimerions mener » »

  •  L’auteur
    Robert Littell, l’un des grands maîtres du roman d’espionnage, après plusieurs livres qui se développent dans un contexte international, se tourne ici vers le polar et situe son récit dans un décor profondément américain.
    Ancien journaliste à Newsweek, spécialiste dans tes affaires russes et moyen-orientales, Robert Littell a notamment publié Ombres rouges (1992), Le Sphinx de Sibérie (2994), La Compagnie : le grand roman de la CIA (201)3), Légendes (2005), L’Hirondelle avant l’orage : le poète et le dictateur (2009), Philby, portrait de l’espion en jeune homme (2011), et un livre d’entretiens, Conversations avec Shimon Pères (1997). Ses livres sont traduits dans le monde entier. 
    Il vit dans le Lot , prés de Martel .
    Robert Litell  est nominé pour le Grand prix de littérature policière  décerné à la mi-septembre
    .

Une belle Saloperie – Robert Littell – éditions Baker Street

12 Août

La dernière mission d’Edouard K.

La dernière mission d’Edouard K. – Christophe Chaffardon

Edouard K.est l’astronaute le plus secret et le plus discret de sa génération.

Le grand-père de Loup, un jeune garçon de 12 ans en sait quelque chose. Il est intarissable sur la conquête spatiale : Passionné, il collectionne tout ce qui s’y rapporte et il ne lui manque qu’une chose : un autographe d’Edouard K.  Il n’en existe aucun exemplaire au monde, car l’astronaute n’en a jamais signé et depuis sa dernière mission il vit retiré du monde sur une île écossaise et ne veut plus parler de son passé dans l’espace.

Quand son grand-père tombe malade, loup n’a qu’une idée en tête, lui faire le plus beau cadeau que ce dernier puisse espérer : le fameux autographe.

Le hasard et une rencontre avec Bertille, une petite fille pétillante et audacieuse va lui permettre de concrétiser son rêve et l’amener bien au-delà. Ensemble, il se pourrait qu’ils résolvent l’une des plus étranges énigmes du monde des spacionautes, celle qui régne autour d’Edouard K.

Un livre passionnant, très bien documenté, qui entrainera les enfants et les adolescents sur les pas de personnages hors du commun, dans une histoire à l’intrigue bien menée. L’expérience de Christophe Chaffardon, responsable activités de la cité de l’espace à Toulouse, apportera de nombreuses clés et plein d’informations aux futurs astronautes et à tous ceux qui s’intéressent à la conquête spatiale.

Corinne Lebrave

« La sortie extravéhiculaire était imminente. Edouard K en connaissait tous les dangers, toutes les exigences et les difficultés.
La concentration nécessaire, à tous les instants, la clairvoyance. Les efforts surhumains pour réaliser les travaux, serrer un boulon, fixer un câble, les doigts en sang dans les gants trop rigides. L’épuisement, les kilos perdus par litres de transpiration.
Et l’infini qui tend les bras, le risque de lâcher prise, de perdre le contact, de ne plus pouvoir revenir dans la station, de dériver sans fin dans l’espace.
Il savait tout cela. Pourquoi y penser maintenant, encore ? »

La dernière mission d’Edouard K.
Christophe Chaffardon –  Editions Le Pommier

13 Juil

Le charme et la poésie d’Iris et l’escalier d’Anna de Sandre et Chiaki Miyamoto

Quel bel album que cet Iris et l’escalier ! Les dessins crayonnés très colorés, pleins de petits détails et de charme m’ont décidément séduite. L’escargot, les chaussettes qui traînent, les fesses rouges des babouins, les lapins qui jouent sur le cou de la girafe, le goûter d’Iris, tout est prétexte à un commentaire des petits (qui ne se privent pas, on a testé pour vous).

Iris aime monter et descendre son escalier, qui est d’ailleurs son ami. Pourtant, ce n’est pas facile pour une toute petite fille. Un jour, Iris va avoir envie de grimper plus haut, plus loin… au pays des grands arbres.

Une histoire poétique sur l’envie et la peur de grandir, la chaleur du cocon familial. Le tout vu à hauteur d’enfant.

Pour compter les marches en famille et faire la conversation avec un escalier, un arbre ou un singe (normal quoi…).

Iris et l’escalier d’Anna de Sandre et Chiaki Miyamoto
Chez Gallimard Jeunesse Giboulées

  • Extrait

  • Les auteurs

Anna de Sandre vit dans le Gers. Elle écrit principalement des nouvelles et de la poésie, et ponctuellement des romans et des histoires pour la jeunesse. La plupart de ses textes sont publiés dans divers recueils collectifs ou revues.

Chiaki Miyamoto est illustratrice pour livres d’enfants. Elle est née en 1975 à Osaka, au Japon. Diplômée de l’Ecole professionnelle de communication visuelle d’Osaka en 1998, elle connait une première expérience de graphiste au Japon avant de rejoindre l’Ecole Emile Cohl de Lyon dont elle sera diplômée en 2003. Elle vit aujourd’hui à Lyon.

  • Ils en parlent aussi

– Maman baobab
– Les mots de la fin
– Littér’auteurs
– Madame bouquine
– Sous le feuillage

Véronique Haudebourg

10 Juil

« Gibraltar » épisode #2, ou comment l’idée de lancer une revue de qualité n’était pas si folle !

On s’était un peu dit ça, fin 2012, lorsque Santiago Mendieta était venu nous voir, plusieurs exemplaires du premier numéro de Gibraltar sous le bras, sentant bon l’encre et le papier à l’heure de l’internet et du web 2.0 : « Il est fou ! Lancer une revue haut de gamme quand toute la presse papier se casse la gueule ! Tenter de fournir au lecteur un objet à lire, à relire, quand la tendance est à la lecture kleenex vite fait bien fait, je lis, je digère, j’oublie ! »

Comme des forcenés de l’écrit Santiago et sa petite bande voulaient marier récits, reportages, fictions, BD, photos, dans un « objet » (ni magazine, ni livre : « revue » c’est le mot le plus noble qui convient) au graphisme particulièrement poussé. Pas du genre de ses news magazines qui vous tâchent les doigts à force de chercher l’éditorial au milieu des pages de pubs !

Non, une haute (et noble elle-aussi) ambition : celle de jeter, depuis les ruelles de Toulouse, « un pont entre deux Mondes », les deux rives de la Méditerranée.

On l’avait dit à l’époque : le pari du premier numéro de ce qu’on nous annonçait comme un semestriel était réussi.

Mais pour la suite ? Avouons-le, on se disait que le pari était risqué et que le numéro 2 de Gibraltar ne verrait peut-être pas le jour.

Santiago et ses amis sont revenus et on n’a pas pu s’empêcher de claquer bien fort sur la tête de nos doutes économico-éditoriaux. Gibraltar a trouvé son public et voici donc la deuxième (« seconde » aurait un goût de fin d’aventure) livraison, dans la veine de la première.

Au fil des 180 pages qui se lisent comme un bouquin : de l’inédit (encore plus), du visuel (un graphisme toujours plus abouti) et des sujets qui font réfléchir. L’époque est triste et noire, alors Gibraltar n’y échappe pas : de Burgos au Kurdistan syrien, de la Jonquera à Sarajevo, les histoires que l’on nous raconte sont sombres. Il manque sans doute un peu de sourire dans ce numéro 2 mais ces vies que l’on croise au fil des pages sont comme ça, comme cette époque, alors on s’y fait. Pour rigoler, on trouvera bien autre chose. Ce n’est pas le rôle de cette revue.

Nous ne ferons pas ici la liste exhaustive des sujets qui vous lirez si vous achetez Gibraltar (qui bénéficie désormais d’une diffusion nationale dans toutes les bonnes librairies) mais on attirera l’oeil et le cerveau disponible (sic !) du lecteur putatif que vous êtes vers l’incroyable reportage du photographe toulousain Philippe Guionie à Brazzaville dans l’ancien immeuble du personnel d’Air France, ou encore vers ces 10 planches (inédites) de l’auteur de BD Bruno Loth sobrement intitulées Dolorès et qui vous replongent dans la douloureuse histoire contemporaine espagnole.

Voilà, Gibraltar méritait bien que l’on parle d’elle sur ce blog.

On est sur un blog littéraire non ?

F. Valéry

« Gibraltar » Numéro 2 – 17 euros – en librairie ou sur abonnement sur www.gibraltar-revue.com

08 Juil

Comme une vis sans écrou – Mufle d’Eric Neuhoff

Certains livres sont comme  une vis sans écrou… on ne sait pas quoi en faire. C’est ce qui m’arrive avec Mufle d’Eric Neuhoff. Je suis incapable de vous dire si je l’ai aimé ou pas.

Pour l’histoire, on va faire simple. Il découvre qu’elle le trompe. Il la quitte. Il essaie de s’en remettre et de passer à autre chose. Simple, clair et vieux comme le monde.

Mais sur ce coup-ci, le protagoniste est tout sauf sympathique. Celle qui le trompe est au moins aussi insupportable. Difficile dans ces conditions de compatir un tant soi peu. Difficile aussi de ressentir quoi que ce soit. Expérience d’une lecture froide, sans émotion. La quatrième de couverture parle de l’autopsie d’un mensonge. Je parlerai plutôt de l’autopsie d’une rupture,  de la dissection de la douleur, du mensonge qui s’installe jour après jour, du dégoût de l’autre. Pas grand-chose qui donne envie d’aimer en somme.

A la longue, les jérémiades et les plaintes du narrateur pourraient lasser. Heureusement, Eric Neuhoff nous livre un ouvrage assez court. Juste assez pour nous emmener au bout, sans nous dégoûter vraiment.

Des phrases et des paragraphes courts, une écriture très hachée, très parlée. Le passage du « je » au « il » déroute. Pour ma part, j’en arrive à penser que le protagoniste parle de lui à la troisième personne, preuve de la haute idée qu’il a de lui-même. Ce qui le rend d’autant plus détestable.

Ca ne donne pas de bonnes raisons de lire Mufle tout cela…. Sauf que…

Sauf que pouvoir détester quelqu’un comme cela, sans raison, gratuitement, de penser, sans aucune culpabilité que ce qui lui arrive, finalement, c’est bien fait, cela fait un bien fou. Oui j’avoue, j’en pense beaucoup de mal de cet homme, de son amante aussi d’ailleurs. Et ce n’est quand même pas tout les jours qu’on peut déverser sa bile sur quelqu’un. Le temps d’un livre, je m’en suis donnée à cœur joie. Une expérience inédite, à tenter.

Mufle d’Eric Neuhoff chez Albin Michel

  • L’auteur

Eric Neuhoff est journaliste et écrivain. Il a passé son adolescence dans le Lot avec notamment un passage au Lycée Gambetta de Cahors. Il écrit, entre autre, pour le Figaro Madame. Il a fait partie de l’équipe du Fou du roi sur France Inter, intervient dans le Masque et la plume sur la même antenne, dans Le Cercle sur Canal Plus.

Auteur de nombreux romans (dont Les hanches de Laetitia qui se déroule à Toulouse), il a reçu le prix des Deux Magots pour Barbe à Papa, le prix Interallié pour La petite Française (il fait maintenant partie du jury), et le Grand Prix du roman de l’Académie Française pour Un bien Fou.

  • Ils en ont parlé

– Livrogne
– Mille et une pages
– Sophie lit
– La cause littéraire
– Les facéties de Lucie
– Liratouva
– Sans connivence
– Le Prix Virilo

  • Extrait

« Je t’ai aimée, Charlotte. Est-ce que tu te rendras compte de ça ? Est-ce-que ça te servira à quelque chose ?

Tu sais, je comprends qu’ils soient tous dingues de toi. A côté, les autres filles ne font pas le poids. Aucune ne t’arrive à la cheville. Tu entres quelque part et plus rien d’autre n’existe. C’est comme si la pièce, Paris t’appartenaient. Tu mettais cette ville sens dessus dessous.

Cela ne durerait pas. Tout cela s’évanouirait. Sa popularité baisserait. Son kilométrage la trahirait. Elle jetterait ses derniers feux. Elle avait intérêt à se dépêcher. Bientôt, elle serait quelque chose de risible et de hagard, une caricature de blondeur et de sensualité. Il y aurait d’autres filles, sur le marché, plus belles, plus fraîches, plus exubérantes. « Charlotte, ça a été quelque chose », soupireraient ceux qui l’avaient connue à sa grande époque. Adieu, championne.

Elle pouvait crever, tiens. Mais non, pourquoi disait-il ça ?

Il ne lui voulait pas de mal. Il lui souhaitait seulement de finir comme barmaid à temps partiel ou caissière dans un hypermarché de banlieue. Il espérait sincèrement qu’avec son bronzage artificiel, ses cheveux teints d’une étrange couleur blondasse, son maquillage de Faye Dunaway à la con, elle se retrouverait au bras d’un oligarque russe. Visonoff et Limousinski. Elle serait bientôt au creux de la vague. Elle se faisait vieille. Il n’avait jamais pensé à elle en ces termes. C’était sa faute. Il détestait la voir comme ça. Il doutait de l’avoir jamais eue. Elle irait là où les femmes de son âge ont du succès, avec des agents de change en pardessus de cachemire, des milliardaires faisandés ou des jeunes brokers en quête d’une maman pas si mal conservée. Tous ces gars-là lui tourneraient autour, lui offriraient des vacances à Moustique. Un peu de réalisme.

Et lui ? Il prendrait du bide. Des poils lui sortiraient des oreilles. Ses ongles de pieds deviendraient durs et jaune comme du touron. Un second souffle ? Un troisième, un quatrième, voilà ce qu’il lui fallait. Dieu avait intérêt à être généreux. Il emmènerait au Seychelles des filles beaucoup plus jeunes que lui, des filles qui n’auraient jamais entendu parler d’Alvin Lee ou de Joanna Shimkus. Il jouerait son va-tout. Si ça foirait, ça foirerait solidement, définitivement, quelque chose de bien. Il se préparait un avenir de regret et de gueule de bois. Seigneur ! »

Véronique Haudebourg

30 Juin

Pierre Arditi : « La lecture, c’est d’abord une voix »

L’acteur Pierre Arditi était l’invité d’honneur du marathon des mots 2013. Le comédien est venu faire trois lectures de textes de Georges Simenon, Antoine de Saint-Exupéry et Yasmina Reza.

L’occasion d’un entretien où Pierre Arditi évoque les plaisirs de la lecture, celle qu’on fait et celle qu’on nous fait, du travail et de la profondeur de la voix, l’écriture de Simenon, Saint-Ex, Reza et Maupassant. Une rencontre à savourer au son si particulier de la voix du comédien.

Un entretien réalisé par Pascale Lagorce et Vincent Albinet

Véronique Haudebourg

29 Juin

Le Livre de Maman – Ingrid Chabbert et Cécile Bondon

Le Livre de Maman est une histoire émouvante, celle d’une petite fille confrontée à l’illétrisme. Celui de sa Maman. A priori, rien de très réjouissant pour endormir les enfants. Et bien détrompez-vous, notre petite héroïne va aborder le plaisir et l’utilité de la lecture, et de son partage.

Avec le regard d’une enfant et ses mots simples, directs et touchants, au travers de grands dessins colorés et aérés, Ingrid Chabbert et Cécile Bondon abordent avec délicatesse et beaucoup de sensibilité le thème de l’illettrisme, de la famille et de la transmission.

Un album plein d’amour, à lire et faire lire dans la douceur.

Le Livre de Maman est soutenu par Amnesty international. L’illettrisme est une grande cause nationale pour 2013 en France.

Le Livre de Maman, de Ingrid Chabbert et Cécile Bondon
Editions Des ronds dans l’O jeunesse

  • Les auteurs

Ingrid Chabbert est originaire de l’Aveyron et vit aujourd’hui à Carcassonne. Son premier album jeunesse est paru en 2010.

Cécile Bondon est illustratrice et travaille à L’arroseur à Rezé, un atelier de créateurs indépendants à proximité de Nantes avec graphistes, architectes, animateurs, couturières, et même une journaliste.

  • Un petit aperçu
  • Ils en ont parlé aussi

Le blog enfantipages
Le blog Butiner de livre en livre
Le blog des lectures de Liyah

Véronique Haudebourg

07 Juin

L’écrivain Patricia Parry nous a quittés

DR

L’écrivain et psychiatre Patricia Parry nous a quittés ce premier juin. Elle avait 55 ans, un mari, une fille. La maladie qui l’a emportée est forcément injuste.

Toute petite, Patricia Parry voulait être romancière. Mais, c’est la médecine qui emportera les faveurs de cette jeune surdouée. Elle deviendra psychiatre à l’hôpital Marchand à Toulouse. Mais aussi experte auprès des tribunaux.

Son premier amour de petite fille, la littérature la rattrapera. Elle écrira son premier roman après la catastrophe d’AZF qui sera au coeur de l’intrigue de ce policier « L’ombre de Montfort 1218-2001 ». Son second roman portera sur l’affaire Callas « Petits arrangements avec l’infâme ». Suivront « Cinq leçons sur le crime et l’hystérie » et « Sur un lit de fleurs blanches ». Des ouvrages qui ont reçus de nombreux prix.

Albi cité épiscopale – Marc Fumaroli de l’académie française, Jean Roques, Maïdi Roth et Thierry Pons

Voici un livre hommage à la beauté particulière de la ville d’Albi.

Un ouvrage décliné en 3 parties, dans lesquels trois auteurs,  trois amoureux de la cité Tarnaise, évoquent à leur façon l’atmosphère qui se dégage de la cité épiscopale notamment, et l’empreinte particulière laissée par l’architecture et l’histoire de la prefecture Tarnaise, sans oublier la poésie des lieux.

Marc Fumaroli de l’académie française en brosse un portrait rempli de verve à travers une mise en perspective architecturale, littéraire et artistique.

Jean Roques dévoile l’histoire atypique d’une ville qui doit sa renommée à ses évêques, mais aussi paradoxalement à ceux qui furent leurs pires ennemis, ceux que l’on nommait les Albigeois et qui désignaient alors une hérésie : ces parfaits qui défiaient le pouvoir de la toute puissante église.

Enfin, dans une mise en page complément différente où l’évocation prend le dessus sur la description, Maïdi Roth, comédienne et chanteuse, livre son regard et restitue en quelques mots toute la profondeur des magnifiques photos de Thierry Pons.

Voici un livre qui fait tout pour vous donner envie de découvrir  et de parcourir les rues de la capitale Tarnaise, dont la cité épiscopale est désormais classée au patrimoine mondial de l’humanité.

A vous de voir et de vous laisser guider si le cœur vous en dit…

Extrait –  Marc Fumaroli

« (…) Avant d’être une ville, ou plutôt parce qu’elle est la ville archétype, concentrée et résumée comme peu d’autres, Albi est une épreuve de l’âme, une provocation métaphysique, un défi adressé au démon de la dissémination morale et de la pulvérulence spirituelle. Mieux qu’une capitale, à plus forte raison qu’un chef-lieu ou une préfecture, c’est un symbole. A l’entrée du pont-vieux il faudrait qu’nue sphinge pose à tout nouvel arrivent la question : « Vous qui entrez ici, quelle est votre espérance »

La bonne réponse serait : «  je viens chercher l’espérance dans le principe qui a fait croitre et a donné cette forme imprescriptible à la ville d’Albi ». »

Albi cité épiscopale – Marc Fumaroli de l’académie française, Jean Roques, Maïdi Roth et Thierry Pons
Editions Vent Terral

Corinne Lebrave