27 Jan

Les Cahiers d’Adèle, une curiosité à explorer avec délice…

cahier adeleLes cahiers d’Adèle c’est… assez indéfinissable en fait. Il me faudrait créer une rubrique « curiosité » pour le définir le plus justement. C’est une revue thématique publiée quand les éditeurs ont envie. Qu’est ce qu’on y trouve ? Des textes, des poèmes, des illustrations, dessins, photos, cela varie d’un numéro à l’autre.

Le principe est simple. Un appel à contribution est lancé sur les réseaux sociaux entre autre pour le thème du prochain numéro. A partir de là, on peut envoyer n’importe quelle production que nous a inspiré la consigne, très laconique en général. Tenez, pour le prochain, c’est « carte postale » (ne foncez ni sur vos claviers, ni sur vos crayons, la date limite est passée depuis belle lurette). Avant, il y a eu « génération », « le pardon », « la ville »…

Une fois les contributions reçues, un comité éditorial (un trio tout puissant en fait) de Adèle et Otto éditeurs fait sa sélection et publie une monographie de celles qu’il a préférées. Le tout est vendu au prix de 5 euros et donne lieu à des manifestations culturelles : lectures, ecritures en directs, créations sonores…

Et franchement, vous en avez pour votre argent. Si les auteurs publiés sont parfois connus comme écrivains, plasticiens ou universitaires, on trouve aussi de parfaits inconnus. Et c’est tant mieux. Une mixité et une richesse qui rendent chaque numéro parfaitement unique. Une diversité folle dans les tons, les approches, les regards… Oh bien sûr, on aime pas tout mais au moins, on aura pu se faire une opinion.

Les Cahiers d’Adèle, ça ne ressemble à rien, et c’est tant mieux.

On attend avec impatience le numéro 11 sur le thème des cartes postales.SCopieur Ko14012716190

10 Juil

« Gibraltar » épisode #2, ou comment l’idée de lancer une revue de qualité n’était pas si folle !

On s’était un peu dit ça, fin 2012, lorsque Santiago Mendieta était venu nous voir, plusieurs exemplaires du premier numéro de Gibraltar sous le bras, sentant bon l’encre et le papier à l’heure de l’internet et du web 2.0 : « Il est fou ! Lancer une revue haut de gamme quand toute la presse papier se casse la gueule ! Tenter de fournir au lecteur un objet à lire, à relire, quand la tendance est à la lecture kleenex vite fait bien fait, je lis, je digère, j’oublie ! »

Comme des forcenés de l’écrit Santiago et sa petite bande voulaient marier récits, reportages, fictions, BD, photos, dans un « objet » (ni magazine, ni livre : « revue » c’est le mot le plus noble qui convient) au graphisme particulièrement poussé. Pas du genre de ses news magazines qui vous tâchent les doigts à force de chercher l’éditorial au milieu des pages de pubs !

Non, une haute (et noble elle-aussi) ambition : celle de jeter, depuis les ruelles de Toulouse, « un pont entre deux Mondes », les deux rives de la Méditerranée.

On l’avait dit à l’époque : le pari du premier numéro de ce qu’on nous annonçait comme un semestriel était réussi.

Mais pour la suite ? Avouons-le, on se disait que le pari était risqué et que le numéro 2 de Gibraltar ne verrait peut-être pas le jour.

Santiago et ses amis sont revenus et on n’a pas pu s’empêcher de claquer bien fort sur la tête de nos doutes économico-éditoriaux. Gibraltar a trouvé son public et voici donc la deuxième (« seconde » aurait un goût de fin d’aventure) livraison, dans la veine de la première.

Au fil des 180 pages qui se lisent comme un bouquin : de l’inédit (encore plus), du visuel (un graphisme toujours plus abouti) et des sujets qui font réfléchir. L’époque est triste et noire, alors Gibraltar n’y échappe pas : de Burgos au Kurdistan syrien, de la Jonquera à Sarajevo, les histoires que l’on nous raconte sont sombres. Il manque sans doute un peu de sourire dans ce numéro 2 mais ces vies que l’on croise au fil des pages sont comme ça, comme cette époque, alors on s’y fait. Pour rigoler, on trouvera bien autre chose. Ce n’est pas le rôle de cette revue.

Nous ne ferons pas ici la liste exhaustive des sujets qui vous lirez si vous achetez Gibraltar (qui bénéficie désormais d’une diffusion nationale dans toutes les bonnes librairies) mais on attirera l’oeil et le cerveau disponible (sic !) du lecteur putatif que vous êtes vers l’incroyable reportage du photographe toulousain Philippe Guionie à Brazzaville dans l’ancien immeuble du personnel d’Air France, ou encore vers ces 10 planches (inédites) de l’auteur de BD Bruno Loth sobrement intitulées Dolorès et qui vous replongent dans la douloureuse histoire contemporaine espagnole.

Voilà, Gibraltar méritait bien que l’on parle d’elle sur ce blog.

On est sur un blog littéraire non ?

F. Valéry

« Gibraltar » Numéro 2 – 17 euros – en librairie ou sur abonnement sur www.gibraltar-revue.com