07 Nov

Christian Authier, Renaudot essai 2014 : « Etre Français, c’est une façon d’être et de respirer »

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2014, excellente année pour les auteurs toulousains. Après Lydie salvayre et son Goncourt pour Pas pleurer, il y a Christian Authier et De chez nous aux éditions Stock. Agé de 45 ans, romancier, journaliste et essayiste, Christian Authier vit et travaille à Toulouse. Il est diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Toulouse. Il a publié plusieurs romans où il est souvent question, en filigrane ou pas, de sa ville.

Christian Authier qui s’interroge sur ce qu’est être Français dans son essai. Il était l’invité du journal régional de France 3 Midi-Pyrénées ce jeudi 6 novembre.

Christian Authier invité du journal de France 3… par france3midipyrenees

21 Août

Australie, Nouvelle-Zélande et Tasmanie par les chemins de traverse

je-ne-suis-jamais-redescendu-de-cette-montagneLa rentrée approche et personnellement, je reprendrai bien une bonne dose d’évasion. Pas de problème, direction l’Australie, la Tasmanie et la Nouvelle-Zélande avec Thierry Guenez, avec Je ne suis jamais redescendu de cette montagne aux éditions les 2 encres.

Thierry Guenez, personnage pour le moins obstiné, nous livre le récit d’un périple d’une année à l’autre bout du monde. Sac à dos façon Kerouac. Pas l’Australie des agences de voyages, non. Celle des petites gens, du quotidien, des galères pour dormir, manger, gagner de l’argent.

L’histoire de Thierry Guenez, c’est celle d’un homme qui a sillonné des territoires, rencontré ses habitants, travaillé et vécu avec eux. Mais aussi celle de quelqu’un qui s’est émerveillé, qui a ri et pleuré. La fatigue, les relations avec les compagnons de voyages, le découragement, l’espoir, le voyage, la beauté des paysages, des gens. Tout un chemin. Et tout un cheminement.

Au fil des pages, routes, montagnes, villes, forêts, désert, chaleur, c’est l’évolution même d’un homme que l’on perçoit. Un homme pour qui prendre la route est sans doute devenu un mode de vie. Une bouffée d’oxygène, une plongée dans la réalité parfois brute aussi qui ne m’a pas laissée insensible. Même si, soyons franc, je ne voyagerai pas forcément avec lui, je crois que je ne n’ai pas les tripes pour ça.

J’apprends sur les réseaux sociaux que Thierry Guenez, qui est Toulousain, s’apprête à repartir encore une année, direction le Canada cette fois-ci. Une aventure qu’il compte partager sur un blog. Et on l’espère dans un nouveau livre à son retour.

 

09 Mai

Etonnants dialogues entre la putain et le sociologue

putain sociologue

Elle est pute de luxe, il est sociologue. Et leur dialogue est étonnant.

A l’heure des débats sur la pénalisation des clients de la prostitution, de la poursuite des combats féministes, la parole d’Amandine, escort girl, tranche avec les images que l’on a de la prostitution, de ses réseaux, de ces filles aperçues sur le trottoir en ville ou à la télé. Non, Albertine a choisi son activité et l’assume. Elles ne sont certes pas une majorité dans ce cas mais cela n’enlève rien à la valeur de sa parole.

Une parole qui décortique les codes, les usages, les approches. Des mots crus, simples, directs.

Le sociologue Daniel Welzer-Lang enseigne à l’université de Toulouse. Spécialiste français de l’identité masculine et de la sexualité, replace les réflexions et le smots d’Albertine dans un contexte plus général, dans un débat de société sur le travail du sexe, et également les « sexualités récréatives« .

La putain et le sociologue peut déranger, certes mais qui permet d’amener un éclairage inattendu sur un pan de la prostitution très particulier. Donc extrêmement instructif.

La putain et le sociologue est paru aux éditions La Musardine.

03 Mai

L’amnésique de Rodez : le poilu qui n’a toujours pas dévoilé ses mystères

Dans cette année de centenaire du début de la première guerre mondiale, le choix de livres sur le sujet est extrêmement vaste. Dans ce dédale d’ouvrage, une histoire a retenu mon attention. Celle d’un poilu, l’amnésique de Rodez qui fait l’objet d’un ouvrage qui mérite le détour. L’amnésique des tranchées, l’incroyable énigme d’Anthelme Mangin  de Jean-Michel Cosson aux éditions de Borée. L’étonnante histoire du poilu retrouvé sur un quai de gare et qui ne se souvenait que d’un nom (même pas le sien) Mangin. Des centaines de familels ont cru reconnaître en lui l’être cher disparu sur les champs de bataille. L’homme séjourné pendant des années à l’asile de Rodez.


L’amnésique de Rodez – le livre par france3midipyrenees

30 Août

Le charme délicat des Brisées de Jean-Yves Laurichesse

Pas de tapage médiatique autour des Brisées. Mais cette pépite de lecture mériterait d’être plus connue, comme son auteur d’ailleurs.

Les brisées ce sont ces petites branches que l’on sème sur son chemin pour traquer une bête. Jean-Yves Laurichesse nous emmène sur les traces d’une vie, la sienne même si la première personne n’est jamais employée.  Il nous livre ces minuscules choses qui construisent une existence, l’air de rien, petit à petit.

Des lieux de son enfance, il ne reste pourtant plus grand chose.  Jean-Yves Laurichesse patiemment remonte le temps et reconstruit pour nous les lieux, les gens, les instants.

Pourtant Dieu sait si les descriptions m’ennuient en général. Je m’octroie souvent, je l’avoue, un des droits du lecteur de Daniel Pennac, celui de sauter des pages. Mais là, pour rien au monde je n’en aurai perdu une miette. Les images se façonnent sous les mots, les odeurs envahissent vos narines, les lumières s’invitent dans le décor. Ces Brisées, je ne les ai pas lues, Jean-Yves Laurichesse me les a racontées, doucement.

Un livre  délicat, d’une belle élégance, au charme discret et raffiné, à la rêverie douce. Un ouvrage dont la tonalité lente et contemplative ne m’inspirait guère au départ mais qui m’a conquise dès les premières pages par sa tranquilité. Une parenthèse à savourer dans un bon fauteuil et la quiétude d’une soirée (par exemple…).

Les Brisées de Jean-Yves Laurichesse aux éditions Le temps qu’il fait.

  • L’auteur

Jean-Yves Laurichesse est né dans la Creuse il y a 57 ans. Il enseigne la littérature française à l’université de Toulouse. Il écrit depuis l’adolescence mais laissait ses écrits dormir dans un tiroir jusqu’à ce que la découverte de vieux documents familiaux ne provoque un déclic. Et c’est tant mieux.

  • L’extrait

Il lui raconte cela au dîner, sur la terrasse, tandis que la nuit comble peu à peu la vallée et qu’en bas le grondement du déversoir s’intensifie.
La fenêtre du salon était fermée de lourds rideaux bruns à croisillons d’or. Il se glissait dans l’embrasure pour y respirer l’air glacé de l’hiver, enfoncé dans l’obscurité, ne percevant plus que de très loin les bruits familiers de la maison, comme s’il était perdu dans la grande forêt des dimanches rendue à la nuit immémoriale. Il restait ainsi, immobile et parti, entre les lourds rideaux et les vitres glacées, jusqu’à ce que son père ou sa mère lui demande de sortir de peur qu’il ne prenne froid. Il retrouvait alors le salon au sol couvert de sisal jaune, qui donnait aux soirées d’hiver une couleur si chaude.
Il se souvient des histoires que son père lui racontait à voix basse le soir dans son lit, penché sur lui le visage dans l’ombre. Un petit garçon était enlevé par une horde de loups, mais sauvé par le plus vieux qui empêchait les autres de le dévorer. Et quand son père revenait dans la forêt armé d’un revolver pour l’arracher aux bêtes, l’enfant le suppliait d’épargner son ami, et le vieux loup les regardait partir avec tristesse et reconnaissance. Il se souvient aussi des grands livres que sa mère lui lisait quand il dut demeurer chaque soir immobile sur le divan du salon, les jambes serrées dans des bandes de toile, entrant pour la première fois, par le truchement mystérieux de la voix, dans le grand temps du roman, la géographie lointaine de la jungle ou de la savane, la noblesse infinie des animaux sauvages.

  • Ils en parlent aussi

– Les promenades culturelles de Lydia Bonnaventure

– Le blog de Nicole Gaspon, conseillère municipale PCF de Perpignan

– Olé, le magazine culturel Aude-Hérault

– Le nouvel observateur et le travailleur catalan

Véronique Haudebourg

19 Août

Bohême d’Olivier Steiner ou l’art de parler d’amour à l’heure d’internet

Cher Jérôme, cher Pierre

Je ne vais pas vous mentir, votre histoire d’amour, je m’y suis rendue à reculons. C’est juste pour voir ce que votre auteur pouvait écrire sur une relation épistolaire à l’heure d’internet que je me suis plongée dans Bohême. Et je n’ai pas regretté. Sinon, je n’en parlerai pas sur ce blog.

Oh, bien sûr, il y a eu des moments de lassitude. Passés les premiers émois, la naissance de la passion, les déclarations, les premières découvertes, vos échanges m’ont semblés un peu ennuyeux. Mais n’est-ce pas comme dans la vraie vie -comme on l’appelle-, ces périodes un peu longuettes où la routine s’installe avec le quotidien ? Ce qui me pousserait à penser que le virtuel, somme toute, est aussi la vraie vie.

Alors pour passer le temps, je me suis concentrée sur votre métier Pierre, celui d’un metteur en scène en cours de création. Cela m’a occupée. Fort heureusement pour moi, Olivier Steiner a su relancer mon attention pour achever son roman. Avec une fin des plus crédibles, et la seule possible sans nul doute.

Bref, cher Jérôme, cher Pierre, vous m’avez donné envie de lire un autre ouvrage d’Olivier Steiner, du moins quand il l’aura publié. J’espère pour vous deux que vous avez su rebondir depuis Bohême. Mais sort-on indemne de ce genre d’histoire ?

Bien à vous,

Véronique Haudebourg

PS : Ah oui, pour les lecteurs de ce blog, Bohême, pour faire court, raconte un amour épistolaire moderne, SMS et mail à la clé. Une histoire vécue par Jérôme, jeune beur bigourdan exilé à Paris et Pierre, quadragénaire, metteur en scène, marié et père de famille, en résidence aux Etats-Unis. Une histoire passionnelle que certains peuvent juger excessive et même ridicule. Mais la passion de toutes les manières, est par définition excessive et incensée.

Bohême d’Olivier Steiner est publié chez Gallimard. Il a obtenu le prix Rive gauche à Paris en 2012.

  • L’auteur

Olivier Steiner est un nom d’emprunt. A l’origine, il s’agit de Jérôme Léon. Né à Tarbes en 1976, il fréquente le lycée Théophile Gauthier et fait des études à Toulouse. Il décide assez vite de changer de vie et monte à Paris pour vivre sa passion du théâtre. Il a alors 21 ans. Il se consacre aujourd’hui entièrement à l’écriture, notamment sur le site du huffington post.

  • L’extrait

Peut-être que je suis fou, hystérique, que je délire, que je vous persécute avec mes fulgurances, que je me contemple dans votre reflet, que je n’aime que moi en train de vous aimer. Car vous êtes célèbre, ce n’est pas un détail, vous avez du pouvoir, ce n’est pas un détail. Ne suis-je qu’une pute qui fantasme ? Une pute suffisamment aveugle pour ignorer son état de pute ? Mais une pute offre son service sexuel contre de l’argent. Quelle serait la transaction entre nous ? C’est une vraie question que je pose là. Je n’en ai aucune idée. J’ai envie de pleurer. Avais-je le droit d’employer le verbe aimer ? Je tremble depuis que je l’ai écrit. Ecoutez, je ne suis plus sûr de rien… I am too much. Too much to be true. Comme la France doit vous sembler minuscule et dérisoire là où vous êtes ! Jérôme.

Pierre, c’est incompréhensible. Il se passe quelque chose de très réel. De mon côté c’est physique. Acceptez-vous d’avoir un amoureux à distance ? Un parfait inconnu amoureux à distance. Pas un admirateur, juste un garçon amoureux d’un autre garçon ? Jérôme.

Mon dîner va bientôt se terminer et je vais rentrer chez moi. Peut-être que j’aurai un mail de vous ? P.

Pierre, je m’étais endormi devant la télé ! Le bip qui vient de me réveiller vient de Californie, c’est un bonheur. Oui, vous allez trouver quelques mails, je redoute votre lecture… J.

Rendormez-vous Jérôme. Pardon de vous avoir réveillé avec le SMS. Suis rentré à la maison. Très troublé par ce que je viens de lire de vous. Perturbé, heureux, excité, comment dire cela ? Quel mot employer ? Quelque chose me coupe le souffle. Vous me dites : acceptez-vous d’avoir un amoureux à distance ? Un parfait inconnu amoureux à distance, comme un garçon avec un autre garçon ? Oui ! Oui, oui, sûrement, à priori, sauf que je veux le connaître, je veux le voir. Je vous aime déjà de façon irrationnelle, totalement irrationnelle. C’est sûrement un problème, parce que nous nous emballons tous les deux excessivement, mais j’aime ce que vous me dites, je comprends vos larmes, vos tourments, j’ai envie de les accompagner, mais vous êtes loin, et moi aussi. J’ai envie de vous parler, de vous voir. De vous toucher sûrement. Je suis troublé par des mots, un élan, une vitesse, pas encore une personne. Je devine que cet élan, que vous connaissez, qui est vous, vous manque, vous fait défaut, ne vient pas, n’est pas au rendez-vous, vous ne vous sentez plus comme vous aimez, donc vous vous sentez mal, je comprends, si c’est cela je comprends. Tellement.
Que tout est compliqué ! Et pourtant, que tout est simple ! J’entends ce que vous dites, ce que vous écrivez, il me manque la personne. La personne. Le corps. Le regard que je ne connais pas, les gestes, les bras, les mains, comment faire ? Et vous êtes épuisé, et moi aussi. Parlons-nous ? Comment faire ?
Jérôme, je viens vers vous mais quelque chose me terrasse. Vous avez le premier employé le mot « désir »… Oui, je sais que nous tournons autour de ça, depuis le début. Mais je suis mal à l’aise, pas tout à fait à ma place. En tout cas ce n’est pas ma place habituelle. Vous voyez, c’est moi maintenant qui suis confus… Je ne sais plus comment continuer. Restez là auprès de moi, encore. Rendormez-vous, à demain. je pose ma main sur votre front. Pierre.

  • Eux aussi, ils en parlent

Le site critiquesLibres.com : une histoire d’amour par SMS et par email
Le blog des Petits papiers de mademoiselle
Chroniques de la rentrée littéraire.com
Le site Rue des auteurs

Véronique Haudebourg

30 Juin

Pierre Arditi : « La lecture, c’est d’abord une voix »

L’acteur Pierre Arditi était l’invité d’honneur du marathon des mots 2013. Le comédien est venu faire trois lectures de textes de Georges Simenon, Antoine de Saint-Exupéry et Yasmina Reza.

L’occasion d’un entretien où Pierre Arditi évoque les plaisirs de la lecture, celle qu’on fait et celle qu’on nous fait, du travail et de la profondeur de la voix, l’écriture de Simenon, Saint-Ex, Reza et Maupassant. Une rencontre à savourer au son si particulier de la voix du comédien.

Un entretien réalisé par Pascale Lagorce et Vincent Albinet

Véronique Haudebourg

23 Mai

Prix Claude Nougaro 2013

Les prix d’écriture Claude Nougaro sont remis chaque année à de jeunes talents pour les encourager sur la voie de l’écriture de nouvelles, de bandes dessinées, de courts métrages ou de chansons. Les lauréats ont tous entre 15 et 25 ans. Cette année, pour la septième édition du prix d’écriture Claude Nougaro, ont été récompensés et donc soutenus :

Catégorie nouvelles

  • Emma Arnaud, de Toulouse pour « Morceau »
  • Agathe Baudin, de Toulouse, pour « L’accordeur »
  • Karen Laura Ventinhas, de Toulouse, pour « The End »
  • Yseult Gouachon, de Senouillac (81), pour « Minuit et la belle sans visage »

En bande dessinée

  • Laura et Lisa Donadille, de Sarrouilles (65) pour « Le papillon »
  • Basile Bibas, de Toulouse, pour « Ici au front »
  • Marie Hervouet, de Toulouse, pour « La seconde vie de Mister Staferley »
  • Robin Pelissier, de Montastruc-la-conseillère (31) pour « Le premierbruit que j’ai entendu, puis a suivi le réveil »

Félicitations aux lauréats que nous ne manquerons pas de suivre attentivement !

16 Mai

« Stars et truands » de Thierry Colombié

On se méfie souvent des 4èmes de couverture ! Lorsque l’éditeur (qui est aussi un as du marketing !) nous indique gentiment que « la réalité dépasse souvent la fiction« , on a d’abord le réflexe de dire « attention méfiance« . Surtout quand la sortie d’un livre sur les liens entre les vedettes du show-business et les « acteurs » de la pègre, à la couverture accrocheuse (photo ci-contre), coïncide opportunément avec l’ouverture du Festival de Cannes ! Opportunisme finalement plutôt bien calculé : côte d’azur, cinéma, vedettes, truands petites pépées et drogue à gogo ! Au fil des pages de « Stars et Truands » (Fayard) on n’est jamais très loin de la Croisette et de ses frasques pas toujours très légales !

Car c’est bien là le thème du nouveau livre du Toulousain Thierry Colombié, spécialiste reconnu du monde des truands. Les liens étroits, intimes mêmes, entre l’ombre du monde des trafiquants, des malfrats et des bandits et la lumière des stars du ciné, de la télé ou de la musique.

On se méfie souvent des 4èmes de couverture, on le disait, mais cette fois, c’est vrai « la réalité dépasse souvent la fiction« . Car le livre de Thierry Colombié se lit comme un roman policier. On est pourtant bien loin de la fiction !

Les « histoires » qu’il raconte, avec force détails et témoignages, sont parfois connues (comme les frasques de Sami Nacéri, l’affaire Markovic et Alain Delon, ou encore l’entourage « suspect » de Johnny Halliday). Mais l’idée de les avoir ainsi rassemblées dans un livre leur fait prendre une épaisseur toute particulière. Depuis toujours les malfrats aiment la lumière que leurs apportent certaines stars. Depuis toujours, les vedettes aiment le frisson que leur procurent ceux qui ont franchi allègrement la ligne blanche (sic !).

Dans toutes ces histoires, il est question d’argent, de sexe, de drogue, de pouvoir, d’amitié, parfois d’extorsion, de jeux, de menaces, de violence et de mort.

Sans pour autant généraliser sur le monde du show-biz (non, toutes les stars ne sont pas impliquées dans des affaires de drogue ou d’argent sale !) cette « bible » des relations « stars et truands » nous ouvre les yeux sur cette interaction entre deux mondes qui ne se quittent vraiment jamais.

On reprochera uniquement à Thierry Colombié, qui vit et travaille à Toulouse, d’avoir pêché par excès en citant tellement de petits mafieux et d’hommes de main que l’on peut parfois s’y perdre mais cela n’enlève rien à l’intérêt de ce livre où, on le redit, la réalité dépasse souvent la fiction.

Fabrice Valéry

« Stars et Truands » de Thierry Colombié aux Editions Fayard – 19 euros.

Bonus en vidéo : l’interview de l’auteur Thierry Colombié par Pierjean Frison sur le plateau du 12/13 de France 3 Midi-Pyrénées

30 Avr

Ecrire la révolution 1784-1795, « Lettres à Pauline » – Gaston de Lévis, Claudine Pailhès

Voici un véritable bijou d’édition : Un livre qui donne envie de sortir l’histoire des manuels scolaires et des encyclopédies, de la rendre vivante.
Car ici elle se déroule sous nos yeux : il pourrait s’agir d’un roman épistolaire, mais tout y est vrai : le héros, sa bien-aimée, les personnages et les lieux, les événements et les anecdotes.
Tout est de l’ordre du vécu, raconté sans arrières pensée car ces lettre de Gaston de Lévis à son épouse Pauline d’Ennery – Il y en a 300-  n’étaient pas destinées à être publiées. Son Auteur s’y livre sans aucun filtre.

Quand les archives départementales de l’Ariège ont acquis ce petit trésor Claudine Pailhès la directrice des Archives, a tout de suite pressentie la valeur et l’intérêt de ces échanges.
Après 10 ans de travail, elle va pouvoir les publier.
Son éditeur Jean-Louis Marteil créateur de la louve, a lui aussi, un véritable coup de cœur pour cette incroyable et extraordinaire histoire épistolaire, car il est rare de trouver un ensemble aussi complet.
Ce recueil des lettres de Gaston de Lévis à son épouse Pauline d’Ennery, est le
Témoignage d’une grande histoire d’amour.  Mais il tient en même temps du carnet de voyage, c’est un témoignage sur la société de l’époque et les événements qu’il traverse avec beaucoup d’humour. Son écriture est naturelle et d’une grande qualité.
Mais Ces échanges intimes à son épouse sont écrits à un tournant de l’histoire de France et le témoignage prend une dimension historique. Gaston de Lévis est de tous les bouleversements de la révolution française.
Au fil de ces écrits, nous voilà plongé au cœur de la France du XVIII,
Nous assistons avec lui à la fin de l’ancien régime, à la chute de la royauté, il participe aux états généraux en 1789. Il sera là au moment de la bataille de Valmy mais également lors du débarquement de Quiberon.
Gaston de Lévis remet en cause quelques idées reçues sur l’époque qu’il traverse: issu d’une grande famille de la noblesse il va s’enthousiasmer pour la révolution.
Au fil de votre lecture, il vous  semblera peut-être que cet homme qui n’est plus de ce monde, devient très familier.

« Il ne manquait plus que les réponses de Pauline pour compléter ce livre.
En 2012, des lettres ont été retrouvées dans une bibliothèque aux États-Unis, à l’université d’Alabama. Des photocopies de 14 lettres de Pauline d’Ennery ont été envoyées à Claudine Pailhès. Elle est en train de les analyser et de les retranscrire, et il se pourrait que bientôt, nous ayons enfin accès aux réponses de Pauline d’Ennery à son époux Gaston de Lévis : ce serait une très bonne nouvelle et une très belle aventure d’édition qui se poursuivrait pour tous les amateurs et passionnés d’Histoire avec un grand H, mais aussi pour tous ceux qui aiment les belles histoires. »

Le reportage


Ecrire la révolution 1784-1795, « Lettres à… par france3midipyrenees


Ecrire la révolution 1784-1795, « Lettres à Pauline », Gaston de Lévis
Correspondance présentée et annotée par Claudine Pailhès.
EditionsLa Louve