23 Sep

Chère Françoise Sagan…

PONIA 03Bonjour Madame Sagan,

Je me doute que là où vous êtes, vous n’allez pas répondre à ma lettre mais qu’importe. En ce 24 septembre, dix ans après votre disparition, je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée pour vous. Pourquoi vous plus qu’un autre auteur ? Difficile à expliquer.

Sans doute parce que Bonjour tristesse résonne encore à mes oreilles, parce que 60 ans après sa parution, votre premier roman me parle encore, m’émeut encore. Il m’arrive régulièrement de le relire. Oh pas tous les mois quand même mais au moins une fois par an. Je n’ai pas aimé tous vos romans, peut être ai-je eu le tort de les lire en grande partie d’affilée jusqu’à faire une overdose de bourgeoisie désoeuvrée. Peut-être vais-je en redécouvrir quelques- uns dans les années à venir ?

Quant à vos pièces de théâtre, j’espère en voir une prochainement en Midi-Pyrénées ou ailleurs. Ce genre littéraire ne m’attirant que sur les planches.

Sans doute aussi parce que la femme que vous fûtes interpelle celle que je suis. Vos frasques n’auraient peut-être pas été toutes de mon goût mais vous étiez fidèle à vous-même. C’est sans doute là l’essentiel. Vos excès, vos dépendances qui vont probablement de pair avec votre amour des livres et votre lucidité face aux horreurs du monde et des hommes m’ont, je ne sais pourquoi, toujours amenée à une certaine forme d’affection pour vous. Et la solitude qui fut la vôtre sur votre fin de vie ne ma laisse pas indifférente.

Chère Madame Sagan, je n’ai pas votre talent pour écrire mais je tenais juste à vous dire que le vôtre, en tout cas, trouve toujours écho chez des lecteurs, dix ans après votre disparition, et soixante ans après la parution de Bonjour tristesse.

Bien à vous

Véronique Haudebourg