L’anthropologue porte un regard nostalgique sur la petite ville de Saint-Yrieix-la-Perche, située en Haute Vienne, où il a passé sa jeunesse. A travers plusieurs portraits, il ranime les souvenirs d’une commune désertée depuis la fermeture de sa mine d’or et de ses usines, et met en cause les évolutions du capitalisme. « C’est ici, sur une carte mentale, la mienne probablement, dans un noeud de mémoire, à Saint-Yrieix la Perche, petite ville française du sud du département de la Haute-Vienne, que je suis né (Une nuit de neige et de vent, je m’en souviens comme si c’était hier), le 17 novembre 1971, dans une chambre de la maternité de la ville. Tout au long du XXe siècle naissent en ce lieu des milliers d’Arédiens – le nom donné aux habitants de Saint-Yrieix la Perche, étymologiquement référés à Arédius, le saint qui, dit-on, fonda la ville (ton père était venu à la maternité avec tes grands-parents…). Mais aujourd’hui ce temps est révolu (C’était une nuit très froide), car ce lieu prévu pour donner la vie (Il y avait des congères le long des routes), comme la plupart des usines, comme l’abattoir, comme les magasins du centre-ville, comme les enfants courant dans les rues, criant, riant, explorant ce monde – qui va bientôt disparaître -, a disparu à jamais. »
23 Nov