12 Mar

Le renouveau des maîtres torréfacteurs

Une bonne odeur de café au coin de la rue ? Vous l’avez sans doute remarqué, les coffee shops et autres boutiques de torréfaction sont de retour pour offrir des saveurs inédites venues du Pérou, de Colombie ou du Kénya.

Sur le Bassin d’Arcachon, Mélanie Badets fait partie des jeunes  qui se lancent dans un métier quelque peu oublié, à l’ombre des grands industriels. Depuis 2010, une trentaine de maîtres torréfacteurs s’installent chaque année selon le Comité Français du Café.

Ingénieur agronome, Mélanie a découvert la culture du café dans une région proche de l’Amazonie. C’est là que le déclic s’est opéré, la conduisant à reprendre une petite entreprise à La Teste. Entrez dans les coulisses avec notre reportage (NPDP, Pascal Lecuyer, Eric Delwarde, Sarah Paulin)

26 Fév

Pessac : joyeuse ambiance autour du patrimoine festif

C’est l’histoire de deux passionnées venues de l’est, nourries par les romans de Tolstoï et Dostoïevski mais aussi par le romantisme de films comme « Autant en emporte le vent » et « Sissi Impératrice ».

D’origine russe, Elena Meunier a créé un atelier de couture, « Voyage au XIXème siècle » ; d’origine ukrainienne, Svetlana Loguinoff préside l’association Artécole pour Tous qui propose des cours de danse pour apprendre la valse, le cotillon, le quadrille, la polka et la mazurka.

Ensemble, elles voyagent dans le temps, voguant au milieu des froufrous et des rubans…

Elena Meunier est devenue une spécialiste de la mode, de 1800 à 1900, reproduisant des robes inspirées notamment par la célèbre Maison Worth, du nom de l’inventeur de la haute couture.

Le plus difficile est sans doute de confectionner les crinolines, ces robes composées d’une armature souple leur donnant une ampleur spectaculaire.

Ces costumes d’époque, fidèlement restitués, sont destinés à des reconstitutions historiques. Ce fut le cas notamment dans le cadre du carrousel du Louvre à Paris, lors du salon international du patrimoine, mais aussi dans de nombreux châteaux.

Chacun peut également acheter ou louer ces robes pour une occasion particulière car l’objectif est qu’elles soient portées pour défendre un patrimoine très particulier : le patrimoine festif !

Regardez notre reportage (Nathalie Pinard de Puyjoulon, Jean-Michel Litvine, Sarah Paulin)

Sont interviewées : Elena Meunier, présidente et fondatrice de l’association « Voyage au XIXème siècle » et Svetlana Loguinoff, présidente de l’association Artécole pour Tous

 

04 Fév

Lormont : les 30 ans du Musée National de l’Assurance Maladie

Un musée consacré à l’Assurance Maladie ? Quelle drôle d’idée pense-t-on au premier abord. Et pourtant il serait dommage de s’arrêter à ce préjugé car ce musée, unique en France, est l’occasion de s’immerger dans l’histoire de la protection sociale, si fondamentale dans nos sociétés.

Née juste après la Seconde Guerre Mondiale, la Sécurité Sociale est imaginée par le Conseil National de la Résistance. Une première mondiale qui devient un droit universel en 1948, apparaissant dans l’Article 22 de la Déclaration des Droits de l’Homme.

Dans un cadre surprenant, le visiteur peut découvrir l’évolution de la solidarité, maître-mot du lieu et fil conducteur, de l’Antiquité jusqu’à nos jours. Les thématiques actuelles sont également présentées, comme la CSG.

C’est l’une des grandes originalités de ce musée fondé en 1989 dans un ancien « château du social », une propriété bourgeoise acquise par la Sécurité Sociale en 1948 pour la transformer en centre de convalescence et de soins. Le château appartient aujourd’hui à la CPAM de la Gironde.

Et pour fêter les 30 ans du musée tout au long de l’année 2019, un mur de photos sera réalisé, façon vintage, derrière un bureau des années soixante. Une manière de piquer l’intérêt et la curiosité des plus jeunes…

Plus d’infos sur les sites du Musée National de l’Assurance Maladie  et de la Sécurité Sociale 

Et en regardant notre reportage (Nathalie Pinard de Puyjoulon, Dominique Mazères, Sarah Paulin, Isabelle Rougeot).

Les personnes interviewées sont : Emmanuelle Saujeon-Roque, responsable du musée, et Jaurel, volontaire en service civique.

28 Jan

Bordeaux en miniature, trésor inattendu des Archives

C’est une machine à remonter le temps… Nous sommes dans un magasin original des Archives Bordeaux Métropole. Un magasin particulièrement surprenant parmi les 19 que compte le nouveau bâtiment inauguré en 2016, sur la rive droite bordelaise.

Ici, ni papier, ni parchemin ancien, mais des maquettes. Elles représentent le Stade Chaban-Delmas, la caserne des pompiers de la Benauge ou bien encore la Cité du vin. Une ville en miniature, où l’on découvre autant les réalisations que les projets.

Une façon de conserver la mémoire de la ville, dans son évolution et ses prises de décision. On découvre également des décors de théâtre destinés à l’Opéra. Plus insolites encore, des collections d’objets du quotidien, des petits riens comme ces boîtes de bonbons qui permettent d’illustrer la vie quotidienne.

Ces collections de maquettes et d’objets sont accessibles, sur demande, au public. Et il est toujours bon de rappeler que, depuis 1794, tous les citoyens ont librement accès aux archives. Il suffit aux visiteurs de présenter une carte d’identité pour consulter gratuitement les documents.

 

N’hésitez donc pas à venir faire un tour dans cet environnement contemporain pour plonger dans l’Histoire !  (Reportage Nathalie Pinard de Puyjoulon, Philippe Turpaud, Robin Nouvelle)  

 

21 Jan

Lormont et son lavoir remarquable

Le lavoir Blanchereau fait partie des 18 sites emblématiques français choisis par la mission confiée à Stéphane Bern, dans le cadre du loto du patrimoine.

Une enveloppe de 60 000 euros a été attribuée pour la restauration, somme qui vient s’ajouter aux 75 000 euros attribués par la mairie de Lormont et aux 10 000 euros collectés via la Fondation du Patrimoine.

Soit un total de 145 000 euros mais il faut encore trouver 100 000 euros pour réaliser l’ensemble du chantier.

Avis aux mécènes ! En attendant, la première tranche de travaux va pouvoir commencer pour rénover la façade et le bassin.

Le lavoir Blanchereau existe depuis le Moyen-Age au pied de la Source des Garosses, dans le bourg historique de Lormont, en contrebas de la rue du Vieux Port, la plus ancienne de la ville.

Claude Dambrine, adjointe au maire de Lormont, connait bien cet espace d’eau et de pierre : sa mère et sa grand-mère y ont lavé le linge par tous les temps. Et ce matin-là, la météo rafraîchit aussitôt la mémoire :

Il fait froid, comme il faisait froid il y a cent ans. Les femmes travaillaient en toutes saisons. C’était dur, elles avaient les mains abîmées.

L’Association des Amis du Vieux Lormont a retracé l’histoire du lieu. Au départ, le lavoir n’était pas encastré dans les constructions. C’est au XIXème siècle que des habitations ont été bâties tout autour. Le lavoir s’est ainsi retrouvé en partie sous une maison !

Autre originalité : un confort -tout relatif-. L’eau de source a une température de 18° et on pouvait se réchauffer autour d’un feu.

Le plus surprenant est sans doute que ce lavoir ait été utilisé jusqu’en 1975.

Son emploi a perduré en raison du passé maritime et industrielle de Lormont. Les marins et les cimentiers donnaient beaucoup de travail aux lavandières, aux portes de Bordeaux, ville qui ne comptait aucun lavoir.

Depuis le loto du patrimoine, Blanchereau est devenu un véritable atout touristique pour Lormont. Les visiteurs sont de plus en plus nombreux. Leur nombre a doublé en six mois !

Reportage Nathalie Pinard de Puyjoulon, Dominique Mazères, Christophe Varone, Véronique Lamartinière

 

Pour soutenir la restauration du lavoir Blanchereau, rendez-vous sur le site la Fondation du Patrimoine.

 

 

14 Jan

L’oeuvre prolongée d’Eugène Viollet-Leduc au château de Roquetaillade

C’est un chantier en forme de défi qui se déroule actuellement au château de Roquetaillade, forteresse rendue célèbre par le cinéma.

Les propriétaires ont décidé de prolonger l’oeuvre inachevée d’Eugène Viollet-Leduc.

L’histoire commence au milieu du XIXième siècle à Mazères, en Gironde.

Le rénovateur de Notre-Dame de Paris et du Mont Saint-Michel est sollicité pour transformer le château-fort en habitation (un peu comme on transforme une usine en loft).

Il réalise son projet de grand escalier, projet initialement prévu pour l’opéra Garnier…

Son objectif est de faire entrer la lumière.

Des ouvertures sont percées. Pas évident quand les murs font deux mètres d’épaisseur ! Eugène Viollet-Leduc privilégie également la couleur, avec des fresques éclatantes, dont celle surmontant la fontaine de l’entrée.

Ayant carte blanche, l’architecte va investir librement les lieux, dans les moindres détails, comme ci-dessous dans la chambre rose.

Il s’agit également d’évoquer la nature, invisible en raison du nombre limité de fenêtres.

Le plafond rappelle ainsi une tonnelle ou un jardin d’hiver…

Le chantier se déroule entre 1865 et 1870 et s’arrête avec la chute du Second Empire.

L’oeuvre reste en suspens, jusqu’à ce que les propriétaires se lancent un véritable challenge artistique en 2015 : prolonger et réaliser le rêve d’Eugène Viollet-Leduc.

Pour cela, ils disposent de maigres indices : deux aquarelles seulement qu’il faut regarder à la loupe !

Première étape : depuis le mois de septembre 2018, le plafond de la grande salle synodale a été peint, aux couleurs de la famille propriétaire du château depuis sept siècles.

Par ailleurs, une fresque représentant 9 personnages a été agrandie à l’échelle réelle mais ce n’est qu’un début : 70 personnages au total doivent y figurer. Ils seront imaginés, dans l’esprit de Viollet-Leduc, en se référant à ses dictionnaires et en faisant appel à des caricaturistes.

Le financement est assuré en partie par les dons de mécènes via la Fondation de France.

Découvrez la première étape de ce chantier historique (Nathalie Pinard de Puyjoulon, Quentin Trigodet, Xavier Granger, Christian Arliguié)

 

08 Jan

Cérémonie du thé : dégustation zen sur le Bassin d’Arcachon

Ce jour-là, le Bassin d’Arcachon ressemblait à un estampe japonaise… Etait-ce notre imagination ou l’ambiance particulière d’un jardin zen, situé non loin des flots ?

Le jardin, aux couleurs du soleil levant, est un écrin idéal pour accueillir la cérémonie du thé, ce rite ancestral japonais transmis depuis le XVIème siècle. Au départ réservée aux moins bouddhistes puis aux samouraïs, cette cérémonie s’adresse aujourd’hui à tous ceux qui recherchent « la sérénité de l’âme ».

Michiko Sappey a été formée dans l’une des plus grandes écoles du Japon, l’école Omote Senke. Mariée à un Français, elle continue à pratiquer son art dans sa maison,un cocon où tout rappelle son pays d’origine.

Le thé utilisé est du matcha, un thé en poudre obtenu à partir du broyage minutieux des feuilles et des tiges.

Le matcha a beaucoup de vertus. Il est détoxifiant pour le corps et purifiant pour la peau. Il est également diurétique. C’est bon pour l’esprit. Le seul fait de boire du matcha aide à se sentir bien… Michiko Sappey

Le service à thé obéit également à des règles strictes. Les ustensiles en bambou, comme le hishaku ci-dessous, sont façonnés par des artisans élevés au rang de trésors vivants au Japon.

Les Japonais considèrent le Cha-no-yu comme un discipline spirituelle permettant d’atteindre le « wabi« , alliant le calme à la simplicité.

Pour bien commencer l’année, prenez le temps de respirer avec notre reportage… (Nathalie Pinard de Puyjoulon, Karim Jbali, Charles Rabréaud,, Bérénice Rouch)

 

 

26 Déc

La Nouvelle flore illustrée des Pyrénées, un ouvrage exceptionnel signé Marcel Saule

C’est un ouvrage monumental dont la parution constitue un véritable événement. La Nouvelle flore illustrée des Pyrénées de Marcel Saule compte 1379 pages illustrées par 521 planches de botanique !

Le naturaliste béarnais a répertorié 3650 plantes, classées par familles. Un travail immense, qui vient compléter le premier ouvrage paru en 1991, La Grande Flore des Pyrénées, dans laquelle étaient inventoriés 1800 végétaux.

Dix-sept ans plus tard, cette deuxième encyclopédie va en effet au-delà de la seule flore de montagne, intégrant celles du piémont et des rivages atlantiques et méditerranéens bordant les Pyrénées. Elle est publiée à Pau par les Editions du Pin à crochets, totalement investie dans ce livre qui est déjà une référence.

Marcel Saule est né en 1929. Ancien professeur de sciences naturelles à Salies-de-Béarn, il n’a cessé d’observer la nature et de la dessiner, au crayon et à la plume.

Ses planches, remarquables de précision, sont destinées à tous ceux qui s’intéressent aux plantes et qui veulent les reconnaître lors de leurs excursions.

L’ouvrage s’adresse aux pyrénéistes, aux bibliophiles, mais aussi aux amateurs désireux de s’initier car c’est bien le but que poursuit Marcel Saule :

Si on apprend à connaitre les plantes, on apprend à mieux les aimer, à mieux les protéger et à les conserver pour les générations futures…

Le livre comporte également 24 aquarelles peintes par sa fille, l’artiste Hélène Saule-Sorbé :

Mon père, c’est le scientifique. Pour ma part, je m’intéresse surtout à l’aspect pictural. J’ai représenté mes fleurs préférées en les classant par couleurs. C’est une façon de montrer la beauté du monde.

Regardez notre reportage (Nathalie Pinard de Puyjoulon, Marc Lasbarrères, Boris Chague, Isabelle Rougeot)

 

 

 

 

 

 

07 Déc

Le château de Mongenan sur les traces de Jean-Jacques Rousseau

C’est un château, ou plutôt une « folie », comme l’on disait au XVIIIème siècle. La demeure d’un illustre personnage qui vécut à Portets, dans l’Entre-deux-Mers : le baron Antoine de Gasq, président du Parlement de Guyenne et fondateur de l’Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Bordeaux.

La descendante du baron, Florence Mothe, fait revivre la propriété familiale avec son talent d’écrivain et d’historienne. Dans le salon, où rien n’a changé depuis près de trois cents ans, elle imagine les rencontres avec Montesquieu, qui venait régulièrement en ami et en voisin, mais aussi avec Rousseau.

Le philosophe avait été sollicité pour donner des cours de violon à Antoine de Gasq, qui pratiquait la flûte au sein de l’Académie des Lyriques. Jean-Jacques Rousseau avait en effet inventé une méthode en accéléré -toujours en vigueur en Chine-.

Cet amoureux de la nature initia le maître des lieux à la botanique, profitant de ses visites en Gironde pour réaliser un herbier de 132 planches exposées dans le domaine, offrant un témoignage précieux de la méthode de la discipline naissante. Elles permettent aussi d’inventorier les végétaux qui poussaient à Mongenan.

Le château de Mongenan attire enfin des visiteurs du monde entier pour son temple maçonnique, le seul conservé datant du XVIIIème siècle. C’est l’une des rares occasions, pour le grand public, de découvrir ce lieu mystérieux.

Suivez notre guide, Florence Mothe, qui organise des conférences toutes les semaines. Une gageure pour faire vivre ce monument historique privé, entretenu uniquement sur ses propres deniers. (Reportage de Nathalie Pinard de Puyjoulon, Dominique Mazères, Christophe Varone et Véronique Lamartinière)

 

25 Nov

Grand-Théâtre de Bordeaux : sauvons les dessins de l’architecte Victor Louis !

Les Archives Bordeaux Métropole lancent un appel aux dons.

Objectif : financer la restauration des plans originaux du Grand-Théâtre signés Victor Louis. Il s’agit d’un porte-feuille unique contenant 70 planches.

Il est très important d’intervenir rapidement car on observe des remontées d’acidité qui produisent des taches noires, des gondolements et des déchirures dues à des manipulations anciennes. Sophie Chavignon, responsable de la conservation

Vous avez jusqu’au 1er décembre pour devenir mécène sur le site dartagnans.fr

Les travaux sont estimés à 50 000 euros, dont 30 000 financés par les Archives. Il reste donc 20 000 euros à trouver auprès des particuliers et des entreprises.

Un peu d’histoire…

Nous sommes en 1770. Victor Louis est sollicité pour créer une salle de spectacle digne du rayonnement de Bordeaux, ville la plus importante du royaume après Paris. Il s’inspire des temples grecs, avec ses colonnes et ses muses dominant la ville.

Le Grand-Théâtre est alors conçu comme un « complexe culturel » avant l’heure : on y trouve une salle de concert, des salles de répétition mais aussi une bibliothèque et des cafés. C’est le bijou architectural dont rêvent les Bordelais…

Entrez dans les coulisses et découvrez l’histoire des plans originaux de Victor Louis, avec Laurent Croizier, directeur-adjoint de l’Opéra National de Bordeaux et Sophie Chavignon, responsable de la conservation aux Archives Bordeaux Métropole  (Reportage de Nathalie Pinard de Puyjoulon, Quentin Trigodet, Christophe Varone et Véronique Lamartinière) 

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