18 Juin

Le trésor caché de Félix Arnaudin

De Félix Arnaudin, on connait le regard singulier et l’oeuvre monumentale sur les Landes au XIXème siècle. Cet enfant du pays, qui grandit dans une maison de Labouheyre, immortalisa les paysages et les traditions avant que tout ne disparaisse sous les pins.

Passionné par le personnage, le dessinateur Marc Large a écrit une biographie romancée publiée aux Editions Passiflore :

J’ai d’abord lu Félix pour bien m’imprégner de son caractère, de sa sensibilité, de sa poésie. Il était traité de fou par tous ses contemporains. Lou Pec, ils l’appelaient, ce qui signifie le fada. Il a vécu beaucoup de souffrance mais il avait une fois inébranlable en sa mission.

Ses recherches l’ont conduit au château Arnaudin que vient d’acheter Richard, l’un des descendants directs du photographe.

La vaste demeure, entourée d’un parc aux arbres centenaires, appartenait au cousin de Félix Arnaudin, le notable de la famille qui fut maire de Mont-de-Marsan.

C’est dans cette maison fermée pendant 35 ans que l’arrière-petit-neveu, comme dans les meilleures histoires, a fait une incroyable découverte au sous-sol.

Je me suis aperçu qu’il y avait un panneau de bois qui avait été peint. J’ai tapé, en me disant qu’il devait y avoir quelque chose derrière. C’est là que j’ai découvert le trésor. J’en pleurais…

Pêle mêle dormaient depuis un siècle des archives personnelles insoupçonnées. Des vestiges de sa bibliothèque qui témoignent de ses lectures. Parmi les ouvrages usés par le temps, Indiana de Georges Sand, offert à Marie. Ce qu’il prouve qu’il était féministe, souffle Marc Large.

Marie. La servante de la maison. L’amour interdit de sa vie qui lui valut d’être déshérité.

Dans le trésor, se trouvaient également des tirages papier réalisés par l’auteur et des plaques photographiques inédites. Comme un clin d’oeil à l’histoire familiale.

Car c’est Camille, neveu de Félix et grand-père de Richard qui, le premier, a pris conscience de l’importance de l’oeuvre et l’a révélée au grand public au début du XXème siècle.

Reportage Nathalie Pinard de Puyjoulon, Sylvie Tuscq-Mounet, Eric Delwarde, Boris Chague.

Sont interviewés : Marc Large, dessinateur, auteur de « La folle histoire de Félix Arnaudin » et Richard Arnaudin, arrière-petit-neveu de Félix.

28 Fév

Textiles en 3D : la technologie au service du patrimoine

Entrer au Musée d’Ethnographie de Bordeaux, c’est toujours partir pour des horizons lointains… Cette fois, et jusqu’au 29 mai, le visiteur peut découvrir des textiles du XIXème siècle. Certains sont précieux comme cet uniforme d’un général chinois, d’autres sont plus familiers.

Tous sont fragiles. Et s’il faut prendre beaucoup de précautions pour les exposer, c’est un véritable défi de les étudier et de les partager sans les altérer.

D’où cette invention : un appareil capable de les photographier… sous toutes les coutures ! Objectif : les restituer en trois dimensions pour les rendre disponibles, à distance, aux chercheurs du monde entier.

Vaisselle cassée… Quand les céramiques reprennent vie à Bordeaux

Vaisselle cassée ? Vaisselle sauvée ! Les restaurateurs de céramiques opèrent comme des chirurgiens pour redonner vie aux objets cassés.

Porcelaine, faïence, poterie archéologique… A Bordeaux, Isabelle Ducassou intervient auprès des particuliers mais aussi des musées. Dans son atelier au nom évocateur, le Passé recomposé, elle nous explique les différentes techniques dont celle de l’illusionnisme qui permet d’effacer toute trace de brisure. Nous l’avons rencontrée alors qu’elle allait chercher un plat ancien au Musée des Arts Décoratifs et du Design pour le sauvegarder…

20 Jan

Cadillac : au coin du feu des cheminées royales

Au château de Cadillac, par une journée de grand froid, il faut imaginer la fumée sortant des cheminées : le palais du Duc d’Epernon n’a jamais craint les rigueurs de l’hiver. Il y a quatre siècles, une chaleur réconfortante attendait le visiteur, dans des appartements baignés de lumière.

Nous sommes à la fin de la Renaissance et les cheminées comptent parmi les plus belles du Royaume de France. Du sol au plafond, ces oeuvres d’art monumentales allient force des matériaux et finesse des motifs.

Au premier étage, les appartements ont été crées pour accueillir les têtes couronnées. Louis XIII fera ici un passage éclair en 1620, tout comme Louis XIV en 1659. Des escales de quelques jours seulement mais qui justifient un déploiement de fastes.

Cadet de Gascogne, le Duc d’Epernon est devenu l’un des notables de Province les plus puissants. Favori d’Henri III, il a reçu charges et honneurs. En retour, le Duc ne manque pas d’exprimer sa gratitude dans son château, où l’une des cheminées arbore la statue du roi.

Loin de cette période glorieuse, après la Révolution française, le château devient prison pour femmes puis maison de correction jusqu’en 1952. Les cheminées n’auront plus qu’une odeur de cendres, fermées pour éviter les évasions et détournées de leur usage premier : elles serviront de sanitaires aux prisonnières.

Le château ducal de Cadillac est l’un des quatre sites girondins dépendant des Monuments Nationaux. L’an dernier, il a battu son record de fréquentation avec 23 000 visiteurs (le double d’entrées qu’en 2013).

De quoi laisser à penser qu’en ce palais, les gardiens du patrimoine savent entretenir… le feu sacré.

30 Déc

Toulouse-Lautrec : ses vacances en Gironde

Alors que se déroule à Paris, au Grand Palais, l’exposition sur Henri de Toulouse-Lautrec, nous sommes partis sur les traces du peintre en Gironde.

L’artiste, rendu célèbre pour ses toiles et ses affiches du Moulin-Rouge, a en effet passé de nombreuses vacances dans la région.

Chaque été, Henri de Toulouse-Lautrec rendait visite à sa mère qui vivait au château Malromé.

Adèle avait acquis la propriété en 1883 à Saint-André-du-Bois pour se rapprocher de sa cousine. La belle demeure, au milieu des vignes, représentait pour lui une parenthèse champêtre, loin des fêtes parisiennes.

Ensuite, l’artiste partait sur le Bassin, à Arcachon mais aussi Taussat où il aimait pratiquer la pêche -au cormoran-, la natation et la voile.

Invité la plupart du temps chez des amis, il offrait un autre visage. Celui d’un homme aimant le grand air et l’activité sportive.

Récemment, d’étonnantes découvertes ont été réalisées : certains de ses tableaux ont été peints dans le jardin de la villa Bagatelle…

24 Nov

Horlogerie : le temps de la relève

Ils ont choisi un métier méconnu : l’horlogerie. A Mérignac, en Gironde, des adolescent.e.s apprennent à réparer des mécanismes en tous genres : montres aux rouages minuscules ou pendules anciennes.

Nous les avons rencontrés au Lycée professionnel Marcel Dassault, l’un des 7 établissements français à dispenser cette formation, axée sur la découverte des techniques et l’histoire de l’art.

Signe d’excellence, l’un des élèves a obtenu la médaille d’or de « l’un des meilleurs apprentis de France » en 2018. Aujourd’hui, à 21 ans, Edwin Sicoli rêve de s’installer et de réaliser ses propres montres. Il a déjà commencé à imaginer la « Burdigala » en hommage à la ville de Bordeaux.

Après une période de crise -en partie due à l’arrivée du quartz-, le métier d’horloger connait un second souffle, notamment grâce à la montée en gamme des montres, de plus en plus complexes.

De nombreux diplômés -en CAP et Brevet Métiers d’Art- partent pour la Suisse, d’autres choisiront d’ouvrir leur boutique en France… ou s’orienteront finalement vers l’aéronautique, où leur sens de la précision est particulièrement apprécié dans la région.

22 Nov

Foire des Quinconces : Titi le marchand de bonheur

La Foire à la brocante des Quinconces vient d’ouvrir ses portes à Bordeaux jusqu’au 8 décembre. C’est l’une des plus grandes de France. Elle a fêté ses 50 ans en 2018.

Parmi les exposants -deux cents au total-, nous vous proposons de rencontrer Titi, un Périgourdin spécialisé dans l’insolite. Comme beaucoup de ses confrères passionnés, il est souvent sollicité par les musées pour dénicher des pièces historiques. Une façon de contribuer à la sauvegarde du patrimoine.

Sa dernière trouvaille ? Une chaise à porteur très rare, datant du XVIIIème siècle, avec des représentations du Quai des Chartrons.

Toute l’année, Titi dirige la « Charrette Bleue » à Vélines, un regroupement de brocanteurs présents 7 jours sur 7, avec en prime un « brocapuces » organisé tous les premiers samedis du mois. Avis aux chineurs !

 

18 Nov

Fruits d’automne au Conservatoire végétal de Montesquieu

C’est un endroit unique. Le Conservatoire végétal d’Aquitaine réunit 2000 espèces d’arbres fruitiers. Un record !

Ici, le visiteur peut déguster 700 pommes de couleurs et de saveurs différentes mais aussi 250 variétés de cerises, sans oublier les pêches, les prunes, les figues qui poussent à foison à Montesquieu (Lot-et-Garonne).

Tout a commencé il y a 40 ans, grâce à une généticienne venue faire ses études dans la région.

C’était déjà la fin quand j’ai commencé. Si je me suis tellement accrochée à ce travail, c’est que je savais que j’allais être la dernière dépositaire de 90% du patrimoine. Evelyne Leterme

Depuis 1979, Evelyne Leterme n’a cessé de préserver ce patrimoine sacrifié sur l’autel de l’agriculture moderne. Mécanisation, monoculture, standardisation. Autant de transformations qui ont eu raison des fruits jugés moins « commerciaux ».

Pendant des années, dans une véritable course contre la montre, elle a couru de ferme en ferme pour récupérer des greffons dans tout le Sud-Ouest. Certains appartenaient à de très rares arbres qui, sans elle, auraient complètement disparu.

Ce week-end, le Conservatoire organise la fête de l’arbre.

C’est l’occasion d’acquérir un arbre fruitier original et de faire vivre, dans votre jardin, ce patrimoine vivant. Les 160 bénévoles, qui participent toute l’année à cette sauvegarde, seront également présents pour prodiguer tous leurs conseils.

Avant ce grand rendez-vous annuel, partez à la rencontre d’Evelyne Leterme et de son verger extraordinaire avec notre reportage… 

 

17 Oct

Peintre de palombes… ou l’art du bleu

Lorsque Marie-Christine Lapassère part dans une palombière, c’est sans fusil ni gibecière !

Nous l’avons suivie dans un repaire de l’Entre-deux-Mers, réservé aux initiés. A l’entrée du sentier, un sifflet attend le visiteur qui doit signaler sa présence et attendre le « ouai » autorisant le passage.

Marie-Christine Lapassère est artiste peintre à Targon, en Gironde. Comme un paloumayre, elle a appris à se fondre dans la nature pour observer l’oiseau bleu lors de sa migration vers le Sud.

Pas question de faire du bruit. C’est avec précaution que cette amoureuse des forêts entre dans le couloir de fougères menant à la palombière.

C’est une chasse un peu mystérieuse, c’est ça qui me plait aussi !

Surplombant les pins et les chênes, guettant droit devant l’arrivée des grandes voyageuses, elle peut fourbir ses armes : son crayon et son appareil photo pour saisir les postures et les couleurs qu’elle reproduira ensuite dans son atelier.

La précision est importante car ses croquis et ses peintures ont une valeur documentaire pour les chasseurs qui lui ont confié les illustrations de la revue « Palombe et Tradition ».

Rencontrez avec nous cette passionnée qui, désormais, voit la vieen bleu !

 

 

27 Sep

La renaissance de l’Hôtel Victoria à Bordeaux

C’est une rénovation remarquable à Bordeaux. L’Hôtel Victoria, construit au XVIIIème siècle, abrite depuis 1981 une association en faveur du logement des jeunes et de l’insertion sociale. Le Levain vient de mener une deuxième phase de travaux soutenue par la Délégation Aquitaine de la Fondation du Patrimoine.

L’ancienne demeure a été bâtie à la demande de David Victoria, un riche bordelais de retour de Saint-Domingue. En hommage à sa femme, l’une des façades est ornée d’une multitude de petits coeurs…

Dans ce lieu inscrit aux Monuments Historiques, les 68 chambres créées dans les années 1980 ont été transformées en 65 studios et colocations. Un cadre exceptionnel que nous vous faisons découvrir…

Reportage Nathalie Pinard de Puyjoulon, Pascal Lécuyer, Olivier Pallas, Bérénice Rouch

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