C’est une abbaye millénaire, faite de lumière, de ciel et de vent… Un chef d’oeuvre méconnu de l’art roman, situé près de Créon, où la pierre et la végétation se répondent pour former d’étonnantes perspectives.
C’est en 1079 que l’histoire de l’Abbaye commence. Elle abrite jusqu’à 300 moines bénédictins accueillant les pèlerins en marche vers Compostelle. Pendant sept siècles, la Sauve Majeur, Salva Mayor, la « grande forêt », fut considérée comme l’un des plus beaux joyaux de la Gironde avant de subir les affres de la Révolution.
Ses ruines furent récupérées pour d’autres constructions alentour avant que l’édifice soit protégé par le classement aux monuments historiques en 1840. Il est aujourd’hui classé au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des chemins de Saint-Jacques.
Le promeneur qui aperçoit l’Abbaye au loin peut avoir le sentiment d’avoir déjà tout vu, sans ressentir la nécessité de s’approcher…
La magie du lieu
Et pourtant, il faut prendre le temps de flâner et de sentir le calme s’installer pour découvrir des secrets, façon chasse au trésor, dans les chapelles où sont illustrées des scènes bibliques, comme nous l’explique Olivier du Payrat, administrateur des monuments historiques.
Le regard peut être attiré par une multitude de détails, de sculptures qui montrent une foule d’histoires et de personnages, comme Daniel qui reste zen dans la fosse aux lions ou Samson, représenté comme un play-boy du Moyen-Age avec sa cape et sa chevelure de jeune homme.
Ce que le visiteur trouve ici, c’est aussi toute une atmosphère, empreinte de paix et de sérénité. Une ambiance qui se prolonge au jardin médiéval créé par les Amis de l’Abbaye, réunissant des amoureux du site qui se passionnent pour son histoire.
On y découvre, soigneusement disposés, les carrés typiques de l’époque médiévale, avec ces fleurs blanches et bleues destinées à Marie, ces plantes aromatiques et médicinales, mais aussi son verger et son potager de fruits et légumes oubliés.
On ne peut pas faire un jardin monastique si on n’a pas un minimum de relation avec l’au-delà ou ce que l’on veut bien y mettre, en tout cas quelque chose de supérieur au geste du jardinier. Yves, ami de l’Abbaye
L‘Abbaye de la Sauve Majeure multiplie les animations : poésie, musique, théâtre, expositions photos en plein air. Vous pourrez également effectuer des dégustations de vins dans l’ancienne grange abbatiale. Histoire de rappeler que la grande forêt vaut bien le détour dans cet Entre-deux-Mers que l’on surnomme la petite Toscane girondine…
Suivez le guide, avec ce reportage de Nathalie Pinard de Puyjoulon, Pascal Lecuyer, Xavier Granger et Isabelle Rougeot.
Et pour voyager un peu plus dans ses méandres, plongez-vous dans la saga de La Dame de La Sauve écrite par Sandrine Biyi, auteur passionnée et inspirée par l’Abbaye ( Editions Vents Salés). Sortie du prochain tome à la rentrée.
Bonne lecture et bonne visite !