Les agriculteurs n’ont jamais eu autant d’amis que depuis leurs manifestations de ces dernières semaines destinées à « exprimer leur ras-le-bol ». Six élus de droite de l’Yonne ont envoyé hier un courrier au Président de la République pour que soient pris en compte « trois urgences » … sauf que le gouvernement a déjà répondu pour partie à ces revendications. Qu’importe ! Il faut montrer son soutien aux agriculteurs… même le Front National s’y met!
Ils ont donc pris leur plus belle plume pour demander au chef de l’Etat d' »entendre les préoccupations très vives des agriculteurs », préoccupations réelles si l’on en croit la forte mobilisation du 5 novembre dernier. Les députés UMP Marie-Louise Fort et Guillaume Larrivé, les sénateurs UMP et apparentés Henri de Raincourt et Jean-Baptiste Lemoyne, le président UDI du Conseil général André Villiers et le député européen UMP Arnaud Danjean signent d’un bel ensemble ce courrier à François Hollande en ciblant trois urgences… qui ont pourtant déjà fait l’objet d’une réponse de l’exécutif :
– la « directive nitrates », trop lourde et trop coûteuse pour les agriculteurs, doit être revue. Or, Ségolène Royal a annoncé dès le 4 novembre la mise au point d' »une méthode d’adaptation à la réalité du terrain ». Manuel Valls a lui-même plaidé pour une remise à plat de cette directive. Des discussions sont déjà en cours avec la Commission européenne.
– l’embargo russe : les parlementaires de l’Yonne enjoigne François Hollande de convaincre la Commission européenne pour que « ces mesures soient financées par le budeget commun ». Mais, dès le mois de septembre, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll annonçait que la France avait demandé à la Commission européenne « d’étendre la liste des produits éligibles » aux aides de soutien face à l’embargo russe.
– « Vous devez, enfin, répondre précisément à l’exaspération des agriculteurs face aux contrôles administratifs exercés sur le terrain », terminent les 6 élus. Mais qu’attendent-ils comme réponse? En effet, Manuel Valls a annoncé le 5 novembre une mission pour « simplifier les contrôles ».
Face au mécontentement d’une partie des agriculteurs, l’extrême-droite n’est pas en reste pour démontrer son attachement à cette catégorie de la population. Pour preuve, les propos du député européen FN Edouard Ferrand, dans La Voix est Libre du samedi 8 novembre… l’élu frontiste ne cessait de ramener le débat à cette question.
Et le FN va poursuivre sur ce chemin : une réunion est annoncée avec 3 députés européens (dont Edouard Ferrand) jeudi 20 novembre à Charolles, en Saône-et-Loire. Et ce n’est pas tout : Marine Le Pen et Florian Philippot sont attendus le lendemain à Nevers sur ce même thème de l’agriculture.
Soutien réel ou tentative de récup’… chacun jugera…