C’est une exposition originale à Beautiran, en Gironde. Elle présente différents paysages de Lourdes mais aussi des portraits de Bernadette Soubirous, réalisés par des photographes du XIXème siècle. On peut y découvrir des plaques de verre témoignant des regards et des techniques de l’époque.
Une photographie mystérieuse
Au fil de la visite, une plaque de verre attire l’attention. On peut y lire l’inscription : « Première photographie de la Grotte de Lourdes en 1858 ». Au creux de la cavité, se devinent un petit groupe de femmes en robe noire et, sur le côté droit, un long voile blanc évoquant le capulet blanc que portait la jeune voyante Bernadette Soubirous.
L’imaginaire se met en route : serait-ce possible que cette prise de vue montre la sainte priant à la Grotte, dans la période des Apparitions de la Vierge Marie reconnues par l’Eglise Catholique ? C’est impossible, selon les spécialistes du service des Archives et Patrimoine du Sanctuaire Notre-Dame de Lourdes.
On y voit en effet un muret de pierres le long du gave, construit bien après les Apparitions, mais aussi les fondations de la future crypte au-dessus de la Grotte qui est par ailleurs moins végétalisée qu’à l’origine.
©Pascal Peyrot
Bernadette Soubirous se prêtait difficilement à cet exercice photographique, ne recherchant ni reconnaissance ni gloire.
Un jour, lorsqu’un photographe insiste pour reproduire son extase quand elle voit la Dame, elle répond : « c’est qu’elle n’y est pas ! ». Refusant tout artifice ou mise en scène, elle accepte simplement de tenir son chapelet et de porter le long capulet blanc qu’elle revêtait lorsqu’elle se rendait à la Grotte.
Il faudra attendre 1861 pour obtenir ses premiers portraits. Au total, 75 ont été répertoriés, effectués par six photographes différents.
Une exposition qui sera aussi l’occasion de visiter le Musée de la Photographie pour découvrir une importante collection d’appareils anciens, à la Villa Maglya, Musée des Techniques de Beautiran.