C’est un réflexe un peu perdu depuis que la prime majoritaire aux régionales et aux municipales a clarifié les majorités, mais ces élections départementales pourraient bien durer jusqu’au troisième tour, jusqu’à l’élection des présidents . Et les quatre départements bourguignons pourraient être concernés !
L’éventuelle entrée du FN pourrait en effet priver un camp de la majorité en sièges, et reproduire la situation des élections régionales de 98, avec l’élection de Jean-Pierre Soisson avec les voix du Front National. Mais au-delà, derrière les majorités, des spécificités locales brouillent la visibilité. ..
Dans l’Yonne d’abord, on se souvient que l’UDI André Villiers avait pris la présidence à l’UMP Jean-Marie Rolland au terme d’un troisième tour agité , avec la participation de la gauche…Une partie de l’UMP de l’Yonne n’a toujours pas digéré la manœuvre, et les primaires à droite sur certains cantons (Sens, Joigny, Saint-Florentin, Tonnerre) montrent que les cartes pourraient être redistribuées…Une des clés étant le niveau de soutien accordé à André Villiers par le député UMP Guillaume Larrivé qui aura besoin des centristes dans sa conquête d’Auxerre mais qui ne veut pas se brouiller avec l’autre jeune loup Jean-Baptiste Lemoyne…
Autre suspens éventuel, dans la Nièvre, avec les candidats soutenus par Denis Thuriot, qui pourraient , si certains sont élus et si la situation est serrée , devenir la clé d’une majorité avec la droite, comme à Nevers. Cette situation serait aussi une « assurance vie » pour Denis Thuriot, puisqu’elle lui donnerait un bouclier contre un retournement d’alliance dans sa ville…Mais tout cela reste hypothétique et dépendra du niveau de résistance de la majorité de gauche de Patrice Joly.
Côte d’Or, Saône-et-Loire
On pourra aussi trouver un troisième tour compliqué en Côte d’Or pour François Sauvadet, président UDI d’une assemblée dominée par l’UMP. Après les sénatoriales où deux listes de droite s’étaient affrontées, le sénateur Alain Houpert soutient plus ou moins ouvertement plusieurs binômes dissidents, et revendique la présidence pour son parti. De ce fait, une large majorité de droite en Côte d’Or ne serait pas forcément pour autant une large majorité acquise à François Sauvadet, surtout si le Front National entre au conseil départemental.. Enfin, en Saône-et-Loire, l’éventualité d’une bascule à droite excite les appétits de quelques jeunes candidats qui se voient bien prendre le fauteuil à André Accary, leader jusque là de l’opposition…mais ce troisième tour là est encore plus hypothétique que les autres !