04 Déc

Free casse les prix de la 4G, faut-il pour autant s’abonner ?

L’espace abonné du Free Center parisien, à proximité de la place de la Madeleine, dans le 8e arrondissement de la capitale. © AFP PHOTO / KENZO TRIBOUILLARD

L’offre est alléchante sur le papier : 20 Go de données en 4G pour le même prix qu’un abonnement 3G, à savoir moins de 20 euros, c’est osé. Orange, SFR et Bouygues, qui ont lancé la bataille de la 4e génération début octobre, sont prévenus : Free qui a tardé à entrer dans la danse ne veut pas jouer les seconds rôles…

L’opérateur le montre d’entrée avec une offre qui a pris le monde de la téléphonie de court : contre 19,99€ (15,99€ pour les abonnés Freebox); Iliad, la maison mère de Free, rend la technologie de la 4G accessible à tous. Ou au moins en fait la promesse. Car c’est là que ça risque de couper… Si Free a peut être tout compris en terme de marketing et en cassant les prix d’un marché qui avait tendance à prendre les consommateurs pour des vaches à lait (A près de 20€, Free diviserait ainsi jusqu’à cinq la facture pour les consommateurs), il faut tout de même avoir un réseau d’une densité qui permette de l’utiliser. Et oui, c’est bien d’avoir les clés d’une Porsche, mais vaut mieux avoir de l’essence dans le réservoir.

Free ne couvre en effet que 25% de la population française en 4G. Soit 700 antennes sur tout le territoire là où il en faudrait déjà 500 pour couvrir correctement la capitale. Intox alors ? Free prévient déjà que le réseau est en cours de déploiement et qu’il « va rapidement croître avec la mise en place de plusieurs centaines de nouveaux sites 4G dans les prochaines semaines ». Dans les prochains mois serait sans doute plus juste.

Mais alors pourquoi lancer une telle offre maintenant alors que le réseau ne semble pas encore vraiment prêt ? Simplement parce que Noël est une des période les plus propices au renouvellement de portables et au changement de formules d’abonnement. Or Free ne pouvait sans doute pas rester plus longtemps à regarder les usagers opter pour des abonnements 4G chez la concurrence. Pour freiner l’exode, rien de tel qu’une annonce comme celle-ci. Avec le bémol pour ceux qui seront d’emblée séduit, de mettre à rude épreuve leur patience afin de profiter de façon optimum de la qualité d’un service balbutiant.

Qui sortira gagnant alors ? Eh bien au final, c’est vous, consommateur ! Et c’est peut-être là le coup de force de Free qui, en arrivant sur le marché de la téléphonie mobile, renouvelle la révolution qu’il avait initiée en débarquant sur Internet : on casse les prix en en proposant toujours plus, là où tous les concurrents avaient pris l’habitude de surfacturer sans état d’âme le moindre service. Et se sont retrouvés contraints de devoir s’aligner… Sous peine de vous voir fuir et, in fine, pour le plus grand bonheur de votre portefeuille.>