En cette année de bicentenaire de la naissance de Gustave Courbet, un autre anniversaire est célébré : celui de l’Institut de Courbet qui fête ses 80 ans. L’institut Courbet est connu des commissaires priseurs des salles des ventes du monde. Ils font appel à son comité d’experts pour authentifier les oeuvres du maître d’Ornans. Mais l’Institut, c’est aussi un important fonds d’archives. Retour sur l’histoire de cette association.
Le soleil a eu la politesse de ne pas s’excuser. Tout au long de cette matinée à marquer d’une pierre blanche, il a inondé la réserve naturelle nationale de l’Ile du Girard, près de Dole. Elus, membres d’associations ou représentants de collectivités ont aussi répondu présents à l’invitation du syndicat mixte Doubs Loue. Signe de l’importance de cette matinée, Laurent Roy, directeur de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse est venu tout spécialement à cette cérémonie de fin de travaux autour de la confluence du Doubs et de la Loue.
« Quand Courbet sort de son cadre » : le titre de ce spectacle de soundpainting est bien trouvé ! L’école de Musique du Plateau de Saône a choisi d’associer l’oeuvre du maître d’Ornans à son projet de soundpainting présenté le dimanche 17 mars au Kursaal de Besançon. Une façon de participer au bicentenaire de la naissance du peintre célébrée tout au long de l’année dans le Doubs.
Gravure, peinture acrylique ou a tempera, technique mixte, photographie et même pointe fine de stylo bille.. L’exposition « Courbet & Pontarlier » est aussi variée qu’intéressante. A l’occasion du bicentenaire de la naissance de Gustave Courbet, le café littéraire de Pontarlier a demandé aux artistes, habitués de ses cimaises, d’exposer des oeuvres inspirées par Courbet.
Le Doubs à sec lors de la sécheresse de 2018. Photo P.Froment.
Le titre est un brin provocateur ! Mais, c’est pour la bonne cause. Ce mardi 12 février, deux hydrogéologues de renom sont invités par le Pavillon des Sciences de Montbéliard pour éclairer les lanternes du grand public sur les enjeux hydrologiques à l’aune de la sécheresse de 2018. Jean-Pierre Mettetal et Pascal Reilé participent au Bar des sciences qui aura lieu au bar de l’hôtel Bristol à 20 heures.
Le ciel gris et humide nous ferait presque oublier l’état de crise décrété par les préfectures de Franche-Comté. Les rivières de notre région sont encore à un niveau historiquement très bas mais les arrêtés « sécheresse » qui interdisent d’arroser les jardins ou de remplir les piscines perdent de leur sens aux portes de l’hiver. Les services départementaux de l’Etat surveillent toujours de très près le niveau des cours d’eau.
L’histoire a commencé par un coup de fil à la rédaction et elle nous a immédiatement interpellés. Des Francs-Comtois s’apprêtaient à aller graver une date de novembre 2018 sur une pierre. Mais pas n’importe quelle pierre. Elle dort dans un lit aride, celui du Doubs entre Arçon et Ville-du-Pont. En période de grande sécheresse, l’eau se retire pour laisser place à un paysage minéral. Les visiteurs viennent bâtir leurs cairns, incantations pour des jours meilleurs. Les jours pires sont inscrits dans la pierre : 1906. Quatre chiffres pour une litanie : rivières à sec et lac vide.
L’article de Eugène Fournier dans la revue La Nature
L’année 1906 reste dans les mémoires comme la pire sécheresse du siècle dernier. Avec Fabienne Lemoing et Emmanuel Rivallain, nous avons cherché, téléphoné partout pour remonter le fil de l’info. Pêcheurs, élus, riverains avaient entendu parler de cette pierre mais peu l’avait vue. Nous commencions à douter. Est-ce une de ces fake news qui inondent la toile ?
Une autre date a bien été ajoutée tout récemment : le 10 novembre 2018. Depuis l’eau a repris légèrement ses droits. Emmanuel et Fabienne ont cherché en vain la phrase qui nous avait mis en alerte :
« Celui qui verra cette date pleurera »
Est-elle vraie ou est-ce le début d’une nouvelle légende ? s’interroge Emmanuel. Espérons ne pas revoir à sec cette pierre de sitôt.
Miracle du bouche à oreille, au lendemain de la parution de cet article, ma boîte mail m’apporte une pépite ! David Bourgeois nous livre ses photos. Pas de trace de la phrase poétique, mais un nom de famille répandu dans le Doubs. La légende n’a plus qu’à s’écrire au gré des flots du Doubs.
Détail de l’Atelier du Peintre de Gustave Courbet, Musée d’Orsay, Paris.
Gustave Courbet revendiquait une part de mystère dans ses oeuvres. A quelques jours d’intervalles, deux de ses chefs d’oeuvres, L’origine du Monde et L’atelier du peintre, peuvent être admirés, sous un jour nouveau, au musée d’Orsay de Paris, . Toute la presse a évoqué la découverte de Claude Schopp, le grand spécialiste de Dumas, père et fils : le modèle de l’Origine du Monde a désormais un nom. Elle s’appellait Constance Quéniaux. Et voici, qu’un autre spécialiste, cette fois-ci de l’oeuvre de Gustave Courbet, met un nom sur le paysage d’un des tableaux les plus mystérieux de Gustave Courbet. Une découverte signée par l’hydrogéologue et auteur des Parcours Courbet, Pascal Reilé. Voici l’histoire de ce scoop racontée par ma consoeur de France 3 Franche-Comté Aline Bilinski.
Le drugeon, rivière labellisée par l’Agence de l’eau sur moins de 4 km
La sécheresse de cet été 2018 n’a pas que des inconvénients : voir une partie du Doubs complétement à sec incite à prendre conscience de l’importance de l’eau dans le Haut-Doubs. La récente labellisation d’une petite partie du Drugeon, affluent du Doubs, comme « Rivière en bon état » par l’Agence de l’eau conforte l’action en faveur des rivières et des zones humides.
De mémoire d’homme, la région de la chaîne du Jura n’avait subi pareille sécheresse (…). Il faut remonter à plus de deux siècles pour trouver des traces d’un pareil abaissement des eaux. (…) Les bassins du Doubs (lac de Chaillexon) sur lesquels en temps normal de petits bateaux à vapeur peuvent effectuer, de Villers-le-Lac au Saut, une navigation de 3 km étaient complètement à sec sur plus de 2 km de longueur et presque à sec sur le reste du parcours.
Rassurez-vous ! Ce récit évoque la grande sécheresse de 1906. Il a été publié l’année suivante dans la Revue des Sciences, La Nature, par l’éminent hydrogéologue Eugène Fournier (1871-1941). Un fin connaisseur du système karstique si particulier de la Franche-Comté. Cette grande sécheresse, comme celles de 1976 ou de cette année, est propice aux explorations dans le gruyère jurassien pour améliorer les connaissances de ce milieu naturel complexe. Le collectif SOS Loue et rivières comtoises vient de publier un article qui explique la particularité et la fragilité du sous-sol du massif jurassien.