12 Mai

12 mai : Premières mesures pour le Doubs franco-suisse.

Un an après l’avoir demandé, la fédération de pêche du Doubs a enfin obtenu que Français et Suisses se retrouvent ensemble autour d’une table pour se pencher sur les problèmes du Doubs. En mai 2010, des poissons avaient déjà été retrouvé morts dans le Doubs; la fédération avait alors adressé un courrier au président de la commission mixte franco-suisse et à la préfecture du Doubs pour demander une réunion. C’est chose faite…un an et une autre pollution plus tard ! L’intérêt d’avoir attendu est de disposer maintenant d’une enquête complète. L’Etablissement Public Territorial de Bassin Saône et Doubs a présenté la première étude globale du Doubs, des données compilées sur ces dix dernières années. A noter que cette étude a été engagée avant les premières mortalités piscicoles. Le constat n’est pas réjouissant.

Evidemment, comme pour les autres rivières, une fois ce constat assez affligeant dressé, le plus dur va être de mettre en place rapidement les mesures qui pourraient améliorer la santé du Doubs franco-suisse.

De nombreux points de pollution identifiés

Ce 12 mai en préfecture, élus et représentants franco-suisse du dossier ont donc pu prendre connaissance des points noirs de pollution domestiques (station d’épuration) et industriels. Ces causes de pollution sont plus nombreuses sur le bassin versant côté suisse qu’en Franche-Comté. L’activité industrielle y est plus importante notamment dans le secteur de l’horlogerie. Quant aux stations d’épuration de Villers le Lac et de Morteau, elles seraient en cours de travaux pour améliorer leur qualité de traitement.
Les sites et sols pollués ont également été répertoriés, là aussi une majorité en Suisse, autour du Locle et de la Chaux de Fonds. Le problème des rejets du traitement du bois des 118 scieries et exploitations de ce type a été mentionné. Enfin, les 700 exploitations agricoles (dont 537 en Suisse) peuvent également être source de pollution.

Des actions rapides pour réguler l’activité des barrages

Toutes ces sources de pollution potentielles peuvent être aggravées par le fonctionnement des barrages. La fédération de pêche du Doubs a apprécié que les différents exploitants des barrages reconnaissent leurs erreurs et que des engagements soient pris. Les habitats des poissons, la température de l’eau, tout cela peut être modifié en fonction des éclusées plus ou moins violentes. Ces éclusées, si elles sont trop fortes, peuvent augmenter le transit et le colmatage des sédiments ( et les risques éventuels de pollution). Il a été décidé d’interdire d’ouvrir les vannes de fond du barrage du Châtelot pour éviter de renvoyer dans le Doubs des sédiments éventuellement contaminés. La société d’exploitation s’engage à éviter de faire des pics de grosses éclusées. Pour le barrage du Refrain, EDF a reconnu une récente erreur de programmation et l’entreprise s’engage à ne pas refaire la même erreur. Enfin, le canton du Jura a demandé que l’amplitude de variation du niveau d’eau des écluses passe de 1 mètre à 20 cm maximum.

Vers un rétablissement du Doubs franco-Suisse ?

Des groupes de travail ont été mis en place pour maintenant établir un programme d’action. Il faudrait pouvoir rétablir par exemple une continuité écologique sur le Doubs et ses affluents pour favoriser la reproduction des poissons. Ces actions là doivent pouvoir être mises en oeuvre rapidement  Sur le Doubs, sur les 12 seuils ou barrage existants, 8 sont infranchissables..
Quant aux poissons, ils se raréfient… Des aprons, des chabots ont bien été recensés mais ces espèces patrimoniales sont en forte régression. Quant à la particularité franco-suisse du Doubs, est-ce un avantage ou un inconvénient ? D’un côté, les démarches administratives peuvent prendre plus de temps mais de l’autre cet aspect bi-national peut être une forme d’émulation. En tout cas, de part et d’autre de la frontière, la prise de conscience est réelle et le diagnostic est « partagé ».

11 Mai

10 mai 2011 : l’étude du laboratoire de l’université de Franche-Comté

A l’occasion du dernier point d’information de la préfecture du Doubs, nous apprenions la proposition du laboratoire de chrono-environnement de  l’université de Franche-Comté de lancer un programme de recherche sur les dysfonctionnements constatés dans les rivières karstiques comtoises. Au cours de leur reportage à Chenecey-Buillon, Thierry Chauffour et Laurent Brocard ont rencontré Philippe Boisson , journaliste et environnementaliste; François Degiorgi et Hervé Decourcière du laboratoire de chrono-environnement.

29 Avr

29 avril 2011 : La fédération de pêche du Doubs surveille la Loue

Depuis quelques mois, trois opérations de surveillance de la Loue ont été mis en place par la fédération de pêche du Doubs avec l’aide financière de l’Agence de l’eau, du Conseil Général du Doubs et du Conseil Régional de Franche-Comté. Lors d’ une récente réunion à la fédération, les présidents des associations de pêche de la Loue ont pris connaissance des ces récentes actions.
Tout d’abord,  un suivi presque quotidien de la Loue à deux endroits précis doivent permettre de tenter de résoudre le paradoxe de la Loue. Des prélèvements d’eau ont lieu pour mesurer les taux d’azote et de phosphore d’une part sur la source du Maine (gros débit d’eau et bon indicateur des activités jusqu’au Valdahon et Etalans) et d’autre part à la source de Plaisir Fontaine à Bonnevaux-le-Prieuré (affluent de la Brême qui se jette elle même dans la Loue). Ces 90 analyses sont financées à 80% par l’Agence de l’eau et le Conseil Général du Doubs. Les 20% restants de cette étude évaluée à 30 000 euros sont pris en charge par les associations de pêche et la fédération. Ces analyses commencées fin février doivent se poursuivre en mai.

Deuxième action : l’étude et le suivi des végétaux au sens large à huit endroits sur la Loue (Mouthier, Ornans et Ruray) mais aussi le Doubs Franco-Suisse, l’Ain, le Cusancin, le Dessoubre et le Lison. Cette étude a été demandée par le groupe d’experts locaux pilotée par l’Agence de l’eau. Cela va permettre de suivre le développement des algues, des cyanobactéries et des végétaux supérieurs. Il s’agit de comprendre pourquoi les cyanobactéries se développent et les algues apparaissent. Ces analyses ont lieu de mi-mars à fin octobre et leur coût (85 000 euros) sont intégralement prises en charge par l’Agence de l’eau, le Conseil Régional et le Conseil Général du Doubs.
Premiers résultats intéressants : des cyanobactéries ont été recensées sur les rivières où il n’ y a pas de mortalité de poissons (Cusancin, Dessoubre et Lison), cela pourrait donc indiquer que les cyanobactéries présentes dans la loue l’an dernier ne seraient pas les seules responsables de la mortalité des poissons…

Troisième étude : La fédération va étudier le développement du tuf au fond du cours d’eau. Ce sont des sortes de croûtes calcaires liées à l’activité des cyanobactéries. Le milieu devient ainsi beaucoup moins habitable pour les invertébrés et les poissons comme le chabots et la Loche franche.

27 Avr

27 avril 2011 : La mobilisation s’organise pour le rassemblement du 14 mai à Goumois.

 

L'affiche de la manifestation du 14 mai à Goumois

Souvenez-vous, l’an dernier les amis de la Loue avaient voulu marquer un grand coup en organisant une marche funèbre à Ornans, un cri d’alarme pour obtenir une mobilisation de tous. Les manifestants s’étaient promis de se retrouver chaque année à la même période pour maintenir la pression. Finalement, le rassemblement aura lieu cette année à Goumois le 14 mai prochain. En janvier dernier, une mortalité importante de truite avait tiré la sonnette d’alarme. Les Suisses seront nombreux, ils annoncent au moins 500 participants de leur côté.
Voici le lien pour avoir plus d’information sur cette action : http://www.arrete.net/actions-du-collectif

28 avril 2011 : Bientôt un programme d’action pour le Doubs franco-suisse ?

Sur une partie de son tracé, le Doubs est  une rivière à cheval entre la Suisse et la France. Pendant exactement 43 kilomètres. Le cours d’eau fait même une incursion en Suisse sur 29 kilomètres.  Du coup, le Doubs est international ! D’où la complexité de sa gestion. Tout prend plus de temps ! C’est peut-être pour cela qu’il n’y a pas de contrat de rivière pour cette partie du Doubs. Curieusement, il n’y a actuellement aucun document qui fait une synthèse sur toutes les connaissances à propos de cette partie du Doubs.  L’Etablissement Public Territorial de Bassin Saône et Doubs a donc été chargé de présenter un diagnostic, un état des lieux de ce territoire. Ce document devrait servir de base à la mise en place d’un programme franco-suisse  d’actions pour améliorer la santé de cette rivière. Le 12 mai, un groupe de travail bi-national sur la qualité des eaux doit être mis en place par le Préfet du Doubs avec le sous-directeur de l’Office Fédéral Suisse de l’Environnement.
Autre rendez-vous : le 29 avril, pêcheurs et élus locaux ont rendez-vous en sous-préfecture de Montbéliard pour faire le point sur le Doubs Franco-Suisse.