17 Mar

Besançon : Le soundpainting à la sauce Gustave Courbet

Courbet à la sauce soundpainting

« Quand Courbet sort de son cadre » : le titre de ce spectacle de soundpainting est bien trouvé ! L’école de Musique du Plateau de Saône a choisi d’associer l’oeuvre du maître d’Ornans à son projet de soundpainting présenté le dimanche 17 mars au Kursaal de Besançon. Une façon de participer au bicentenaire de la naissance du peintre célébrée tout au long de l’année dans le Doubs.

Gustave Courbet a cassé les codes en peignant des gens simples dans de grands formats, en cherchant la réalité et non la beauté idéalisée.. Le soundpainting est aussi une forme de transgression. Sans initiation, difficile d’y comprendre quelque chose. Ce matin, à la répétition du spectacle de soundpainting conçu par L’Ecole de musique du Plateau, j’ai d’abord vu un homme qui ressemblait fort à un chef d’orchestre mais en fait, non…

Nicolas Woillard

Nicolas Woillard est un « sounpainter multidisciplinaire ». Il joue une langue de 1500 signes. C’est un langage universel inventé en 1974 lors du Festival Woodstock prés de New York. Une performance artistique qui mêle danse, musique, arts visuels, comédie. Le soundpainter donne des indications visuelles interprétées par les artistes qui eux-même renvoient leur interprétation au soundpainter. Une adaptation-improvisation permanente. Une petite vidéo s’impose pour bien saisir. Voici celle d’une autre école de musique :

Et Courbet dans tout cela ?.. L’artiste du XIXe siècle est plutôt en toile de fond. Les responsables de l‘école du plateau de Saône ne s’en cache pas. Ils avaient leur projet de soundpainting en tête avant de savoir qu’ils allaient participer au Bicentenaire. Les festivités sont tombées à pic, il fallait bien une idée pour inspirer les musiciens ! Anne-Sylvie Monot n’a pas voulu retracer la vie de Courbet mais plutôt évoquer les grands thèmes de sa peinture : la nature d’Ornans, la mer, les femmes, les autoportraits et le Désespéré. Les représentations des tableaux les plus célèbres du maître d’Ornans sont projetés pendant que danseurs, comédiens et musiciens interagissent aux signes du soundpainter. La correspondance de Courbet est aussi à la base des textes du comédien Jérôme Monti qui interprète Gustave Courbet.

Les élèves que j’ai rencontrés sont ravis de sortir de leur « cadre » habituel de spectacle. Je n’ai pas pu discuter avec la soixantaine de jeunes participants mais, ceux que j’ai vu, étaient plus focalisés sur leur musique que sur les peintures projetées pendant le spectacle, et c’est bien normal. Mais un pas a été franchi, Gustave Courbet n’est plus un inconnu pour ces jeunes, il fait partie du patrimoine du Doubs.

danse et vague : ‘ »Quand Courbet sort du cadre » au Kursaal de Besançon

Avec ce bicentenaire, Gustave Courbet, devient une référence culturelle incontournable. Les musiciens du plateau de Saône auront tous entendu parler de ce drôle de peintre qui a osé représenter L’Origine du monde. Et pour les organisateurs, ce bicentenaire pourrait être une aubaine financière. « Quand Courbet sort de son cadre » fait partie de la centaine de projets soutenus par le conseil départemental du Doubs.  Une subvention de 3000 euros a été demandée par l’école de musique au département. On pourrait parler d’aubaine financière. Mais finalement, tout le monde est gagnant : les associations culturelles et sportives dynamisées par un projet et soutenues financièrement, le musée qui peut voir sa fréquentation progresser, le département du Doubs qui assied sa notoriété.. Quant à Gustave Courbet, son fameux égo surdimensionné ne peut être que flatté !

Isabelle Brunnarius
isabelle.brunnarius(a)francetv.fr