27 Fév

Le mariage de la carpe et du lapin : des agriculteurs FDSEA représentés au collectif Dessoubre

Création du collectif Dessoubre au Rosureux

Création du collectif Dessoubre au Rosureux

Les agriculteurs étaient venus en nombre assister à la constitution du collectif Dessoubre. Ce samedi 22 février, la mairie du Rosureux était trop petite pour accueillir tous les participants. La réunion a donc eu lieu dans l’église, et d’un baptême on a assisté à un mariage ou plutôt à des fiançailles !
Cette réunion avait comme objectif la création d’un collectif spécifique pour le Dessoubre et rattaché à SOS Loue et rivières comtoises. Marc Goux , représentant de SOS Loue et rivières comtoises a rappelé que les rivières étaient malades d’un excédent d’azotes et de nitrates. Selon lui, l’agriculture pratiquée sur ce secteur est encore trop productiviste. Un discours que ne partagent pas les agriculteurs adhérents de la FDSEA et pourtant ils ont tenu à être représentés dans ce nouveau collectif. Des agriculteurs et des défenseurs des rivières désormais côte à côte dans un collectif de défense des intérêts écologiques, touristiques et économiques, c’est assez inattendu ! Cela peut-il devenir enthousiasmant ?

« On veut être présent dans les débats pour dire que l’on existe. Nous sommes d’accord pour faire des efforts mais pas tout seul ! Tout le monde doit se remettre en question » m’explique Cédric Briquez, l’agriculteur qui va représenter la FDSEA au collectif.

La Confédération paysanne, en revanche, n’a pas souhaité adhérer au collectif Dessoubre. « Nous allons suivre ce qui se passe mais nous n’avons pas forcément les moyens humains suffisant pour participer à ce collectif, me précise Gérard Coquard de la Confédération Paysanne. Nous mettons en avant les problèmes sociaux et économiques des fermes. Les questions environnementales ne font qu’en découler. Le travail amorcé par la chambre d’agriculture sur l’épandage est intéressant mais ce n’est pas suffisant. Le plus gros problème demeure la politique agricole européenne qui pousse à la concentration et à l’augmentation des tailles des exploitations. »
A l’aube de la disparition des quotas laitiers,ce syndicat vient de publier un document (cf ci dessous) présentant sa vision du développement de la filière comté.  » Nous sommes d’accord à 95 % avec ces propositions, déclare Marc Goux. Cela correspond à la feuille de route de SOS Loue et rivières comtoises ! » mais des positions qui ne correspondent pas forcément  à celles de la FNSEA…

 

6 pages Comté by France 3 Franche-Comté

Une fois de plus, le combat pour la santé des rivières se révèle passionnant… Il est d’ailleurs suivi par Simon Calla (simon.calla@gmail.com) , étudiant au laboratoire de sociologie et d’anthropologie de à l’université de Franche-Comté. Il prépare une thèse  sur la pollution des rivières comtoises en partant du postulat que « ses conséquences ne concernent pas seulement « le milieu » ; elles mettent aussi en jeu la manière de « vivre ensemble ». Pour essayer de saisir cette dimension, précise-t-il, je me focalise sur le(s) processus de défense des rivières comtoises et l’action de « porte-parolat » des poissons… Chemin faisant, cela devrait alors me permettre de saisir les différents enjeux et acteurs autour desquels se cristallise ce phénomène qu’est la pollution des rivières comtoises. »

Les débats à venir entre agriculteurs, pêcheurs et défenseurs de l’environnement nous montreront justement comment « vivre ensemble » … pour la santé des rivières.

Les autres associations présentes dans le collectif Dessoubre sont les sociétés de pêche Les deux vallées et La Reverotte, la Franco-Suisse, La Comission de protection des eaux, les communes de Saint Hippolyte et du Rosureux, le cub comtois des pêcheurs à la mouche, une amicale de riverains, Nature environnement Bellherbe et la FDSEA 25. Les commerçants de Saint Hippolyte devrait rejoindre le collectif prochainement.

Isabelle Brunnarius
isabelle.brunnarius@francetv.fr

 

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