Au mois d’octobre, j’ai l’esprit pris que par les palombes… J’en vois toute la nuit, j’en rêve, je les devine…
Deux yeux imperceptibles derrière une palissade de bois…
Le compte à rebours a commencé pour les paloumayres qui veillent aux derniers préparatifs dans la forêt.
Notre guide, Philippe Carreyre, a commencé à chasser la palombe à l’âge de 14 ans. Avant de participer à l’ouverture, il nous a fait découvrir un lieu inattendu…
Une palombière pédagogique construite voilà une dizaine d’années par des chasseurs à Louchats, dans le sud de la Gironde, pour présenter cette tradition ancestrale au grand public.
Ici, ni fusil, ni filet, ni ripaille mais des histoires pour raconter la chasse à la palombe.
Au coin du feu, Philippe Carreyre en rappelle l’origine dans les Landes. Dans cette région autrefois pauvre, le fait d’attraper une palombe représentait un festin, l’assurance de manger enfin autre chose que du porc. On parlait alors en paire de palombes.
La chasse au filet, spécialité du Sud-Ouest, permettait de capturer les oiseaux vivants et de les garder dans des cages en prévision d’un repas de fête.
Dans la palombière, toutes les classes sociales se retrouvaient. Le maire, l’instituteur, l’artisan, l’ouvrier. Tous partageaient des moments de convivialité qui estompaient la hiérarchie. Bien souvent, les plus humbles devenaient les « chefs » de la cabane !
Aujourd’hui, la tradition perdure avec cette fameuse « convivialité » présentée parfois jusqu’à la caricature. Des jeunes prennent le relais et souhaitent défendre cette pratique. Pour preuve, cette pétition lancée par un jeune girondin. Objectif : faire inscrire la chasse à la palombe au patrimoine mondial de l’Humanité. Rien de moins !
Pour mieux comprendre la fièvre bleue, rendez-vous à Louchats le temps d’un reportage au milieu de la forêt de pins (NPDP, Christophe Brousseaud, Boris Chague, Isabelle Rougeot)