On les croyait tous disparus et pourtant…
Les sabotiers existent toujours : ils sont une dizaine d’artisans en France à perpétuer une fabrication qui a commencé voilà cinq siècles.
Dans les Landes, Claude Labarthe a repris l’atelier de ses aïeux à Saint-Etienne d’Orthe. Il représente la septième génération de sabotier à confectionner ces souliers de bois qui se portent avec des chaussons de feutre douillets.
Le bois, c’est de l’aulne. C’est du bois blanc qui se plait dans les zones humides des bords de l’Adour et qui pousse naturellement. Dans chaque région, les sabotiers utilisent toujours le bois qu’ils ont à proximité…
Les sabots et leurs formes arrondies prennent naissance dans des machines des années 1940, qui peuvent réaliser une paire complète à la fois, pied gauche et pied droit étant façonnés en même temps.
Autrefois, le travail à la main exigeait force et patience, comme l’explique Francis, le père de Claude qui a assisté au dur labeur de son père et de son grand-père.
Pour faire une paire de sabots, il fallait quatre heures. Et ils faisaient trois paires par jour… en travaillant douze heures !
La production ne s’est jamais arrêtée, même si elle a beaucoup diminué.
Au total, 600 paires de sabots de marche sortent de l’atelier chaque année, contre 12 000 au meilleur de la production.
Et ce qui a sauvé les sabotiers, dans les années 1980, ce sont tous les souvenirs destinés aux touristes de la côte landaise et aux curistes du thermalisme.
Restent… les habitués. Tous ceux qui résistent au plastique et au caoutchouc.
Car aux dires des fidèles adeptes, le sabot est irremplaçable, chaud et isolant à la fois. C’est pourquoi l’atelier travaille surtout en hiver, la demande étant toujours plus forte lorsqu’il pleut…
Les sabots ont été une évidence pour nous lorsque nous sommes arrivés à Saint-Etienne d’Orthe. En plus, c’est nature, c’est tout à fait notre style ! Isabelle
Bref, les sabots, ce n’est pas que du folklore ! L’atelier « Le sabot des Landes » est ouvert tous les jours, de 9 h à 12 h et de 14 h à 19 h sauf le dimanche, avec des démonstrations l’après-midi (à partir de 15 h).
Envie de jeter un coup d’oeil ? Venez avec nous le temps d’un reportage (Nathalie Pinard de Puyjoulon, Dominique Mazères, Stéphanie Plessis, Isabelle Rougeot)