17 Juin

Bordeaux au XIXème siècle : le regard d’Alphonse Terpereau

Alphonse Terpereau a largement contribué à la mémoire de Bordeaux.

Sans lui, on ne connaîtrait sans doute pas aussi bien les transformations de la ville au XIXème siècle. Ce parisien d’origine débuta à Arcachon et parcourut une partie de la région, réalisant notamment cette superbe prise de vue du Pont Eiffel à Cubzac-les-Ponts. L’un des symboles de son talent.

Pionnier de la photographie d’architecture, Alphonse Terpereau exerce un regard singulier sur les ouvrages réalisés par les ingénieurs et les architectes dont il devient un interlocuteur privilégié.

Lignes pures, perspectives savamment étudiées, cadrage géométrique. Ses compositions, toujours prises d’un point haut, s’attachent à retrouver la précision, souvent austère, du croquis d’origine.

La ville, qui lui passe commande, entend valoriser la modernité qui se met en place pour justifier sa politique urbaine.

Le changement bouleverse profondément le paysage et beaucoup de vestiges médiévaux n’y résisteront pas. C’est ainsi, qu’au-delà de la commande officielle, Alphonse Terpereau s’efforcera aussi de photographier le petit patrimoine des ruelles anciennes, voué à disparaître sous ses yeux.

Patiemment, lors d’une thèse de doctorat en histoire de l’art, Florent Miane est parti sur les traces d’Alphonse Terpereau.

Pas évident quand on sait que toutes les plaques d’origine ont disparu et que les photographies elles-mêmes ont été dispersées en différents lieux.

Nous retrouvons le maître de conférences devant l’ancien atelier d’Alphonse Terpereau, au 29 cours de l’Intendance, muni de son portable. Du numérique aux plaques de verre, le XXIème siècle observe le XIXème siècle avec une certaine admiration.

Les technologies actuelles nous ont apporté la simplicité. A l’époque, le matériel pesait très lourd, il y avait beaucoup de contraintes mais il se dégage une poésie très spéciale. Chaque photographie était mûrement réfléchie.

Alphonse Terpereau avait fabriqué un laboratoire portable de sa composition. Un sac à dos contenant tous les produits nécessaires au développement qui devait se faire dans la foulée de la prise de vue.

Photographie emblématique : la Flèche Saint-Michel blottie au milieu des échafaudages de bois.

Une histoire passionnante racontée par Florent Miane dans un coffret de deux ouvrages parus aux Editions de l’Entre-deux-Mers.