Je suis né dans un port et depuis mon enfance, j’ai vu passer par là des pays bien divers. Attentif à la brise et toujours en partance, mon coeur n’a jamais pris le chemin de la mer…
Le 28 novembre 1914, il y a tout juste 102 ans, un jeune poète bordelais était frappé par un obus au Chemin des Dames, mort pour la France lors des combats de la Première Guerre Mondiale. Il avait 28 ans et s’appelait Jean de la Ville de Mirmont.
Jean de la Ville de Mirmont n’a que vingt ans lorsqu’il écrit sur les quais bordelais, grisé par les parfums d’océan et l’attrait des voyages, dans le sillage d’Arthur Rimbaud.
C’est un poète qui symbolise bien Bordeaux dans son histoire et dans sa philosophie, cette ville ouverte sur la mer et sur le lointain. Jérôme Garcin, écrivain
Après des études de lettres et de droit à Bordeaux, il devient fonctionnaire à la préfecture de Paris. Un poste qui lui inspire ‘les dimanches de Jean Dézert’. Un court roman devenu un classique (au bac de français cette année !). Un ouvrage d’une modernité surprenante par son style et son regard critique sur la société, dans lequel se devine un grand auteur.
Je peux affirmer, car c’est lui-même qui me l’a dit, que François Mauriac avait une admiration totale pour Jean de la Ville de Mirmont. Michel SUffran, écrivain
C’est après sa mort que sa mère, consciente de la force de son talent, fait publier l’Horizon Chimérique, un recueil de poèmes qui inspirera plus tard Gabriel Fauré et Julien Clerc mais aussi une maison d’édition. Une manière de lui rendre hommage.
Il est clair que c’est lui qui aura le mieux exprimé le potentiel poétique du port de Bordeaux. C’est bien de poésie dont il s’agit car il n’a jamais été marin. Jacques Sargos, directeur des éditions l’Horizon Chimérique
Si vous ne le connaissez pas encore, découvrez cet éternel jeune poète avec ce portrait réalisé par Nathalie Pinard de Puyjouion, Gladys Cuadrat, Véronique de Lamartiniere et Boris Chaque.
Depuis ce reportage, des vers extraits de ces poèmes ont été inscrits sur la promenade de la rive droite, le long de ces quais bordelais sur lesquels il aimait tant flâner…