Si l’Etranger et la Peste ne sont pour vous que de lointains souvenirs de lycée, voici une excellente manière de (re)découvrir un auteur au style incomparable.
On connait l’écrivain classique, au rayon littérature, mais on ignore trop souvent le journaliste engagé dans les grands combats du XXème siècle. Un homme ancré dans la réalité du terrain qui reste un modèle irremplaçable par son intégrité. Il fut l’un des premiers à dénoncer le colonialisme et les inégalités sociales, toujours prompt à lutter pour la vérité et contre l’injustice, pionnier du journalisme d’investigation.
Une approche que l’on doit à Maria Santos-Sainz, maître de conférences à l’Institut de Journalisme de Bordeaux Aquitaine. C’est hier soir à Madrid qu’elle a présenté son ouvrage qui sort en Espagne, son pays natal. Le livre de la Bordelaise a largement été salué dans les médias espagnols. El Mundo a même consacré trois pages à la parution d’Albert Camus periodista !
Une réflexion revigorante sur l’engagement, préfacée par Edwy Plenel, ancien directeur du Monde, président et cofondateur de Mediapart :
Au risque de toujours déplaire, dans tous les camps, Camus refusait les demi-vérités consolantes qui n’entrevoient que ce qui convient aux préjugés dominants. De même que la fin ne saurait justifier les moyens, aucune juste cause ne saurait s’accommoder de l’injustice d’un mensonge, fût-ce par omission.
L’originalité du livre est de rassembler des éditoriaux et des articles de terrain, dont un inédit, d’Alger Républicain à l’Express en passant par Combat. Un des chapitres est également consacré aux relations d’Albert Camus avec François Mauriac.
L’ouvrage, publié aux éditions Libros.com, sera prochainement traduit en français.