Entourée de mystère, elle fait partie des sept îles de l’archipel s’égrainant au fil de l’eau, entre Bordeaux et l’océan.
Apparue au XIXe siècle, longtemps oubliée, elle retrouve aujourd’hui un nouveau visage et s’ouvre cette semaine au public
Embarquez avec nous pour une découverte surprenante.
Lorsque le bateau largue les amarres, le voyage prend des allures d’exploration car nous ignorons tout du nouveau visage de cette île située en face de Blaye. Un bout de terre de 300 hectares jusque-là fermé aux visiteurs.
La première surprise est de découvrir un village fantôme, abandonné dans les années soixante et entièrement restauré pour témoigner de la vie d’autrefois, du temps où l’Ile Nouvelle était entièrement vouée à la viticulture. Des maisons, un chai, une école : environ 130 personnes vivaient sur l’île, ravitaillée deux fois par semaine. Une mémoire précieuse actuellement collectée auprès des anciens par l’association Nous Autres.
Les gens étaient là pour travailler… et il y avait leurs enfants qui ont gardé une mémoire précieuse. Pour eux, c’est le pays de l’enfance. David de Souza, Nous Autres
Après la viticulture et le départ des îlouts, ce fut la monoculture du maïs qui recouvrit tout l’espace, condamnant la faune et la flore.
Aujourd’hui, en regardant les bateaux entre les branchages, on s’y sent comme un Robinson, au milieu des oiseaux et d’une végétation luxuriante.
Retour à la vie sauvage
En l’an 2000, un programme de renaturation a été lancé conjointement par le Conservatoire du Littoral, propriétaire, et le Conseil Départemental de la Gironde, gestionnaire de cet espace sensible.
Il s’agissait de rendre l’île au fleuve, de rétablir les liens naturels entre la terre et l’Estuaire. Des écluses ont été installées pour réguler l’eau et une dépoldérisation a été réalisée au nord, l’absence de digues permettant de retrouver un paysage originel favorable au retour de la faune et de la flore.
Au total, 200 espèces d’oiseaux ont été observées, trouvant ici une escale idéale pour se reposer, se nourrir et nicher. Des observatoires permettent de les repérer dans les roselières, particulièrement propices à l’avifaune.
Le croassement des grenouilles
Le bruit des grenouilles rappelle que les batraciens apprécient également les marais reconstitués et que les poissons, comme l’anguille, disposent de véritables pouponnières propices à leur sauvegarde.
A la recherche du temps passé, l’Ile Nouvelle retrouve aujourd’hui un second souffle, témoignant à ciel ouvert de l’aventure souvent méconnue des îles de l’Estuaire.
Un rendez-vous insolite à découvrir aux portes de Bordeaux. Des visites guidées vous sont proposées depuis Blaye mais il est aussi possible d’accoster en bateau et de suivre librement le sentier pédagogique.
Bonne balade et bonne découverte !
Découverte de l’Ile Nouvelle, site naturel de l’Estuaire de la Gironde