A quoi joue Arnaud Montebourg ? A devenir Président de la République, tout simplement et ça n’est pas un jeu….
En tapant aussi fort qu’il l’a fait ce week-end Arnaud Montebourg pouvait se douter de la réaction en chaine qu’il allait provoquer, il savait que jamais Manuel Valls n’allait tolérer cet écart, il savait aussi que François Hollande allait être obligé d’envoyer un signal aux autres pays européens et au monde économique…En forçant François Hollande et Manuel Valls à le chasser du gouvernement, Arnaud Montebourg agit comme un coureur cycliste qui trouve que l’échappée ne roule pas assez vite et qui décide de partir tout seul.
Première raison, pragmatique, Arnaud Montebourg ne veut pas se laisser aspirer par le désaveu de l’exécutif.Il estime q’une primaire à gauche pour 2017 sera obligatoire à cause de l’impopularité du président , il est donc en phase de construction d’image sur le thème « j’ai fait tout ce que j’ai pu mais ils ne m’ont pas écouté ».Le profil gaulliste de l’homme qui dit non a jusqu’à maintenant bien marché dans la cinquième République, et c’est ce mélange souveraineté nationale/ orthodoxie Ps historique et main tendue vers l’aile gauche que bâtit patiemment le probable ex-ministre de l’économie.
Deuxième point : il est stratégique : avec 17% à la primaire , Arnaud Montebourg n’a qu’une minorité de blocage ,mais en dégainant le premier, il essaie de fédérer la gauche qui refuse le virage social démocrate, il y a le Parti de Gauche en plein doute, il y a les écologistes, et surtout, surtout, il y a les Aubrystes, gros bataillons qu’Arnaud Montebourg espère rallier à sa cause puisque la patronne ne bouge pas : il va d’ailleurs pouvoir compter ses partisans dès ce week-end à la Rochelle…
Et maintenant ?
Le vrai risque pour lui est maintenant de sortir en rase campagne et de réussir le délicat exercice d’une opposition PS à une majorité PS.La nouveauté, c’est que la fronde parlementaire va se trouver un leader, et que la question même de la majorité à l’Assemblée va se poser avec encore plus de force, ramenant sur le tapis l’éventualité de la dissolution.
Mais ce conflit est aussi pour François Hollande et Manuel Valls l’occasion de montrer leur résolution : mis au défi de montrer leur force, ils prouvent qu’ils ne dévieront pas…
Reste un épisode très négatif pour François Hollande car il met en pleine lumière ce que tout le monde dit dans la coulisse, c’est à dire qu’un certain nombre de socialistes ont déjà commencé la campagne de 2017….
