Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis… si l’on en croit l’adage, le président du Conseil régional de Bourgogne est loin d’être idiot!
A deux reprises en quelques jours, François Patriat a tenu à exprimer son accord avec l’exécutif, alors qu’il tenait des positions inverses il y a quelques années! Il vient de se prononcer pour la fin de la « clause de compétence générale » et pour la fusion des régions Bourgogne et Franche-Comté, deux sujets contre lesquels il s’est battu sous la présidence Sarkozy.
La clause de compétence générale
« Je me réjouis de la prise de position courageuse du premier Ministre Jean-Marc Ayrault » écrit dans un communiqué François Patriat, à propos de la « remise en cause de la clause générale de compétence pour l’ensemble des collectivités en ne la réservant qu’à l’Etat et aux communes ». Et le président bourguignon ajoute : « C’est une position que je prône depuis de nombreuses années, qui va dans le sens de la clarification et de la simplification, et qui sera en mesure de faire faire à notre pays l’économie de 5 milliards d’euros ». S’agit-il de sa capacité d’adaptation ou d’une légère amnésie? Car François Patriat n’a toujours pas prôné cette thèse, loin de là. En juillet 2010, au Sénat, il a notamment soutenu l’amendement de Jean-Pierre Sueur qui stipulait que « la clause de compétence générale est nécessaire à l’accomplissement efficace par les collectivités de leurs missions », en ajoutant qu' »il faut donner aux collectivités les moyens de faire face aux investissements nécessaires, ce qui nécessite de préserver les financements croisés. »
La fusion des régions
De même, changement de cap sur l’éventualité de la fusion des régions, évoqué par le président de la République lors de sa conférence de presse du mois de janvier. François Patriat s’est dit favorable à ce type de rapprochement entre la Bourgogne et la Franche-Comté. Pourtant, plusieurs déclarations de sa part allait jusqu’alors dans le sens inverse. « Une région pauvre plus une région pauvre ne fera pas forcément une région riche », ironisait-il lors de la session du 15 décembre 2008, avant de s’interroger en février 2009 « où est la gouvernance d’une région qui va de Sens à Belfort? ».
Les difficultés financières des collectivités territoriales, la rigueur budgétaire, la baisse des dotations de l’Etat ont sans doute eu raison de ses premières convictions…
François Patriat aura l’occasion très prochainement de s’en expliquer, puisqu’il sera sur le plateau de « La voix est libre », samedi 1er février à 11h30 sur France 3 Bourgogne.