Il faut décidément se méfier des apparences …Après une semaine de cris d’orfraie et de mains sur le cœur, on aurait pu croire que la volonté de Marie-Guite Dufay de placer le siège administratif de la région Bourgogne Franche-Comté à Besançon était une défaite de la même ampleur que celle des troupes bourguignonnes à Morat ou à Grandson (c’est en Suisse, pour ceux qui l’ignorent, le début de la fin du Téméraire). Sauf que…
Sauf que beaucoup vont pouvoir aller chercher la signification de l’expression « victoire à la Pyrrhus ». Car si Marie-Guite Dufay a effectivement décidé de placer le siège à Besançon, la contre-partie renforce en réalité le site de Dijon . La phrase figure dans le communiqué : « choisir Dijon pour devenir le lieu de réunion des assemblées plénières et des commissions », avec une justification : « des raisons pratiques et économiques (…) la centralité géographique du site de Dijon. »
Et pour tous ceux qui avaient mal lu , Michel Neugnot , le premier vice-président, côte d’orien mais forcément en phase avec Marie-Guite Dufay est venu dissiper les doutes, dans la Voix est libre samedi, en précisant : « l’assemblée plénière , les commissions permanentes ,thématiques, d’appel d’offre seront à Dijon ».Une explication de texte qu’il a d’après nos informations délivrée en interne dès la première commission à laquelle il a participé.
Et il n’y avait qu’à voir la mine contrite de la conseillère LR du Doubs Françoise Branget pour comprendre que la réalité était largement différente de l’impression initiale , renforcée en début de semaine par les protestations de certains élus dijonnais dont on peut se demander s’ils n’ont pas été instrumentalisés comme des « contre-mesures » pour empêcher toute protestation bisontine….
Une ville de Besançon qui perd aussi dans l’affaire l’éventualité d’une association métropolitaine, puisque il est écrit dans le communiqué : « Dijon a vocation à devenir la seule métropole dès que la loi le permettra » .
Une lecture nouvelle qui a poussé nos confrères de l’Est Républicain, très virulents dans ce débat à passer du titre « Besançon sourit, Dijon pleure.. » à « Besançon menacée d’être une coquille vide » sur la même information !
Désormais la stratégie est imparable : les francs-comtois voteront difficilement contre un texte qui leur donne le siège…mais qui leur reprend beaucoup plus !