06 Juin

And the winner is…Dijon?

conseilIl faut décidément se méfier des apparences …Après une semaine de cris d’orfraie et de mains sur le cœur, on aurait pu croire que la volonté de Marie-Guite Dufay de placer le siège administratif de la région Bourgogne Franche-Comté à Besançon était une défaite de la même ampleur que celle des troupes bourguignonnes à Morat ou à Grandson (c’est en Suisse, pour ceux qui l’ignorent, le début de la fin du Téméraire). Sauf que…

Sauf que beaucoup vont pouvoir aller chercher la signification de l’expression « victoire à la Pyrrhus ». Car si Marie-Guite Dufay a effectivement décidé de placer le siège à Besançon, la contre-partie renforce en réalité le site de Dijon . La phrase figure dans le communiqué : « choisir Dijon pour devenir le lieu de réunion des assemblées plénières et des commissions », avec une justification : « des raisons pratiques et économiques (…) la centralité géographique du site de Dijon. »

Et pour tous ceux qui avaient mal lu , Michel Neugnot , le premier vice-président, côte d’orien mais forcément en phase avec Marie-Guite Dufay est venu dissiper les doutes, dans la Voix est libre samedi, en précisant : « l’assemblée plénière , les commissions permanentes ,thématiques, d’appel d’offre seront à Dijon ».Une explication de texte qu’il a d’après nos informations délivrée en interne dès la première commission à laquelle il a participé.

Et il n’y avait qu’à voir la mine contrite de la conseillère LR du Doubs Françoise Branget pour comprendre que la réalité était largement différente de l’impression initiale , renforcée en début de semaine par les protestations de certains élus dijonnais dont on peut se demander s’ils n’ont pas été instrumentalisés comme des « contre-mesures » pour empêcher toute protestation bisontine….

Une ville de Besançon qui perd aussi dans l’affaire l’éventualité d’une association métropolitaine, puisque il est écrit dans le communiqué : « Dijon a vocation à devenir la seule métropole dès que la loi le permettra » .

Une lecture nouvelle qui a poussé nos confrères de l’Est Républicain,  très virulents dans ce débat à passer du titre « Besançon sourit, Dijon pleure.. » à  « Besançon menacée d’être une coquille vide » sur la même information !

Désormais la stratégie  est imparable : les francs-comtois voteront difficilement contre un texte qui leur donne le siège…mais qui leur reprend beaucoup plus !