Le chiffre brut, c’est quatre ! Quatre députés de gauche bourguignons dans la liste des 33 « frondeurs » qui se sont abstenus lors du vote du budget rectificatif de la sécurité sociale. Mais ce chiffre recouvre des réalités et des parcours différents, qui en disent long sur l’état du PS aujourd’hui, et qui pèseront lors des prochaines échéances régionales !
Les 4 frondeurs bourguignons sont donc Christian Paul, Philippe Baumel , Kheira Bouziane et Edith Gueugneau…Le député de la Nièvre Christian Paul est des leaders de ce groupe. Mais ne lui dites pas qu’il appartient à l’aile gauche ! Il est avant tout un homme de Martine Aubry. Et c’est une des grilles de lecture de cette guérilla interne : comme dans une course cycliste, le maire de Lille a placé des hommes dans l’échappée, au cas où elle se déciderait à attaquer ! Aubryste, la députée de Côte d’Or Kheira Bouziane l’est aussi, c’est à ce titre qu’elle a obtenu l’investiture dans une circonscription où ce courant est majoritaire (Chenove, Quetigny, Longvic…) .
La situation des deux autres frondeurs est différente : ils appartiennent à la galaxie « Montebourg » dont le poids en Saône-et-Loire lui avait permis d’imposer 4 candidats sur 5 lors des législatives. Arnaud Montebourg est « dans le rang », ministre de poids, pour l’instant allié à Manuel Valls, et ses troupes ont du coup des appréciations différentes de la situation !
Philippe Baumel fait depuis le début partie de cette aile gauche , et on peut y rajouter un lien historique et personnel avec Christian Paul noué à l’époque du NPS, quand tous étaient rangés derrière la bannière d’Arnaud Montebourg. Edith Gueugneau elle , c’est paradoxal, ne devrait pas figurer dans cette liste, puisqu’elle a été exclue du PS, avec une candidature dissidente lors des dernières municipales à Bourbon-Lancy !
Reste les cas de deux fidèles du ministre de l’économie, Thomas Thévenoud et Cécile Untermaier , qui votent avec la majorité du groupe. Thomas Thévenoud a protesté au début de la fronde il y a 3 mois puis accepté de discuter : il est aujourd’hui porte-parole du groupe PS, une forme d’adoubement et de reconnaissance pour celui qui a choisi de ne pas rester dans la marge…
Cécile Untermaier elle n’a jamais caché que tout ne lui plaisait pas , mais elle a clairement rappelé sur notre plateau de « la voix est libre » que ces débats devaient se dérouler et se trancher en interne !
On le voit , certaines trajectoires s’entrecroisent, d’autres s’écartent : il n’est pas certain qu’elles aillent toutes dans le même sens lors des prochaines échéances régionales!
Mais au moment ou Arnaud Montebourg lance une opération d’image et de communication, les attitudes différentes de ses « fidèles » s’expliquent aussi par l’ambiguïté de son positionnement…