Il n’y aura donc à Dijon qu’une seule liste UMP/UDI pour les municipales, et c’est bien Alain Houpert qui portera les couleurs de la droite face à François Rebsamen. Mais après un aussi long bras-de-fer dans la même famille , la question des gagnants et des perdants se pose forcément …
L’un des gagnants vient d’ailleurs, de Haute-Sâone , et on ne l’attendait pas : c’est Alain Joyandet, l’ancien maire de Vesoul, ancien ministre de Nicolas Sarkozy, installé à Dijon, qui a joué le casque bleu. La réussite de l’opération lui donne « de facto » une existence dijonnaise , au cas où il aurait des ambitions bourguignonnes dans la politique, ou dans la presse gratuite, son créneau en Franche-Comté. Il ne s’est pas d’ailleurs pas caché dans l’opération en appelant lui-même certains journalistes pour annoncer le succès de l’union.
Alain Houpert a lui atteint son premier objectif initial : mener la liste à Dijon , incarner la droite aux municipales en profitant de l’effet pour les élections sénatoriales à suivre. Et il n’aura pas à subir ce que la droite appelait « la machine à perdre »… Mais l’affaire lui a fait perdre énormément de temps pour exister dans la campagne dans une ville qui n’est pas la sienne. Il est le candidat sans avoir été le leader de l’opposition municipale pendant le mandat, et le feuilleton qui vient de se terminer a forcément un peu brouillé le message. Après avoir longtemps résisté, Alain Houpert a dû céder et donner à Emmanuel Bichot une place sur sa liste, ce qu’Alain Suguenot lui demandait à l’automne après la commission nationale d’investiture…Faire l’union après avoir dit dans la coulisse qu’il n’en était pas question laissera forcément quelques traces !
Emmanuel Bichot a lui obtenu ce qu’il demandait, une bonne place sur la liste qui lui donne de facto un ancrage politique à Dijon pour les prochaines années, lui qui va perdre son canton rural dans le redécoupage à venir. Mais il a dû pour cela prendre le risque de la division interne, faire jouer à plein l’influence de Jean-François Copé et se fâcher avec une partie de la droite dijonnaise.
Reste dans la pièce un personnage qui n’apparait qu’en creux : François-Xavier Dugourd, le leader de l’opposition municipale pendant le mandat ….Il a pour des raisons personnelles déclaré forfait pour cette bataille, mais n’a pas pour autant renoncé à d’autres ambitions futures, et ne jouant pas cette partie, il pourrait bien en être un des gagnants…