En Alsace, Roland Ries a permis au PS de sauver de justesse Strasbourg, son « îlot rose » dans une région très ancrée à droite, comme en témoigne la réélection aisée à Mulhouse de l’UMP Jean Rottner.
Dans la capitale régionale, M. Ries a été réélu dans le cadre d’une triangulaire avec le FN par 46,96% des voix, contre 45,03% à son adversaire UMP Fabienne Keller qui échoue ainsi à reconquérir la 7e ville de France, qu’elle avait déjà dirigée entre 2001 et 2008.
La présence au second tour du frontiste Jean-Luc Schaffhauser, qui a obtenu 8% des voix, a handicapé Mme Keller.
« J’ai eu des angoisses ces derniers temps, tous les sondages nous donnaient dans un mouchoir de poche », a commenté M. Ries, 69 ans, qui en 2008 l’avait emportéavec un score beaucoup plus net. ll a affirmé dimanche avoir été réélu sur la base d’une « orientation sociale-démocrate » et d’un programme « réaliste ».
A Mulhouse (Haut-Rhin), la deuxième ville alsacienne, le maire UMP Jean Rottner, qui avait succédé en 2010 en cours de mandat à Jean-Marie Bockel, a nettement remporté son premier test électoral en son nom propre, en battant son adversaire socialiste Pierre Freyburger par 45,77% contre 36,67%, lors d’une triangulaire.
La candidate frontiste Martine Binder a vu son score s’éroder entre les deux tours, passant de 21,85% à 17,55% des voix.
Cette ville historiquement à gauche était passée à droite en 2007 à la faveur du basculement dans le camp sarkozyste de Jean-Marie Bockel. Il était « difficile de résister au vote-sanction » à l’encontre du gouvernement, a commenté dimanche M. Freyburger.
Si Strasbourg reste acquise à la gauche, le coup de tonnerre est en revanche venu de la ville limitrophe de Schiltigheim (31.000 habitants) qui bascule à droite après 37 ans de gestion par la gauche. Le candidat UDI Jean-Marie Kutner, allié à l’UMP, y a nettement battu le sortant PS Raphaël Nisand (allié à EELV et au FG), par 55,49% des voix contre 44,51%.
L’UMP avait par ailleurs conservé dès le premier tour Colmar, troisième ville de la région. Le sortant Gilbert Meyer, 72 ans, y a été réélu pour un quatrième mandat avec 51,32% des voix, malgré quatre listes concurrentes.
Dans le Bas-Rhin, plusieurs maires UMP ou apparentés, tels Claude Sturni à Haguenau ou Laurent Furst à Molsheim, avaient également été réélus très facilement dès le premier tour.
Le seul « baron » PS facilement réélu avait été, à Illkirch-Graffenstaden, Jacques Bigot, également président sortant de la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS).