Les résultats du premier tour des élections régionales dans le Haut-Rhin illustrent la percée historique du Front National en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine. Même s’il y réalise son moins bon score de la grande région, le parti de Jean-Marie Le Pen double la mise par rapport à 2010 et gagne 12 000 voix par rapport aux départementales de mars dernier.
Avec 34,7 % des voix, la liste de Florian Philippot devance de près de 7 points la liste de Philippe Richert (28 %). Le président sortant du Conseil régional d’Alsace enregistre un score inférieur à celui du premier tour de 2010 dans le département (29,33 %), et surtout très éloigné des 42 % enregistrés par la droite lors des départementales de 2015, malgré la présence sur sa liste du maire de Mulhouse Jean-Rottner et le soutien du maire de Colmar Gilbert Meyer.
Au-delà des deux grandes villes, c’est clairement l’électorat rural haut-rhinois (notamment dans le Sundgau) qui a sanctionné Philippe Richert, en se reportant en partie sur la liste « Non à l’ACAL, oui à nos régions ». La troisième place de Jean-Georges Trouillet (avec 12,7 %) montre qu’il a réussi à capitaliser sur le rejet de la réforme territoriale. Après une entrée remarquée lors des départementales de mars, Unser Land est devenu la troisième force politique du Haut-Rhin, devant le PS.
Avec seulement 9,5 % des suffrages, le Parti socialiste emmené par Antoine Homé, poursuit inexorablement sa chute dans le département, perdant encore 12 000 voix par rapport aux départementales. C’est le plus mauvais score de la liste Masseret dans l’ACAL. Tout comme les écologistes. La tête de liste EELV Sandrine Bélier (7,5 %) divise par deux le score de Jacques Fernique en 2010.
