La salle des fêtes de Schiltigheim était archi-comble jeudi soir pour le grand meeting régional de la liste menée par Philippe Richert et le premier animé par Nicolas Sarkozy depuis les attentats qui ont fait 130 morts et 350 blessés à Paris et Saint-Denis.
Les régions n’ont pas de politique migratoire
Dans ce contexte dramatique, chacun a joué sa partition. Une partition plus régionale pour Philippe Richert. La tête de liste LR-UDI-MoDem s’est en pris à son principal adversaire, le FN Florian Philippot : « Que cela soit dit ici : les régions n’ont pas de politique monétaire, pas de politique migratoire, elles n’ont pas de police et encore moins d’armée. Elles n’ont pas les moyens non plus de raser gratuit. Alors je veux bien que M. Philippot se trompe et prenne ses rêves pour des réalités. Il se réveillera d’ailleurs le 13 décembre au soir et on s’en chargera ».
« Le temps n’est pas aux arrières-pensées… »
La tonalité du discours de Nicolas Sarkozy fut exclusivement nationale. Après avoir fait respecter une minute de silence, en hommage aux victimes du 13 novembre, l’ancien chef de l’état s’est placé d’emblée au-dessus de la mêlée parce que « le temps n’est pas aux arrières-pensées, aux calculs, aux manoeuvres ».
Il a réitéré son soutien au gouvernement « qui s’est engagé dans la bonne direction face au terrorisme, mais s’en contenter serait une erreur, a-t-il prévenu. Puis, il s’est lancé dans un examen de conscience.
Ces valeurs que nous avons laissé attaquer sans les défendre
« Il y a tant de domaines où la République a reculé. Ceux qui nous frappent savent que nous sommes vulnérables. Ils savent que la société française, que les sociétés européennes sont fragiles parce qu’un profond malaise les étreint. Ce malaise est dans l’école, dans la culture, dans la justice, dans l’économie, dans la politique… Il touche à toutes ces valeurs que nous avons laissé attaquer sans les défendre avec le courage qui aurait dû s’imposer. »
Un ton grave et un discours qui tranche avec les habituelles saillies rythmant une campagne électorale. Au point de désarçonner certains sympathisants des Républicains. Il a été au pouvoir pendant x années et pourtant il n’a rien fait, confiait l’un d’eux. Est-ce qu’il s’est rendu compte maintenant qu’il faut agir ?