Apprendre à observer la flore des prairies du bassin versant de la Loue est instructif. Lors des rencontres organisées à l’occasion de la venue de l’expert européen pour le dossier de la protection de l’Apron, le botaniste Julien Guyonneau, botaniste au Conservatoire botanique national de Franche-Comté, a présenté une étude particulièrement utile pour l’avenir de la Loue et de son bassin versant.
La conclusion de cette étude reprenant les travaux existants est préoccupante : La flore s’appauvrie dans certaines parties du bassin versant en raison d’une agriculture trop intensive (trop d’engrais, fauches trop fréquentes..). « Cet appauvrissement fait mentir la publicité qui annonce 576 plantes variées dans les prairies à comté » regrette le botaniste. Autrement dit, des prairies en zone AOC ne sont, aujourd’hui,pas souvent plus différentes que celles que l’on peut trouver en Haute-Saône. Ces études sur la flore établissent clairement le trop plein de nutriments versés dans les prairies qui se retrouvent ensuite dans le sous-sol karstique puis dans la Loue.
L’intensification des pratiques agricoles en zone AOP Comté pénalise non seulement la qualité de l’eau de la Loue mais risque de scier la branche sur laquelle les producteurs de Comté sont assis. Une réflexion utile alors que la libéralisation des quotas est prévue à partir de 2016.