03 Juil

Bilan des mesures agroenvironnementales pour préserver l’eau du bassin versant d’Arcier

Mesures agroenvironnementales pour protéger la source d'Arcier

Mesures agroenvironnementales pour protéger la source d’Arcier

Cette fois-ci, ce sont les agriculteurs eux-même qui ont souhaité faire le point sur leurs actions pour l’amélioration de la qualité de l’eau. D’habitude, la profession est plutôt réticente à communiquer quand il s’agit de parler environnement mais, là, les résultats sont encourageants. Depuis dix ans, des mesures agroenvironnementales sont mises en place pour inciter les agriculteurs à diminuer l’usage de pesticides et d’engrais sur leurs terres situées sur le bassin versant d’Arcier. Ils sont en zone de captage prioritaire puisque environ la moitié de la population bisontine est alimentée en eau potable par la source d’Arcier.

Voici les principaux résultats :

-Sur 45 exploitations agricoles, 24 ont respecté le « cahier des charges » qui fixe à 40% sur 5 ans la réduction de l’utilisation de produits phytosanitaires (herbicides). Cela correspond à 62% des surfaces en céréales.

-La concentration de nitrates est passée de 15.5 à 11.5 mg/l en dix ans

-La pollution sur les eaux brutes de la  source d’Arcier a diminué de 30% en 10 ans.

Nos confrères Elisabeth Braconnier, Jean-Marie Baverel et Jean-Pascal Maujard ont assisté à la conférence de presse organisée le 2 juillet par la chambre d’agriculture du Doubs et du Territoire de Belfort.


Mesures agroenvironnementales pour le Bassin d’Arcier

Il faut également préciser que les agriculteurs engagés dans cette démarche reçoivent en contre partie des aides financières de l’Agence de l’eau, de l’Europe et de la ville de Besançon. Alors pourquoi ne sont-ils pas tous engagés pour diminuer l’impact de leur activité sur la qualité des eaux ? D’après Christian Morel, vice-président de la chambre d’agriculture du Doubs, parmi les 21 agriculteurs qui n’ont pas signé cet engagement, beaucoup ont des petites parcelles et ne vivent pas dans ce secteur, ils ne se sentent pas concernés. Deux autres sont uniquement des céréaliers. Sur ce bassin versant, il y a deux exploitations bio qui ne signent pas cette convention car leur démarche est encore plus poussée. Reste encore quelques réfractaires..

Cette convention a été relancée pour les cinq prochaines années avec cette fois-ci l’objectif de diminuer de 40% l’usage des désherbants et des fongicides. Elle intervient dans un contexte où l’usage des phytosanitaires est remise en cause par une partie de la société. La Commission européenne vient de renouveler pour 18 mois l’autorisation du glyphosate en Europe. Seul le gouvernement français a voté contre cette proposition. Sa position a évolué car au départ de ces longues négociations entre les Etats et la Commission, la France s’abstenait. Est-ce du fait de la pression des environnementalistes ? Le collectif SOS Loue et rivières comtoises dénonce régulièrement l’usage du glyphosate et son impact sur la qualité des cours d’eau. Cette pression devrait également s’exercer sur nous tous et nos pratiques quotidiennes. A partir de janvier prochain, l’État, les collectivités locales et établissements publics pour l’entretien des espaces verts, promenades, forêts, et les voiries ne pourront plus utiliser des produits phytosanitaires. Et pour les jardiniers amateurs,  la commercialisation et la détention de produits phytosanitaires à usage non professionnel seront interdites à partir du 1er janvier 2019. 

Isabelle Brunnarius
isabelle.brunnarius@francetv.fr