07 Juil

Gustave Courbet et les impressionnistes, une histoire de rencontres

Vague. Gustave Courbet. 1869.

Vague. Gustave Courbet. 1869.

A Ornans, la saison estivale commence avec l’exposition du musée Gustave Courbet.  C’est chose faite avec l’inauguration ce vendredi 8 juillet de « Courbet et l’Impressionnisme ». L’équipe du musée Courbet poursuit son exploration de la peinture de paysage et donne les clés pour comprendre les résonances entre artistes du XIXe siècle. Plus de quatre-vingts oeuvres de Gustave Courbet dont certaines sont prêtées par le musée d’Orsay,  retracent les rencontres, les échanges et l’inspiration réciproque dont se sont nourris ces artistes du XIXe siècle.

Courbet est l’un des précurseurs de l’impressionnisme mais il n’a pas été le seul à faire sauter les verrous de la peinture académique. Les maîtres de Barbizon qui allaient peindre dans la forêt de Fontainebleau ont, eux aussi, franchi le pas.


Courbet et l’Impressionnisme

Déjà l’an dernier avec l’exposition « Sensations de nature », les visiteurs percevaient l’influence de Courbet sur les peintres des générations suivantes. Cette fois-ci, l’éclairage se focalise sur les contemporains de Courbet : les maîtres de Barbizon et les Impressionnistes. Les influences sont multiples; les rencontres foisonnantes et bienveillantes. Courbet se lie d’amitié avec Claude Monet, il l’aidera financièrement et sera témoin à son mariage. A Paris, dans les cafés et les ateliers d’art, à l’auberge Saint-Siméon en Normandie et dans celle du père Ganne devenue aujourd’hui musée des peintres de Barbizon. Courbet ne peignait pas toujours seul au fond de sa vallée de la Loue ! Son travail est admiré par les jeunes générations. Quand Courbet débarque à Paris avec ses rêves de gloire, Renoir, Monet, Sisley viennent tout juste de naître. Une fois devenus peintres, ils s’engouffrent dans les voies ouvertes par les peintres de Barbizon et Gustave Courbet. Le maître d’Ornans les marque par sa liberté et sa capacité à casser les codes. Ne manquez pas de lire les explications données autour des tableaux « Les Déjeuners sur l’herbe ». Certes, nous ne pouvons pas admirer les originaux mais leurs genèses est passionnante. 

« Le grand défi pictural que se lancent les peintres impressionnistes est de parvenir à mêler les figures humaines et paysage dans le contexte de la vie moderne en traitant les deux thèmes avec le même soin, sans hierarchie, le paysage n’étant pas seulement un décor à la scène de genre. Courbet s’y essaie plusieurs fois et leur ouvre la voie. »

Les demoiselles des bords de Seine G.Courbet, Musée du Petit Palais Paris

Les demoiselles des bords de Seine G.Courbet, Musée du Petit Palais Paris

CQFD avec « Les demoiselles des bords de Seine » visible au musée du Petit Palais à Paris. Ce tableau de Courbet fait scandale en 1857 : les femmes sont déshabillées, la présence d’un homme est évoqué et la taille de l’oeuvre est bien plus grande que celle habituellement choisie pour ce type de peinture. Edouard Manet et Claude Monet composeront quelques années plus tard leurs « Déjeuners sur l’herbe »… Manet prolonge la provocation initiée par Courbet.

Les déjeuners sur l'herbe de Manet et Monet . musée d'Orsay

Les déjeuners sur l’herbe de Manet et Monet . musée d’Orsay

A noter que le musée propose des visites guidées tous les jours à 10H30 et 14H. Des concerts, des conférences, des spectacles sont proposés tout au long de l’été. Une programmation culturelle a retrouvé sur le site du musée Courbet d’Ornans. L’exposition est visible jusqu’au 17 octobre.

Isabelle Brunnarius
isabelle.brunnarius@francetv.fr