Les listes qui tardent à droite, le PS en manque d’unité, la liste fantôme qui louvoie, le flou nivernais, les 50 nuances de vert des écologistes : les rumeurs courent, et les téléphones chauffent dans cette campagne !
François Sauvadet s’est déjà lancé dans la campagne, mais sans liste, et même, sans têtes de listes départementales…C’est pratique puisqu’il est seul à faire campagne, ce qui économise les moyens que certains décrivent « très limités » après la « primaire » à droite avec Alain Joyandet. Etre seul à faire campagne lui permet aussi d’imprimer sa marque en tenant les membres de LR à l’écart le plus longtemps possible…
L’autre intérêt , c’est de donner espoir à beaucoup (et on vous confirme qu’il y a plus de candidats qui y croient que de places éligibles !) et d’empêcher les déçus de partir chez la concurrence, par exemple au Modem…Reste un vent de fronde à l’UDI, dans l’Yonne ou en Franche-Comté, où certains estiment que François Sauvadet est trop proche des Républicains, et ne défend pas assez les intérêts de son propre parti ! Il a même reçu un mail d’un coordinateur de l’UDI en ce sens…
Au PS, les listes sont faites, la campagne commence, mais derrière les apparences, l’unité est loin d’être idéale derrière Marie-Guite Dufay. La rumeur fait état par exemple de la présidence du comité de soutien qui aurait été proposée à François Patriat, le président bourguignon sortant, figure du PS, ancien ministre, qui aurait décliné par solidarité avec ses vice-présidentes Safia Otokoré, Fadila Khattabi et Florence Ombret, parties en dissidence…
Une version démentie dans l’équipe de campagne où on explique rechercher un comité de soutien jeune , avec par exemple des artistes, mais les deux versions circulent en ce moment, et c’est surtout la question de la place de François Patriat et de ses relations avec les dissidentes qui est posée.
Des dissidentes dont on vous a raconté ici les manœuvres de rapprochement avec le Modem, qui voit là l’occasion de passer d’une candidature de témoignage à une aventure électorale nouvelle qui pourrait l’amener à un score non négligeable.
Mais le contrat de mariage est loin d’être signé, avec par exemple la question de la tête de liste en Côte d’Or que brigue le président du Modem 21 François Deseille , mais que les dissidentes PS voudraient confier à Fadila Khattabi, vice-présidente sortante chargée de la formation et de l’apprentissage, une des grosses compétences du Conseil Régional , et donc un poids lourd de la liste. Le Modem qui souhaite aussi une tête de liste dans l’Yonne pour le conseiller départemental Pascal Henriat ce qui semble poser moins de problème…
On rajoutera la question de la place du maire de Nevers Denis Thuriot qui gravite autour de cette liste. Il a pris la ville au PS sur ce concept d’une alliance droite/gauche/société civile, il a donc toutes les raisons de participer à l’aventure. Il pourrait surtout avoir besoin de soutenir la nivernaise Florence Ombret pour ces régionales, en échange d’une non-agression lors des législatives….mais il a dans ses adjoints à Nevers le chef de file UDI et probable tête de liste départementale UDI/LR Guillaume Maillard…il va devoir jouer fin !
Et puis il y a les 50 nuances de vert proposées par tous les écologistes de Bourgogne et de Franche-Comté . EELV s’est allié avec le MEI d’Antoine Waechter , un de ses adversaires historiques, mais la concurrence reste vive, avec CAP21 de Corinne Lepage associé au PS , histoire de grappiller des voix à EELV, et surtout avec le retour de l’ennemi juré d’EELV en Bourgogne , Julien Gonzales, qui sous les couleurs de l’AEI , micro-parti qui ressurgit à chaque élection, a créé la surprise en annonçant être en mesure d’aligner les 116 candidats des listes dans la grande région !
On se souvient qu’en 2010, EELV avait manqué d’un souffle l’accès au deuxième tour avec 9,84%, pendant que la liste de Julien Gonzalez , aux documents de campagne utilisant fortement la couleur verte, rassemblait 10 531 voix…Un éparpillement qui conjugué aux tumultes nationaux ne manque pas d’inquiéter chez EELV !