Le (re) est pour les plus férus d’histoire d’entre vous…En 1513 , Dijon fut assiégée par les Suisses et les troupes impériales. Une époque trouble, entre la fin du duché de Bourgogne et la magnificence de François 1er.
Une époque trouble politiquement, c’est ainsi qu’on pourrait voir 2018…et comme en 1513, le siège de Dijon a commencé . Les défenseurs s’organisent ,même si les assaillants ne sont pas forcément unis…
C’était pourtant une martingale. Quand François Hollande s’échinait à parler à toute la gauche, François Rebsamen bâtissait lui sa majorité en l’étendant jusqu’au centre. Mais ce qui pouvait passer pour un ciment remarquable, un blindage contre les coups durs politiques s’est effrité en un printemps. François Rebsamen n’a pas pu ou pas voulu négocier avec En Marche, ses candidats ont tous perdu aux législatives et il doit composer aujourd’hui avec de nouveaux adversaires dans sa majorité et des modem qui à n’importe quel moment peuvent aussi entrer en résistance, avec en arrière-plan la « vendetta » d’un François Patriat qui n’a pas ménagé ses efforts contre les candidats PS lors des législatives…
La référence lors des vœux de F.Rebsamen aux « stratégies personnelles », et les déclarations récentes du député LREM Didier Martin « nous sommes en face d’un étau qu’il faut desserrer », « la discipline majoritaire ne me convient plus » témoignent d’une véritable veillée d’arme, dans une ambiance tendue que confirment de nombreux témoins…
Rassembler ce qui est épars
Mais au-delà du contexte se pose la question de l’homme. Et un homme fait beaucoup parler en ce moment. Laurent Grandguillaume, celui qui avait pris à la droite la première circonscription de Côte d’ Or , ex député modèle de la Hollandie , ex dauphin à la mairie de Dijon, et éphémère ex soutien de Manuel Valls , qui n’a pas aujourd’hui de mots assez durs sur les réseaux sociaux pour critiquer la municipalité dijonnaise et le parti socialiste local, sans oublier quelques piques à la vie locale…
Un Laurent Grandguillaume qui à travers son projet de « territoires zéro chômeurs » s’est fortement rapproché du gouvernement, et des députés LREM, qu’il a d’ailleurs remercié publiquement récemment :
Alors même si l’homme a quitté la vie politique, il a laissé entendre récemment sur une chaine nationale qu’il n’excluait rien…Et si la stratégie d’En Marche et les envies personnelles se rejoignaient, ce scénario n’aurait rien d’impossible, avec la capacité de Laurent Grandguillaume, sur Dijon à « rassembler ce qui est épars ».
Et la droite ?
Elle n’a toujours pas digéré la défaite de 2001, mais elle ne s’en est toujours pas remise. La dernière campagne des municipales a tourné au désastre, et la droitisation du groupe d’opposition rendra très compliqué le choix du prochain champion, et pourrait pousser une partie de la droite locale vers une liste LREM…
Mais ces scénarios sont bien sûr totalement solubles dans la vie politique française. Si le Président réussit, la citadelle dijonnaise sera en grand danger. S’il échoue, les cartes seront redistribuées et les verrous anciens pourraient tenir…
Au fait, en 1513, en payant une rançon aux Suisses, le gouverneur de Dijon avait fracturé le front des assaillants qui avaient fini par renoncer, et qui avaient levé le siège …alors on vous laisse imaginer ce qui pourrait constituer une rançon aujourd’hui…à méditer ?