Difficile de se projeter dans ces élections municipales, que tous les indicateurs objectifs annoncent comme une défaite de la gauche, et un « remake » de 1983, et qui pourtant sondage après sondage ont pour l’instant toutes les apparences d’un « statu quo » !
Un certain nombre de villes de Saône-et-Loire devront toutefois être regardées de près, et en premier lieu Louhans…
Louhans
Prise à la droite en 2008 lors de la succession mal gérée de D.Bernard, la ville n’a pas gardé longtemps son maire R.Chaintron parti présider le Conseil Général. Le Ps mené par Monique Bonin sera affaibli par ce manque de continuité, et par la candidature alternative de M.F.Muller, assise sur le gros volume de voix de Chateaurenaud. La droite présente un candidat implanté F.Bouchet et le Front National, fort de ses 19% à la Présidentielle, sera représenté par son secrétaire départemental, Sébastien Alloin qui a longtemps travaillé sur la zone, en dirigeant l’abattoir.
Si on rajoute les 53% de Nicolas Sarkozy à la Présidentielle, et les 56% d’Arnaud Danjean aux législatives de 2007 et 2012, on voit que si la gauche n’est pas portée par des vents favorable, sa majorité peut être en danger.
Digoin
Digoin est depuis longtemps une ville paradoxale, qui vote à gauche à toutes les dernières élections, y compris pour Ségolène Royal en 2007, et qui pendant 3 mandat à été dirigé par Maxime Castagna, classé à droite . Mais il ne se représente pas, et la succession est forcément une situation qui rebat les cartes. D’autant que la gauche divisée en 2008 a cette fois fait l’unité derrière Philomène Baccot, qui a battu aux dernières cantonales F.Genêt, le successeur désigné du maire sortant.
Reste à savoir si le contexte national a priori peut favorable à la gauche compensera ce paysage local ?
Cluny
A Cluny en 2008, la droite avait fait marcher à plein « la machine à perdre », avec deux listes concurrentes sous l’influence de la guerre locale entre Jean Patrick Courtois et Gérard Voisin. La droite aura cette fois un seul candidat, ancien directeur de l’ENSAM, face au maire sortant de gauche, lui aussi ancien directeur de l’ENSAM. Le maire Jean-Luc Delpeuch s’appuiera sur son bilan, mais la droite locale espère car Cluny vote en général comme le pays…
Charnay-les-Macon
L’enjeu sur la colline qui domine Mâcon, n’est pas forcément une bascule, mais bien la fin d’un règne. Gérard Voisin a dirigé la ville sous les couleurs de l’UDF puis de l’UMP depuis 1989. Battu aux élections législatives, il ne se représente pas. Et son duel fratricide avec le maire UMP de Mâcon est un des faits marquants de la vie politique de Bourgogne du Sud. Il a longtemps évoqué une présence sur une liste de droite à Mâcon, mais elle ne s’est finalement pas montée. Et la question de cette élection sera de savoir si son dauphin assure la transmission, ou si cette élection municipale marque la fin d’une époque …
Chalon-sur-Saône
Chalon est une ville cruciale quand on compare cette élection au scrutin sanction de 1983, puisque la ville symbole de la gauche avait été enlevée par Dominique Perben à cette occasion …
L’empire Perben justement, a été démantelé par Christophe Sirugue, avec de nombreuses victoires de ses lieutenants dans les cantons, puis l’élection législative en 2007, et enfin les municipales en 2008. Et les deux protagonistes principaux de 2008 vont se retrouver, Christophe Sirugue et Gilles Platret…Mais le paysage a changé. Gilles Platret s’est imposé comme le leader de l’opposition, il a apparemment fédéré la droite locale, et Christophe Sirugue a maintenant un bilan à défendre…Christophe Sirugue qui a frappé fort avec sur sa liste deux anciens membres de l’équipe Perben.
Mais l’incertitude la plus totale règne à Chalon sur la capacité du Front National a monter une liste et à faire une campagne , après de nombreux soubresauts interne , et cette incertitude impactera fortement le résultat final…En se souvenant que la gauche devançait en 2008 la droite de plus de 3000 voix.