De 1.500 à 4.000 personnes, selon la préfecture et les organisateurs, ont manifesté dimanche après-midi à Colmar contre « l’annexion » de l’Alsace par une future région comprenant la Lorraine et la Champagne-Ardenne.
Les protestataires, qui répondaient notamment à l’appel du parti autonomiste « Unser Land » (« Notre pays »), ont défilé derrière une large banderole proclamant « Elsasser sin mir, Elsasser bliewe mir » (Alsaciens nous sommes, Alsaciens nous restons). Ils entendaient protester contre la réforme territoriale qui vient d’être approuvée à l’Assemblée nationale, et qui prévoit – malgré l’opposition véhémente des élus alsaciens – la fusion de l’Alsace avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne.
« Le combat n’est pas terminé: la loi doit repasser une nouvelle fois devant l’Assemblée, et nous espérons que cette fois les députés entendront le message du peuple », a dit Andrée Munchenbach, la présidente d’Unser Land. « L’Alsace, c’est une région qui marche, qui a une cohérence géographique, historique et culturelle, alors pourquoi casser quelque chose qui marche? » a dit de son côté Jean-Georges Trouillet, le porte-parole du parti autonomiste. Le collectif qui avait initialement appelé à cette manifestation, et qui en avait déclaré le parcours à la préfecture, s’est finalement désisté vendredi, suite à une mise en garde des autorités qui craignaient des débordements dus à d’éventuels casseurs.
Mais d’autres opposants à la réforme, dont notamment Unser Land, avaient appelé les Alsaciens à se rendre malgré tout à Colmar ce dimanche. La manifestation s’est donc de facto déroulée hors de toute cadre réglementaire, a précisé un porte-parole de la préfecture, qui n’a cependant fait état d’aucun débordement. Le dimanche 23 octobre,jusqu’à 2.000 personnes, selon les organisateurs, avaient défilé pour les mêmes raisons à Strasbourg. Députés et sénateurs ont échoué jeudi à surmonter leurs désaccords sur la nouvelle carte des régions prévue dans le premier volet de la réforme territoriale. Le texte repassera en nouvelle lecture le 8 décembre à l’Assemblée, puis au Sénat, avant une adoption définitive avant Noël par l’Assemblée qui a le dernier mot. (AFP)