Florian Philippot, tête de liste du FN pour les élections régionales en Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne, a recruté sur sa liste dans le Bas-Rhin un ancien adjoint UMP au maire de Strasbourg, par ailleurs chanteur amateur et interprète de Johnny Hallyday, a-t-on appris lundi de sources concordantes.
Jean-Claude Bader, 63 ans, qui fut adjoint au tourisme de la maire UMP de Strasbourg Fabienne Keller de 2001 à 2008, figurera en 4e position de la liste FN dans le Bas-Rhin, a précisé à l’AFP M. Philippot. « C’est lui qui est venu nous voir. Il ne se reconnaît manifestement plus dans l’UMP » (Les Républicains, NDLR), a ajouté le bras droit de Marine Le Pen, pour qui le « Johnny alsacien », un ancien restaurateur « très populaire et très aimé » dans sa région, « connaît ses sujets ».
Au-delà de son engagement politique, M. Bader jouit d’une certaine notoriété en Alsace pour ses activités de chanteur : il se produit régulièrement dans des fêtes populaires où il interprète le répertoire de Johnny Hallyday. Début octobre, M. Philippot avait déjà convié au lancement de sa campagne dans la Meuse un sosie-interprète de la star, Johnny Rock. « C’est une simple coïncidence. C’est amusant, mais c’est juste le hasard », a commenté à ce propos M. Philippot.
Dans un communiqué, M. Bader a revendiqué son « adhésion » aux idées du FN et « à un programme de rupture avec les partis classiques ». Ex-membre de l’UMP, l’ancien adjoint strasbourgeois revendique sa proximité avec le mouvement « La droite forte ». Il dit avoir été récemment « choqué » par « l’éviction brutale de Nadine Morano » de la liste Les Républicains-UDI-MoDem conduite par Philippe Richert et déplore que dans le Bas-Rhin, « ce sont les centristes qui font la loi à l’UMP ».
Pour le responsable des Républicains dans le Bas-Rhin, Georges Schuler, « aucun mandat et aucune indemnité ne saurait justifier ce choix des extrêmes ». « Le choix personnel de Jean-Claude Bader, alimenté par le ressentiment et la colère, n’est pas justifiable », a encore commenté M. Schuler dans un communiqué. « En rejoignant l’extrême droite », l’intéressé « trahit les électeurs qui lui ont à un moment accordé leur confiance » ainsi que « les valeurs qu’il prétendait porter au sein de la droite républicaine », a-t-il ajouté.
Quant à la sénatrice (Les Républicains) Fabienne Keller, dont Jean-Claude Bader fut l’adjoint à la mairie de Strasbourg, elle s’est dite « étonnée » de ce ralliement. « Je condamne (ce) choix (…), comme je condamnerai toujours le choix des extrêmes », a-t-elle commenté. (AFP)