Le parti autonomiste espérait capitaliser suffisamment de voix pour empêcher la fusion de l’Alsace avec la Champagne-Ardenne et la Lorraine. Au vu des résultats du premier tour des élections départementales, ce n’est pas le cas.
En 2011, David Heckel avait gagné au second tour dans l’ancien canton de Sarre-Union. Avec 54,7 % des voix, il l’avait emporté face à un candidat de la Majorité alsacienne, avant de démissionner un an et demi plus tard, pour raison professionnelle.
Des pics dans le nord et le sud de la région
En 2015, Unser Land, qui présentait des binômes et en supportait d’autres dans 22 cantons, restera à la porte des conseils départementaux. Le vote protestataire s’est d’abord porté sur le Front National. Pourtant, il fait mieux que de la figuration dans de nombreux cantons.
C’est dans le Bas-Rhin que le parti autonomiste enregistre son meilleur résultat dans le canton de Bischwiller, où il soutenait Michel Lorentz, le maire (UDI) de Rooschwoog, dans les cantons de Wissembourg (20,1 %) et d’Obernai (18,7 %) . Dans le Haut-Rhin, c’est à Saint-Louis que le vote régionaliste est le plus élevé (24,3 %). A 24 voix du FN, en ballotage contre le binôme UDI/UMP.
Ses leaders ont connu des fortunes diverses : Paul Mumbach à Masevaux (17,5 %) , Jean-Georges Trouillet à Wintzenheim (16,5 %), Gérard Cronenberger à Colmar-1. Mais seulement 9,65 % pour sa présidente Andrée Munchenbach dans le canton de Schiltigheim.
Les Strasbourgeois n’adhèrent pas
Il est très faible dans les deux cantons de Strasbourg (2 et 3) où il était en lice. A peine plus de 5 %. Comme d’ailleurs Alsace d’Abord, autre parti régionaliste, dans le canton de Strasbourg 6. Preuve que la très grande région et une éventuelle perte d’identité de l’Alsace – sa raison d’être dans ces élections départementales – n’effraient pas les électeurs de l’Eurométropole.
Le parti autonomiste totalise 47 263 voix dans la région. Loin des 130 000 signataires nécessaires pour que le Conseil régional puisse débattre de l’opportunité d’un nouveau référendum sur un conseil unique d’Alsace, et éventuellement changer le destin de la région.
Unser Land ne donne pas de consigne de vote pour le second tour, car « aucun parti parisien (UMP, PS et encore moins le FN) n’est en mesure de porter les intérêts de l’Alsace ». Il demande à ses électeurs de glisser un bulletin « Unser Land » dans l’urne.