WiSEED jette l’éponge. 4 mois après son opération citoyenne « Rachetons l’aéroport de Toulouse-Blagnac », la plate-forme toulousaine de crowdfunding renonce à investir dans le capital de l’aéroport toulousain. 8000 internautes étaient prêts à investir 18 millions d’euros.
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« Les conditions ne sont pas réunis » pour Thierry Merquiol, président-fondateur de WiSEED. L’objectif était de racheter, avec l’aide de la CCI, les 16% de part de capital vendus par le consortium chinois Symbiose, futurs propriétaires de l’aéroport. L’offre à 100 millions d’euros devait permettre de garder le site dans le giron public. Les collectivités locales (Métropole, CCI, Région, département) détiennent déjà 40 %. Additionné aux investisseurs citoyens de WiSEED, ils seraient devenus majoritaires.
Or, « l’acquéreur de ces 16% devra rester dans le consortium et n’aura donc pas une liberté de vote (au moins durant 3 ans) » précise Thierry Merquiol. Il dénonce ainsi le « Le projet de pacte qui lie le repreneur et l’Etat » laissant les pleins pouvoirs aux repreneurs privés.
Par ailleurs, le responsable de WiSEED estime que « le contexte politique national et local n’a jamais été favorable à notre action« . L’offre de WiSEED de décembre 2014 pour racheter, dans un première temps, 10,1% du capital a été refusée par l’Agence des Participations de l’état. Parallèlement, le Conseil régional de Midi-Pyrénées et Toulouse Métropole viennent de décider, cette semaine, de ne pas contester la privatisation de l’aéroport de Toulouse.
Enfin, Thierry Merquiol déclare que l’action en justice du collectif des opposants à la privatisation de l’aéroport « freine le processus de cession (..) et repousse sine die la vente des parts du consortium à un acteur local« . Bref, « l’opération me semble périlleux » conclut-il dans un communiqué de presse.
Mais le fondateur de WiSEED se dit « fier » de l’opération qui « a montré à nos élus qu’en dehors des périodes d’élection, les citoyens français savaient se mobiliser ». Au total, 8000 internautes étaient prêts à investir 18 millions d’euros pour sauver une partie de l’aéroport. En vain.
Julien Leroy