04 Juil

« Moment précieux » avec Marie-José Justamond

Dans la ruche bourdonnante du 66 rue du 4 Septembre à Arles, Marie-José Justamond a bien voulu se prêter au jeu des questions-réponses, à quelques jours de la 18ème édition des Suds à Arles, festival dont elle est l’âme pensante et la fondatrice.


photo : Florent Gardin

Gagner vos places pour Les Suds

L’entretien

PZ : A l’évidence, l’exposition de la diversité culturelle que vous proposez à travers les musiques du monde constitue en soi une fenêtre grande ouverte sur le monde et sa richesse. Alors, cet aspect patrimonial que vous évoquez, est-ce qu’il ne prend pas une dimension particulière à Arles dont on connaît la richesse architecturale, témoignage de son histoire à travers le temps et les civilisations ?

MJ.J : C’est certain, il est amplifié, il est valorisé parce que ce sont des lieux magnifiques. On est dans le patrimoine mondial de l’Unesco, donc effectivement ce sont des lieux qui inspirent énormément les artistes. Cela ne m’arrive pas souvent mais il y a huit ans j’avais accompagné le chanteur éthiopien Mahmoud Ahmed jusqu’au théâtre antique où il allait se produire et là… 2000 ans d’histoire tout de même ! il était sous le charme… et c’était très fort. Par ailleurs, je dirais que dans la structure du festival, certains des concepts ont été inspirés par ce patrimoine bâti. Les moments précieux par exemple nous ont été inspirés directement par la Cour de l’Archevêché et cela fonctionne très bien. C’est un concept qui a trouvé son public donc c’est une chance inouïe de pouvoir profiter d’ une aussi belle ville que la ville d’Arles, dont le cœur est petit et facilite la flânerie d’un lieu à l’autre, d’un concert à l’autre. Les apéros-découvertes, les siestes musicales, les salons de musique et toutes les autres occasions de rencontres.

PZ : Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce nouvel opus qu’est « La Nuit » initié avec le soutien de MP2013, qui va encore enrichir cette semaine de découvertes musicales ?

MJ.J : Tout d’abord je dois vous dire que ce projet sur lequel nous travaillons depuis 2 ans est et restera un événement exceptionnel lié à MP2013. Il serait impensable de le réitérer chaque année car tant sur le plan financier que sur celui de l’organisation, c’est extrêmement lourd. Mais revenons un peu en arrière. Dès 2008, avant même que la candidature de Marseille ne soit entérinée, nous leur avions proposé, un projet de recherche sur le thème Nomadisme et deltas qui a été très bien accueilli et dès l’année suivante, nous avons démarré le projet. Donc chaque année c’était un delta différent qui était mis à l’honneur à travers sa richesse musicale et patrimoniale d’une manière générale. Nous avons donc exploré le Guadalquivir, le Danube, le Pô, le Nil et bien sûr en filigrane, le Rhône.
Mais pour revenir à 2013 et La Nuit, à un moment donné, j’ai ressenti le besoin de créer un événement plus « grand public », plus facilement compréhensible par le plus grand nombre. Il faut dire qu’il devient de plus en plus difficile de réunir tous les publics, ils sont morcelés, sectorisés : on a un public spécifique pour le Théâtre antique, un autre pour les Moments précieux, un autre encore pour l’Atelier des forges et enfin celui des scènes en ville. Donc l’envie, voyez-vous, était de réunir à nouveau tout le monde et cette idée de nuit blanche a émergé et c’est réellement passionnant à construire et, évidemment, je l’espère, passionnant à vivre.
C’est une trentaine de concerts dans seize lieux différents du cœur de la ville. Chacun pourra prendre l’expérience comme il le souhaite, soit par le temps, soit par l’espace en s’aidant des plans que l’on va proposer, soit d’un point vue artistique musical ou patrimonial. Créer sa propre déambulation et rencontrer de très belles musiques, du festif, de l’électrique, oui, mais aussi de l’intimiste, du sacré et chaque fois en harmonie avec les lieux. Cette nuit-là on n’utilisera pas le Théâtre antique, très peu la cour de l’Archevêché mais des lieux moins habituels comme : la commanderie de Sainte Luce, le Musée Réattu, les Cryptoportiques, les Thermes de Constantin. Le jardin de l’église Saint-Honorat des Alyscamps, le toit du cloître Saint-Trophime. Autant de lieux qui nous ont été « prêtés » pour l’occasion grâce au concours du service du patrimoine de la ville d’Arles.
Voilà, le concept de la nuit c’est cela. Maintenant on espère qu’il va faire beau et chaud !

PZ : Il y a 18 ans, que’est-ce qui vous amène à monter la première édition du festival ?
Est-ce que c’était inscrit en vous depuis longtemps ?

MJ.J : J’ai toujours travaillé dans le domaine de la culture; de très nombreuses années aux Rencontres internationales de la photographie puis dans la musique et dans l’édition, aussi bien en production qu’en communication. Donc tout cela m’était assez naturel.

Enfin, nous étions en 95. Michel Vauzelle, l’actuel président de la région, venait d’être élu maire d’Arles. Nous étions en juin. A l’occasion d’une discussion que nous avons eue, il m’a parlé de la Méditerranée, avec beaucoup d’intensité, de la conférence de Barcelone et il a conclu en me disant : « eh bien vous qui êtes une professionnelle de la culture, plutôt typée

« Suds », c’est peut-être le moment de faire une proposition». Il ne m’a pas parlé de projet à proprement parler, il ne m’a pas passé une commande. II m’a parlé de politique, en homme politique.
C’est quand même assez rare et exemplaire C’est pour cette raison que j’aime raconter ce point de départ.
Voilà, ça s’est passé comme ça. Ensuite, des amis que j’avais à mes côtés, qui sont toujours là aujourd’hui, d’ailleurs, ont créé une association et tout s’est structuré, organisé, avec les difficultés que vous pouvez imaginer, mais progressivement. Et j’aime bien la façon dont cela s’est épanoui et continue de s’épanouir. Ce que l’on souhaite avec l’équipe, ce n’est pas tant devenir gros que faire un Beau festival qui sache aussi rester à la mesure de la ville.

A la fin de notre entretien, j’ai demandé à Marie-José Justamond si le label les Suds faisait des émules à travers le monde – après tout, un tel concept ne peut que susciter l’envie de le dupliquer. Et bien oui ! Il y a déjà Ville des Musiques du Monde en Seine-Saint-Denis, dont le contexte n’a rien à voir avec Arles, l’antique, mais où l’on revendique une vraie filiation avec les Suds. Et puis en Asie, un festival qui fonctionne encore sur les mêmes ressorts. Sans compter les demandes nombreuses de passerelles, parrainages ou collaborations qui ne font qu’asseoir un peu plus la réputation professionnelle internationale du festival des Suds.

Propos recueillis par Pernette Zumthor

Les Suds à Arles se déroulent du 8 au 14 juillet 2013
Le site officiel

Rencontre de Manon avec la directrice des Suds, pour le lire

02 Juil

J’ai rencontré la directrice des Suds à Arles

Bonjour à tous !
Ici Manon, la stagiaire com’ de France 3 Provence-Alpes aux côtés de Pernette !
Je suis étudiante en Info/Com à Avignon.

Quoi de mieux qu’une interview pour entrer dans le bain ? Alors pour satisfaire la curiosité de tous à propos du festival des SUDS à Arles qui se déroule du 8 au 14 juillet prochains, je suis allée à la rencontre de Marie-José Justamond qui a eu la gentillesse de bien vouloir répondre à mes questions… En espérant que mes premières armes sauront vous satisfaire.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Marie-José Justamond, je suis la directrice et fondatrice du festival des SUDS à Arles.

Pourquoi avoir choisi la ville d’Arles pour les SUDS ?

C’est la cité d’Arles qui a inspiré les SUDS, carrément. J’ai fait le choix de vivre dans cette ville car j’y ai trouvé exactement ma dimension, un environnement esthétique et patrimonial qui me convient parfaitement. J’ai fait en sorte, pendant plusieurs années, de travailler dans le secteur de la culture tout en vivant dans la ville d’Arles. Et à un moment donné, les circonstances ont fait que c’était le moment de créer ce festival.

Il est souvent écrit « les SUDS à Arles », pourquoi préciser ?
En existe-t-il dans d’autres villes ?

Pour l’instant il n’en existe pas à proprement parler dans d’autres villes, mais il est vrai que nous avons des collaborations qui sont des formes de partenariats. C’est aussi une façon d’identifier. Dire « les SUDS à Arles » c’est comme dire le festival de Cannes, c’est-à-dire en même temps donner une ville et une atmosphère.

Où « dénichez-vous » les artistes dits « en découverte » qui sont programmés en premières parties des concerts ?

Nos métiers sont très structurés. Nous nous fréquentons énormément d’un point de vue international. Donc je vois souvent mes collègues producteurs et autres directeurs du festival, et les artistes. Nous sommes vraiment au cœur de tout ce qu’il se passe dans les musiques du monde. Il est donc normal que j’entende parler très rapidement de beaux artistes, et à partir de là je choisis d’en faire venir certains pour les donner à découvrir au plus grand nombre au festival des SUDS. Mais ce n’est pas tellement « dénicher », ce sont vraiment des réseaux professionnels qui fonctionnent bien.

Est-ce plus souvent vous qui allez voir les artistes ou bien c’est eux qui viennent vous voir ?

Nous recevons énormément de propositions bien sûr. Et si cela ne leur est pas venu à l’idée avant, quand c’est nous qui allons les voir, nous sommes très bien reçus puisque le festival a une belle image. Il met en valeur les artistes par les lieux, par le suivi des médias, par la fréquentation professionnelle. Le plus souvent c’est eux qui nous font des propositions, nous en recevons des milliers puisque nous en recevons du monde entier. Mais il est vrai que cela m’arrive de contacter moi-même un producteur ou un artiste directement, ce qui est plus rare puisque je préfère qu’il soit déjà accompagné professionnellement, ce qui est souvent plus simple.

Comment sont ces artistes dans l’intimité ?

C’est vraiment comme dans la vie, il y a des artistes qui sont aussi différents que n’importe qui. Il y en a des supers, il y en a des merveilleux, il y en a des moins drôles. Dans l’ensemble, dans les musiques du monde il est vrai que c’est plutôt un milieu chaleureux, ouvert, curieux et généreux. On ne peut pas généraliser, je pense que c’est vraiment comme dans la vie car on a des individus très différents même si nous avons tous souvent des valeurs communes.

Quelle organisation cela demande de faire déplacer autant d’artistes ? Comment réussissez-vous à tout gérer à la fois ?

La spécificité des SUDS c’est que nous recevons beaucoup d’artistes certes, mais que nous proposons au public. Car le cœur du festival et du projet c’est le public avant d’être les artistes, c’est être médiateur entre ce public et les artistes. Et comme nous proposons beaucoup de choses au public aussi dans la journée, il y a donc une énorme logistique, et particulièrement cette année avec le projet MP13 qui est très lourd aussi. C’est un gros travail pour toute l’équipe qui grossit au fil des mois. Nous sommes cinq permanents dans l’hiver, dès le mois de Février les stagiaires commencent à arriver, ensuite ce sont les intermittents qui viennent régulièrement dans l’année et de plus en plus souvent, et pendant la semaine du festival nous sommes plus de 200. C’est compliqué à gérer, il faut accueillir du public, accueillir des artistes aussi, toute la technique, les voyages, etc. C’est très lourd.

Comment réussissez-vous à faire privatiser des grands lieux de la ville d’Arles, comme le Théâtre antique, pour pouvoir y faire des concerts ?

Ce sont des lieux municipaux gérés par la ville qui les met à notre disposition à ce moment-là, et nous avons une convention. Il y a une difficulté pour le Théâtre antique qui est quand même grand, il fait 2500 places, c’est que dans notre secteur il n’y a pas assez de têtes d’affiche susceptibles de le remplir à notre goût. Donc, chaque année c’est un challenge pour trouver ces noms-là susceptibles de remplir ces 2500 places, ou alors ce sont des associations d’artistes. Ce n’est pas simple.

Comment se remarque l’évolution du festival depuis sa création en 1996 ?

Il y a quelques années nous pouvions nous permettre de remplir le Théâtre antique sans têtes d’affiche. Le public était curieux et même avec des inconnus nous pouvions le remplir. C’est plus dur en ce moment parce que c’est la crise, parce que les gens ont moins de moyens, ils investissent plutôt dans des spectacles où il y a des artistes qu’ils connaissent déjà. Cela fait partie des choses que j’ai vu se transformer au fil des années. Il y a moins de curiosité, c’est pour cela que nous proposons aussi beaucoup de possibilités de concerts gratuits dans la journée et même en soirée, à l’occasion de la fameuse « Nuit » cette année.

Un dernier mot sur l’ambiance à Arles pendant les SUDS ?

C’est très chaleureux. Mais bon, c’est normal que je le vive comme ça, ce sont des artistes que j’aime et tous mes collègues professionnels que j’aime également, que je retrouve à ce moment-là. C’est aussi l’avis des arlésiens qui disent que la ville se transforme, qu’elle devient très sympathique, très chaleureuse à ce moment-là. On peut déambuler de place en place, de rues en rues et découvrir, au gré du cheminement, ces superbes musiques.

Les arlésiens sont donc en accord avec toute cette musique ?

Je n’ai jamais eu de plaintes à ce niveau-là, c’est plutôt de la musique harmonieuse, ce n’est pas violent du tout.

Merci Marie-José Justamond !

Entretien avec M-J Justamond par Pernette Zumthor

Gagner des places

25 Juin

Les Eclats, Salon de Provence

Du 2 juillet au 14 août, Salon-de-Provence joue son festival en quatre temps :

Théâtre « Côté Cour » du 2 au 12 juillet
Scènes à l’Emperi du 16 au 25 juillet
Musique à l’Emperi du 28 juillet au 8 août
Festival d’Art Lyrique du 11 au 14 août.

Vous l’aurez compris, une majorité musicale très variée pour le plaisir de vos oreilles, mélangeant musique de chambre, musique acoustique, musique classique, variété, et bien d’autres styles.

Cette année nous vous proposons de participer à notre tirage au sort pour gagner des places pour les scènes  de l’Empéri du 16 au 25 juillet

Mardi 16 juillet Lo’Jo

Jeudi 18 juillet Youssoupha

Samedi 20 juillet Adamo

23 juillet Pony Pony Run Run

Jeudi 25 juillet Benjamin Biolay

Accéder à notre portail de jeux

Et pour couronner le tout, la majorité des scènes seront installées au sein du majestueux Château Fort de l’Emperi, dans lequel ont séjourné entre autres Nostradamus, Catherine de Médicis ou encore Louis XIV.

Macha Makeïeff au 19/20

Mardi soir dans le journal de France 3 Provence-Alpes, la directrice du théâtre de La Criée était l’invitée de Sylvie Depierre. L’occasion pour elle de faire le point sur sa première saison lancée avec brio à l’heure de Marseille, capitale européenne de la culture 2013.

Revoir son entretien en plateau


Macha_Makeïeff, directrice du théâtre de La… par france3provencealpes

Nous donner envie de vivre la prochaine saison du nouveau coeur battant de la ville de Marseille.

Cyrano, Molière, Ulysse, Brecht, Carmen, Goldoni, Oncle Vania, Racine, Ali Baba, Shakespeare, Britannicus, Beethoven, Marx, Agrippine, Tchaïkovski, Pommerat…Et d’autres encore !
Bravo l’artiste !

17 Juin

Enquêtes de régions

PIP : les coulisses d’un procès hors normes

Un reportage de 26’ de Mariella Coste – Sylvie Garat – Pauline Guigou – Gilles Guérin – Jean-François Vuidepot. Montage : Sylvain Prouteau. Mixage : Pascal Arnold.

7 745 parties civiles, 430 avocats, un hall de 4800 m² aménagé pour l’occasion au Parc Chanot…. C’est un procès exceptionnel qui s’est tenu pendant un mois à Marseille. Au coeur des audiences : un scandale mondial d’implants mammaires frauduleux. Cinq anciens dirigeants de la société PIP comparaissaient pour tromperie aggravée et escroquerie*. Comment s’organise et se déroule un tel procès ? Enquête dans les coulisses de cet événement hors normes.


PIP : les coulisses d’un procès hors normes (21… par france3provencealpes

Mariella Coste répond à nos questions

PZ :Jean-Claude Mas accepte peu d’interview. Comment l’avez-vous obtenue ?

MC : Au départ, pour obtenir l’interview je suis passée classiquement par son avocat, maître Haddad… Après 2 rendez-vous manqués, j’ai décidé d’approcher directement Jean-Claude Mas le dernier jour du procès… Lorsqu’il est rentré dans la salle d’audience, je lui ai expliqué ce que je faisais, lui ai demandé de le rencontrer tranquillement après le procès, et c’est cela qui apparemment a emporté son adhésion. Il m’a dit oui tout de suite. J’ai eu le temps de prendre son numéro de portable, de le faire sonner pour vérifier qu’il était valable et le tribunal est entré en salle… Voilà, ça s’est fait comme ça en 30 secondes, c’était ma dernière chance. Il m’a fait confiance tout de suite. Mais après coup, j’ai compris qu’il m’avait accordé cette interview uniquement parce qu’il avait un message à faire passer… Il ne s’est jamais dévoilé.

PZ :Qu’attendiez-vous de cet entretien ? Comment l’avez-vous perçu ?

MC : Je tenais vraiment à cet entretien, je voulais avoir Jean-Claude Mas en tête-à-tête. Son cynisme affiché à l’égard des victimes des prothèses était-il réel ou est-ce un homme qui vient d’une autre planète… ? Aujourd’hui, je n’ai toujours pas de réponses à mes questions… Il a l’apparence d’un vieux monsieur quelconque au premier abord. En parlant avec lui, on se rend compte que c’est un homme très froid, qui ne dégage aucune humanité, aucune compassion, aucune sensibilité, aucune émotion ni sentiment. C’est assez impressionnant. Son avocat m’expliquait que sa façon d’être venait de son éducation très stricte.
Donc, quelqu’un qui est dans son monde ou d’un cynisme incroyable ? je ne sais pas, je n’ai pas réussi à le cerner. Ou bien je n’en ai pas eu le temps. Il nous a accordé une heure, dans une brasserie, ce qui n’est pas idéal pour faire une interview.
Il a refusé de nous ouvrir les portes de son appartement « pour ne pas faire Cosette « , m’a-t-il dit… Soit c’est un escroc d’envergure comme le laisse supposer Maître Ravaz (à l’origine du volet financier de l’affaire), qui a mis des millions de côté, soit c’est un homme qui ne se rend pas compte du scandale mondial qu’il a enclenché…

PZ : On est surpris en visionnant votre reportage  de l’effet « baudruche » qu’a eu ce procès. Des moyens exceptionnels avaient été mis en œuvre par le parquet – presque 800 000 euros d’investissements pour délocaliser le tribunal au parc Chanot. Et, au final,  des salles exsangues dès le 2ème jour du procès. Comment l’expliquez-vous?

MC : Environ 350 personnes sont venues le premier jour pour assister à l’audience, et beaucoup de confrères de la presse… Puis le nombre a chuté dès le 2e jour : autour de 50 personnes à peine dans le public… Il faut dire qu’un mois de procès c’est long.

L’explication est venue d’Alexandra Blachère, la présidente de l’association PPP : pour les victimes il faut faire l’avance des frais et,souvent, les remboursements ne sont pas à la hauteur des frais. Donc les femmes ne sont pas venues en nombre. De plus, certaines d’entre elles ont honte de s’afficher, car elles ont été taxées de « bimbos » (celles que j’ai rencontrées sont des femmes blessées au plus profond de leur corps de femme et sont en souffrance au quotidien), certaines même n’ont pas encore dit à leur famille qu’elles ont eu recours à des prothèses ! Celles qui sont venues, sont celles qui ont mis de côté leur vie professionnelle et familiale et qui assument.

Beaucoup d’avocats m’ont dit, en off, que c’était un procès qui ne servait à rien. Certes, le tribunal allait enfin reconnaître ces femmes en tant que victimes mais vu que Jean-Claude Mas est insolvable, il n’y aura pas de dommages et intérêts versés à ces milliers de victimes… La suite avec les 2 autres volets de l’affaire (financier et blessures involontaires) sera plus intéressante. Mais ce sera dans 5 ou 10 ans…
D’autre part, ils dénoncent un procès monté en urgence pour céder à « une pression politique » **, pour « calmer les victimes » (et les médias en passant…)

**En février 2012, Xavier Bertrand, ministre de la Santé, reçoit un rapport d’enquête concernant les prothèses PIP. L’AFSSAPS (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) recommande aux femmes de consulter leur chirurgien et l’explantation des prothèses si nécessaire. Dès lors, il semblerait selon certains, qu’on ait voulu organiser rapidement un premier procès.

Entretien réalisé par Pernette Zumthor-Masson

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Istres, autopsie d’un drame

Un magazine de 26’ de Christophe Chassaigne – Pauline Guigou – Sabine Vivares – Frédéric Montage : Sébastien Micaelli. Mixage : Jean-François Vuidepot.

Le 25 avril dernier, à Istres, Karl Rose tue en pleine rue trois personnes choisies au hasard dans son voisinage. Le jeune homme de 19 ans, passionné d’armes, est décrit comme instable par son entourage. Il se serait isolé dans la pratique des jeux vidéos et aurait remis en service une Kalachnikov démilitarisée achetée sur Internet. Deux thèses mises en avant par le ministre de l’Intérieur lui-même.

Diffusion vendredi 21 juin à 23:10


Istres, autopsie d’un drame (21.06.2013) par france3provencealpes

Christophe Chassaigne répond à nos questions

PZ : Pouvez-vous nous dire où en est la procédure concernant l’auteur de la tuerie d’Istres ?
CC : Karl Rose est mis en examen pour trois assassinats et tentative d’assassinat sur une quatrième personne.

L’instruction suit son cours avec des auditions et une succession d’expertises visant notamment à déterminer son degré de responsabilité pénale.
Si celle-ci était avérée, Karl Rose pourrait -être renvoyé devant la Cour d’Assises des Bouches-du -Rhône. Dans l’hypothèse d’une instruction rapide, ce sera au deuxième semestre 2014.

PZ :Vous êtes revenu à Istres, 2 mois après le drame. Est-ce qu’il a été difficile de susciter des témoignages alors que la ville est encore sous le choc de cette tuerie inexpliquable ?

CC :Je n’ai pas eu à revenir à Istres puisque je suis installé dans cette ville. J’y fais le marché, j’y ai beaucoup d’amis…
Tous les habitants sont marqués par ce drame, tous se posent des questions sur ce qui a déclenché le « passage à l’acte » de Karl Rose.
Mais – principalement par respect pour la douleur des familles – très peu de gens acceptent de s’exprimer publiquement sur le sujet.

PZ : Vous avez pu rencontrer un certain nombre d’experts.
A leur sens est-ce-que l’acte de Karl Rose est considéré comme un cas exceptionnel et isolé ou bien la société d’aujourd’hui est-elle en train de créer des modèles incontrôlables ?

CC : Il y a des témoignages d’experts dans le magazine. Beaucoup d’autres m’ont donné leur avis sur la personnalité du tireur présumé.
La majorité des psychologues, psychanalystes et psychiatres a bien du mal à croire que des jeux vidéos de type FPS (First Person Shooter) puissent conduire à une confusion entre monde virtuel et monde réel.
Idem pour les spécialistes de l’armement… « Remilitariser » une kalachnikov est possible en théorie mais il faut être extrèmement compétent et disposer d’un atelier hi-tech.
Les thèses mises en avant au lendemain du drame sont battues en brèche.
Certains médias ont ainsi parlé de « tuerie à l’américaine », associant ce drame aux fusillades dans des lycées américains.
Or, pour les experts, Karl Rose n’a pas du tout le profil de ces meurtriers américains.
C’est ce qui fait la singularité de l’évènement istréen. Karl Rose n’est pas plus dans le « déni » de cet acte que dans l’expression d’un malaise, d’une colère ou d’une revendication quelconque.
Dans ses premiers témoignages, c’est un peu comme s’il avait été le spectateur du drame, comme s’il s’était noué malgré lui.

Entretien réalisé par Pernette Zumthor-Masson avec la collaboration de Florence Brun

12 Juin

Festival de Marseille, du 19 juin au 12 juillet 2013

Pour sa 18ème édition, Apolline Quintrand, fondatrice du Festival de Marseille, fait de l’engagement artistique, audacieux et exposé, le fer de lance de sa programmation.
En exergue de son éditorial, elle cite Franz Kafka dont les propos renvoient à cette posture de responsabilité intellectuelle « Un livre doit être la hache qui brise la mer gelée autour de nous ».
Ces quatre semaines de festival nous donneront à voir 6 créations, 7 coproductions et premières en France et une en Europe. Aucun thème particulier ou esthétique prédéfini ne les relie et, pourtant, comment ne pas tisser des fils entre tous ces opus qui questionnent le temps et la métaphysique de l’espace ?

Parmi les spectacles phares invités cette année, Superposition de l’artiste japonais Ryoji Ikeda qui donne une forme musicale et poétique à l’univers des données numériques dans lesquelles nous sommes désormais tous immergés. Soleils de Pierre Droulers, figure de la danse en Belgique qui fait de la lumière un de ses personnages principaux; c’est à travers elle que le chorégraphe réaffirme, aujourd’hui, son goût pour le mystère et la sensualité.

Enfin, clé de voute de cette édition 2013, la présence exceptionnelle de Bill T Jones qui vient à Marseille pour la première fois et ouvre le festival le 19 juin avec 2 œuvres-clés de son répertoire : Continous Replay, D-Man in the Waters et une création récente : Ravel: Landscape or Portrait? dont la musique sera interprétée en direct par l’Ensemble C Barré.

Qu’entend-on par Arts multiples qui sous-titre l’appellation Festival de Marseille ? De la danse, du théâtre, de la musique et des arts visuels. Tout cela expérimenté dans des spectacles, installations – la nuit Pastré – performances – Fama à la Cité des Arts de la rue – ou sur des écrans de cinéma – La comédie musicale égyptienne sur le toit de la Cité radieuse.

Plus encore : au delà de cette programmation protéiforme, vous pourrez aussi goûter aux secrets révélés d’une répétition publique. En effet, quelques compagnies telles Bill T. Jones & Arnie Zane Dance Company, Vuyani Dance Theater ou Batsheva Dance Company proposent des répétitions de leurs spectacles Play and Play, Kudu et Deca Dance. Un moment précieux pour aller à la rencontre des artistes et tenter de pénétrer leurs univers en passant derrière le rideau.

Une diversité de lieux qui n’a d’égale que celle des propositions artistiques : La Cité Radieuse, la Gardens Cité des Arts de la Rue, l’Alcazar, l’Alhambra, le Silo, la Villa Méditerranée, la Campagne Pastré, le Théâtre National de la Criée et enfin le Grand Studio du Ballet National de Marseille.
Autant de lieux à redécouvrir dans une ambiance de partage d’émotions.
Pendant la semaine d’ouverture, quelques rendez-vous à ne pas manquer :

Répétition publique – 18 juin à 15 h – KLAP

En préambule au spectacle, une répétition ouverte au public avec l’Ensemble C Barré est organisée le 18 juin à 15 h, à KLAP (5 avenue Rostand, 3è / Métro 2 : arrêt National – Bus 89 : arrêt National/Loubon)

Entrée libre. Réservation indispensable au 04 91 99 00 20.

Instant chorégraphique ouvert à tous – 19 juin à 17 h – Esplanade Bargemon

Les élèves de l’atelier danse du collège Jacques Prévert et l’équipe du Festival invitent le public à danser un extrait d’une chorégraphie de Bill T. Jones le 19 juin à 17 h, Esplanade Bargemon.

Christian Partos – du 19 juin au 12 juillet – L’Alcazar

Le plasticien suédois présente ses installations M.O.M. et Step Motor Animations.
L’Alcazar : du mardi au samedi, de 11h à 19h. Entrée libre.

Ouverture de la 18ème édition du Festival de Marseille – 19 et 20 juin 2013 à 21 h
BILL T. JONES / ARNIE ZANE DANCE COMPANY

Play and Play: An Evening of Movement and Music
Le Silo (35, quai du Lazaret, 2è / Tram 2 : arrêt Arenc Silo – Métro 2 : arrêt Joliette – Parkings : Espercieux et Arvieux)

Plein tarif : 31 €/25 € – Tarifs réduits : 20 €/15 € et 10 €

Réservations au 04 91 99 02 50 ou sur www.festivaldemarseille.com

Le Grand Bal – 20 juin à 17 h – Esplanade Bargemon

Intervention chorégraphique avec 6 danseurs du Ballet d’Europe en présence de Sharon Fridman, chorégraphe.
Pavillon M, Esplanade Bargemon. Ouvert à tous.

RYOJI IKEDA, superpositionSamedi 22 juin 2013 à 21 h

Coproduction Festival de Marseille / Marseille-Provence 2013
La Criée, Théâtre National de Marseille

Toutes les infos sur le festival de Marseille


France 3 partenaire du Festival de Marseille par france3provencealpes

Le festival se déroule du 19 juin au 12 juillet 2013

10 Juin

Les Suds, Arles

La plus grande commune de France repousse un peu plus ses frontières pour nous faire découvrir le foisonnement des Cultures des « Suds ».
Du 8 au 14 Juillet vous pourrez vous aventurer dans la cité arlésienne en vous laissant guider par les membres de l’association organisatrice du festival.

Pour la 18ème année consécutive, l’association va mettre en valeur les diversités culturelles et musicales, en vous faisant revisiter le rythme de vos journées.

Les SUDS, « experte du milieu musical », vous fera danser de jour comme de nuit…

Suds à Arles – Edition 2012 from Pôle Sud Productions Multimédi on Vimeo.

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Les entretiens avec Marie-José Justamond, directrice des Suds à Arles
par Pernette Zumthor
Par Manon Estival

Une programmation éclectique

Apéritifs découvertes, documentaires musicaux, stages sur réservations…
Côté concerts, des têtes d’affiches pour remplir les 2500 places du Théâtre antique mais des « découvertes » en première partie.
Pour les amateurs de musiques plus actuelles, les marseillais de Moussu T ainsi que des DJ’S animeront la Nuit des Forges au Parc des Ateliers.
Quinze scènes, 30 concerts, 200 musiciens, la ville classée au patrimoine mondial par l’Unesco n’a pas fini de vous faire danser !
Parmi eux, citons Rokia Traoré, Goran Bregovic, Melody Gardot, Sylvia Perez Cruz, Miguel Poveda etc.

Et si vous ne faites pas encore partie des 2500 spectateurs, pas de panique, le blog des suds propose des logements et des co-voiturages pour rendre votre excursion en Arles plus facile !

Toutes les informations sur le festival sont ici.

Et comme chaque année depuis 2009, vous pouvez vivre certains concerts en live sur Arteliveweb.

Article composé avec la complicité de Manon Estival

Transhumance

Marseille Provence 2013 a accompagné un projet unique en son genre qui invite à vivre ensemble une expérience intime : marcher au rythme des animaux pour traverser sites naturels d’exception et centres urbains. Cavaliers provençaux et italiens, troupeaux de chevaux de Camargue, vaches et chevaux des Maremmes, moutons de la Crau feront vibrer ponts et rocades de la cité phocéenne.

Dimanche 9 juin, de 10:00 à 13:30, Marseille était traversée par des milliers d’animaux. Avant elle, ce furent  des plaines et des vallons, de Cuges-les-Pins aux Baux-de -Provence que les cavalcades ont traversés.

Sur France 3 Provence Alpes et Côte d’Azur, dès 10:40, nous étions en direct avec des correspondants dans différentes parties du cortège .
Du Rond-Point du Prado à la Canebière en passant par le Cours Lieutaud – de la Gare Saint-Charles au Vieux-Port – du Fort Saint-Jean au Fort Saint-Nicolas puis le long de la Corniche pour un dernier animaglyphe sur les plages du Prado…

Avec à la présentation Noémie Dahan depuis le Vieux-Port, Virginie Dubois & Frédéric Soulié au coeur du cortège.

Transhumance dessine dans le paysage une empreinte éphémère qui transforme notre perception du territoire. Ainsi toute une population d’hommes et d’animaux sont les acteurs poétiques d’animaglyphes, créations éphémères et mouvantes.

C’est aux fondateurs du théâtre du Centaure, implanté à Marseille dans le quartier de Campagne Pastré, que l’on doit cette idée follement poétique et heureuse. Camille et Manolo sont artisans de cette rêverie de partage entre les hommes, les animaux et le territoire.


Animaglyphe au Domaine Départemantal de Roques… par Marseille-Provence2013