19 Déc

Mediterraneo : Retour sur tournage en Egypte

 

Depuis 20 ans, Mediterraneo vous propose chaque semaine de partir à la rencontre du monde méditerranéen. Découvrir ses richesses, sa diversité culturelle, ses réalités multiples, à travers des portraits, des regards et plonger au cœur de l’histoire sans cesse en mouvement. 

Une série de reportages au coeur d’une actualité internationale brûlante.

Yannick Aroussi et Christian Mathieu, journalistes-reporters pour le magazine, étaient en Egypte au mois de novembre pour y prendre le pouls d’un pays dont on entend ici l’écho, au gré d’événements plus ou moins médiatisés.
De la Sissimania qui saisit aujourd’hui une bonne partie des Egyptiens au problème des réfugiés syriens devenus personae non gratae depuis la chute du régime de Mohammed Morsi, ils dressent un portrait sans complaisance d’un pays en crise et nous livre une série de trois reportages qui seront diffusés en janvier.

 

Yannick Aroussi a bien voulu revenir avec nous sur ce travail et éclairer de son expérience les conditions de ce tournage en eau vive.

 

Yannick Aroussi, itw 1 par france3provencealpes

Extrait : Une idée de la « Sissimania »
Extrait par france3provencealpes


Yannick Arroussi, itw 2 par france3provencealpes

Le premier reportage consacré à la « Sissimania » sera diffusé dans Mediterraneo du 12 janvier sur  France 3, puis sur TV 5 et la RAI 3.

 

Pour aller plus loin :
Le général Al Sissi surfe sur une vague nationaliste Le Monde
Le drame des réfugiés syriens en Egypte L’express

16 Déc

La Criée reprend ALI BABA

Du 7 au 12 janvier 2014, reprise exceptionnelle de la dernière création de Macha Makéieff après une série de représentations au Théâtre national de Chaillot, au TNP de Villeurbanne et en tournée.

Le Théâtre de La Criée va résonner des bruits d’un monde rêvé par la dame de ces lieux, Macha Makéieff.
En se saisissant des contes des Mille et Une Nuits, elle dit son bonheur de travailler un genre où tout devient possible : du plus merveilleux au plus prosaïque.

Monter Ali Baba à Marseille a la résonance singulière, chaleureuse, pasolinienne, d’une appartenance vraie. Ali Baba est pour tous un personnage familier, un cousin, un voisin, une vieille connaissance dont l’histoire traverse toutes les littératures. C’est celle de la destinée inouïe d’un brave gars sans histoire, ramasseur de métaux, devenu richissime par hasard, ou plutôt par la grâce et la fantaisie, le merveilleux d’un conteur arabe oublié. Mais est-ce que l’argent enchante vraiment l’existence ?


Ali Baba-Macha Makeieff- Recréer l’innocence

 

La distribution

Atmen Kelif    Ali Baba
Thomas Morris    Qâssim Baba frère d’Ali, Frère Zlubia le savetier, un voleur
Shahrokh Moshkin    Ghalam Youssouf le chef des Voleurs
Canaan Marguerite    Zulma la femme de Qâssim, un voleur
Aurélien Mussard    Voleur acrobatique
Romuald Bruneau    Voleur acrobatique
Braulio Bandeira    Abdullah, le barbier, un voleur
Philippe Borecek    Musicien ambulant, un touriste
Philippe Arestan    Musicien ambulant, un voleur
Aïssa Mallouk    Aziz Baba fils d’Ali, un voleur
Sahar Dehghan    Morgiane, Schéhérazade

Production : Théâtre national de Marseille La Criée.
Coproduction : Marseille- Provence 2013, Capitale européenne de la culture ;
Théâtre Anne de Bretagne – Vannes
Théâtre Liberté – Toulon

11 Déc

Dans les coulisses de l’hypercommerce

Samedi 14 décembre 16:15  sur France 3 Provence-Alpes et Côte d’Azur
et en replay sur notre site web dès la fin de la diffusion.

Cette semaine, Chroniques du Sud – Coulisses – vous emmène dans le ventre de l’un des plus grands hypermarchés de France, Carrefour Vitrolles, temple de la consommation de masses. Vingt-mille m² de surface utile à deux pas de Marseille, deux millions et demi de clients par an, attention ! Gigantesque !

Vincent Desombre tourne depuis le début de la saison les volets coulisses de l’émission Chroniques du Sud. Après s’être concentré sur l’envers du luxe côté hôtellerie et gastronomie, le voici dans une sujet plus « popu » mais où tout se voit en XXL.

Entretien avec Vincent Desombre

vincent-portrait

PZ : Vous vous êtes plongé pour faire ce film dans l’un des plus grands hypermarchés de France. A l’heure où il est fréquent de se poser la question de l’hyper consommation, comment avez-vous perçu ce monde de la grande distribution? Sans complexe? Alimenté par une clientèle toujours fidèle au poste ?

VD : J’ai été en effet assez surpris de constater que la grande distribution n’est  pas aussi « has-been » que cela. On a beau, pour certains, faire nos courses dans des commerces de proximité qui affichent label équitable etc. ces grands supermarchés résistent très bien à cette tendance minoritaire, il faut le dire. Ce qui frappe au premier abord, c’est le gigantisme : 20 000 m², des chiffres toujours astronomiques et pour n’en citer qu’un : une tonne de bananes vendue tous les jours. En ce moment, 30 000 clients arpentent les rues de cette véritable ville. Il faut se défaire d’une idée un peu caricaturale que l’on a des hypermarchés où le client tient lieu de vache à lait. Ce n’est pas si simple que cela. Certes, l’hyper est une entreprise dont le but – on ne s’en cache pas –  est de vendre et d’augmenter le chiffre d’une année sur l’autre. Du simple vendeur au directeur, c’est la culture du chiffre décomplexée. Mais pour autant, les choses ont évolué et, si l’on pouvait dans les années 70 « fourguer » n’importe quelle marchandise à bas prix, il n’en est pas de même aujourd’hui. Il y a un réel souci de qualité et de traçabilité des produits. La viande, le poisson font l’objet d’une surveillance particulière. Le client est plus attentif qu’il y a 30 ou 40 ans et les grandes surfaces – a fortiori de cette taille – se sont adaptées. Parmi les 70 000 références présentes dans les rayons, la fourchette est large et chacun peut y trouver son « bonheur ».

PZ : Qui sont les clients de ces hyper marchés ? Des proies faciles ? Des amoureux du « magasinage » comme on dit au Québec ?

VD : C’est vous et moi. Il faut rappeler que selon un sondage, 9 français sur 10  font leurs courses en grande surface. Ce n’est donc pas anecdotique. On est dans la logique du : « on fait le plein  pour la semaine ». J’ai remarqué pas mal de personnes âgées et d’ailleurs, j’ai rencontré et suivi pendant le reportage un couple de retraités qui fréquentait cet endroit depuis 42 ans, année de sa création. Ils se souvenaient avec émotion de leur première visite : on leur avait donné un plan pour qu’ils ne se perdent pas dans les rayons. Eh bien ces gens-là, ils font attention mais en même temps ils sont cœur de cible et en sont conscients. Le jour où je les ai suivis, ils étaient venus pour acheter de la pâte à pizza pour l’anniversaire de leur petite-fille ; ils sont repartis le caddie rempli. En fait, ils se font plaisir en faisant leurs courses et se lâchent un peu financièrement.Tentés tout le temps mais en même temps consentants.
La meilleure preuve de leur objectivité tient dans une citation que m’a livrée monsieur : « Comme dit Oscar Wilde, je résiste à tout sauf à la tentation ».

PZ : Vous a-t-on facilité les choses à Carrefour-Vitrolles ?

VD : On nous a ouvert les portes très facilement. Au départ, on devait travailler avec un autre groupe qui a tardé à nous donner sa réponse. C’était un jour oui, un jour non. Là, la réponse a été immédiate. Avec les précautions d’usage, à savoir la présence d’une attachée de presse à nos côtés mais on ne peut pas dire qu’ils aient empêché quoi que ce soit. En revanche, forts d’une mauvaise expérience l’an passé avec un autre média qui les avaient piégés pour tenter d’obtenir des images choc, ils ne nous ont pas permis d’aborder les questions liées à la sécurité, à l’argent, aux caméras de surveillance.

PZ : Qu’est-ce-qu’on apprend en plongeant dans les coulisses de ce grand Barnum ?

VD : Ce qui me plaît dans mon métier, c’est la rencontre avec les gens. Et là, je dois dire que j’ai rencontré la fameuse « France qui se lève tôt ». Ils sont 600 employés qui travaillent pour certains dès 3h00 du matin pour des salaires pas vraiment mirobolants. Il y a une pression constante mais qu’ils intègrent eux-mêmes, c’est-à-dire qu’ils sont dans la culture de la performance à l’américaine. En même temps, ils ne sont pas malheureux et trouvent leur équilibre là-dedans. Et il y a des indices de cette « bonne santé » : beaucoup d’employés sont là depuis longtemps -20, 25 ans, parfois – et ont une véritable possibilité d’évolution. Le responsable des produits frais, par exemple, l’un des gros postes de l’enseigne, a débuté comme poissonnier il y a 20 ans. 
En fait, ce sont de vrais bosseurs. Ils remontent les manches. C’est l’esprit de la « boutique ».

 

Propos recueillis par Pernette Zumthor