24 Jan

Dessoubre : Vers un afflux de plaintes pour atteintes à l’environnement.

Une truite malade du Dessoubre

Une truite malade du Dessoubre

 

Deux semaines après les premières constatations, les premières plaintes contre X pour atteinte au milieu aquatique sont ou vont être déposées auprès de gendarmeries ou directement auprès des procureurs. Les amoureux du Dessoubre se mobilisent en espérant un effet de masse qui devrait frapper les esprits. Une stratégie différente de celle engagée en 2010 pour la Loue. A cette époque, une plainte collective avait été déposée en plus de celle de la commission de protection des eaux. Une manifestation devrait avoir lieu prochainement pour exprimer le ras-le-bol des défenseurs des rivières.

Ce soir sur facebook, la fédération de pêche du Doubs annonce son prochain dépôt de plainte :

« Depuis le signalement des premiers poissons mycosés, près de 200 individus morts ont été recensés par la fédération de pêche et les locaux sur la totalité du linéaire. Par ailleurs, les conditions hydrologiques (débit supérieur au module) n’ont pas permis de dénombrer la totalité des poissons atteints. La fédération de pêche va poursuivre ces observations de terrain au cours des prochains jours et prochaines semaines pour suivre l’évolution de cette mortalité préoccupante. 
Après consultation de Membres du conseil d’administration, la Fédération va déposer plainte contre X pour les mortalités dont souffre le Dessoubre ces derniers jours. »

 

Plusieurs courriers devraient être adressés prochainement au préfet, aux députés du Doubs, aux maires des communes, aux communautés de communes,aux conseillers régionaux, aux sénateurs, à la fédération de pêche et aux AAPPMA des environs du Dessoubre… Ces lettres seront rédigées par les membres du « Club Comtois de Pêche à la mouche » :

« Dans ces courriers, il sera question d’interpeller ces personnes afin qu’elles prennent la mesure de ce qu’il se passe en ce moment dans nos rivières Comtoises, qu’elles en tirent les conséquences et qu’elles n’oublient pas qu’un risque sanitaire existe et qui pourrait directement impacter l’homme. »

Le garde pêche privé de l’AAPPMA de le Reverotte Pierre Planchat et la riveraine du moulin Girardot ont déjà déposé leurs plaintes. Dans son courrier, Laurence Revillot, pointe les excès de rejets issus de l’activité agricole :

« Il existe en outre un problème de santé et de salubrité publique puisque dans bien des cas, la même eau est utilisée par la population.
En conséquence je dépose plainte contre les services publiques qui n’ont rien mis en œuvre pour éviter ces problèmes mais également contre les principaux acteurs de cette pollution, les agriculteurs des bassins versant du Dessoubre.
Plainte pour dégradation d’un bien privé et mise en danger de la vie d’autrui. »

 Cette fois-ci, le collectif SOS Loue et rivières comtoises ne souhaite pas porter plainte estimant que les résultats de cette démarche sont incertains mais approuve ces initiatives individuelles. Quant à la CPEPESC, la Commission de protection des eaux, elle continue son travail de fond entrepris depuis des années sur le Dessoubre. L’association vient d’envoyer une lettre au préfet du Doubs lui demandant de faire intervenir les services de police de l’eau et de mettre en demeure la commune de Guyans-Vennes de respecter ses obligations en matière de rejets de matières organiques  et de supprimer ces rejets qui affectent la qualité des eaux du Dessoubre :

 

Lettre_pollution Eau Dessoubre_Guyans Vennes by France 3 Franche-Comté

Pendant ce temps, l’Onema ne reste pas les bras croisés. Après une première visite sur le terrain au tout début de la découverte des mortalités, les agents de la Police de l’eau sont retournés sur le terrain en milieu de semaine. Avec les chercheurs de l’INERIS, ils ont prélevé des chabots sur des secteurs où des mortalités avaient été constatés et sur un autre épargné. Le laboratoire d’analyse de Poligny est chargé de déterminer plus précisément le type de sapronelia qui pourrait être à l’origine de ces mortalités d’ombres et de truites.

 ONEMArapport de Constatation 13-01-2014 ONEMA (1) by France 3 Franche-Comté

Le Dessoubre était l’un des derniers joyaux préservés en Franche-Comté. Ces mortalités, qui n’ont guère étonné les habitués de ce secteur, relancent la mobilisation des amoureux des rivières. Une fois de plus, les élus et les représentants de l’Etat et des collectivités sont confrontés à de véritables choix de sociétés.

Isabelle Brunnarius
isabelle.brunnarius@francetv.fr

 

REACTIONS :


« Les situations dramatiques se succèdent avec toujours les mêmes conséquences.
Personne ne semble prendre la mesure du drame sociétal qui affecte les rivières comtoises soumises aux aléas du karst de plus en plus « urbanisé » et « industri-agricolisé ».
Toujours les mêmes causes recherchées par des associations peu convaincantes qui finissent par se ridiculiser : azote et phosphore ! L’Administration doit bien rigoler qui profite de l’occasion pour mettre au travail de prélèvement et de comptage des victimes, une quantité importante de fonctionnaires autant inefficaces qu’inutiles, sans pouvoir mais imbus d’une autorité qui nous plie en deux de rire (jaune) nous qui revendiquons bien connaitre ces problèmes et leurs causes.

La société et ses produit a changé et change tous les jours; les stations d’épuration n’ont, elles, pas changé de technique en 50 ans et on en construit des modèles exaspérants d’inefficacité (filtres à sable plantés de roseaux) et avec la complicité des Services d’Etat et Département.
Il y a tant de molécules nouvelles qui peuvent compromettre la vie aquatique, seules ou en mélange avec d’autres !
Il n’y a pas de Lois actualisées pour protéger le Dessoubre ni la LOUE d’ailleurs … L’Etat ignore totalement, comme les associations d’ailleurs, les multiples composantes qui peuvent affecter la Vie dans un cours d’eau : azote et phosphore ?? c’est comme le poumon du docteur Knock. Il faut s’interesser aussi à autre-chose : c’est urgent.
Par ailleurs, le Dessoubre comme la Loue supérieure, appartiennent au domaine privé : il n’y a donc pas de maitre d’ouvrage connu.
Aux riverains propriétaires de se débrouiller donc et de porter plainte contre leur voisin du dessus qui leur envoie de l’eau ou des poissons contaminés.
Encore une fois, qui va accepter de donner de l’argent public pour sauvegarder un bien privé ?
Les usagers du DOUBS public en aval de St Hippolyte sont eux en mesure de demander des comptes à leur propriétaire : l’Etat !
JF Bonvallot »