14 Jan

Une reconnaissance internationale pour le collectif Loue et rivières comtoises

IGFAlogook

Vu des Etats-Unis, SOS Loue et rivières comtoises a une action suffisamment remarquable pour être récompensée. Le collectif franc-comtois vient de recevoir le prix 2016 de l’IGFA : International Game Fishing Association. C’est la seconde fois que SOS Loue et rivières comtoises est récompensé par un club select de pêcheurs. En 2015, le collectif avait reçu  le prix Charles Ritz. Une fierté pour les défenseurs des rivières :

« Cette fois c’est une reconnaissance mondiale pour le collectif franc-comtois. L’IGFA est une association américaine très connue, son siège social est en Floride, son but initial était l’enregistrement et la validation des poissons-records. Devant la dégradation continue de la ressource en eau au niveau mondial, elle encourage également les hommes et les associations qui luttent pour préserver l’eau, les rivières, la mer, les poissons en décernant des prix annuels. C’est la toute première fois qu’une association française est lauréate de ce prix qui est décerné depuis 1983 ».

En allant sur le site de l’’IGFA, on découvre que l’association a eu en son sein des membres prestigieux : Ernest Hemingway, prix Nobel de littérature, l’aviateur-écrivain-pêcheur français Pierre Closterman, le créateur norvégien de leurres Lauri Rapala, le français Charles Ritz… La pêche est un sport qui séduit toutes les classes sociales, il est aussi bien populaire que select.

L’objectif de cette association américaine est de développer la pêche sportive et de défendre le milieu aquatique à la fois par la prévention et la recherche scientifique. Des actions de découvertes du milieu aquatiques sont organisées auprès des scolaires.Comment le collectif franc-comtois a-t-il pu se faire remarquer par ces pêcheurs américains ? 

Les membres de l’IGFA sont répartis dans le monde entier. Ses représentants français sont Pierre Affre et Yann Giulio. En devenant adhérent à l’IGFA, Yann Giulio s’est investi dans cette association qui compte 600 membres en France. A tel point qu’il a pu plaider la cause de SOS Loue et rivières comtoises dont il est aussi adhérent. Résultat, tous les adhérents vont être au courant de cette remise de prix grâce à la publication interne de l’association. En 2013, ils étaient 22 000 membres et il y avait des représentants dans le monde entier :

ifga2013

Pour le collectif, cette récompense de 1400 dollars prouve

« la qualité et le sérieux de la démarche entreprise par SOS Loue et Rivières Comtoises. Cela démontre également que ce qui se passe dans nos rivières est observé désormais par les pêcheurs et les protecteurs de la nature du monde entier. Au passage cela met également en évidence le potentiel touristique que les responsables de l’environnement, tant à l’échelon local que national sont en train de gâcher par leur inaction que nous dénonçons régulièrement. »

 

Dans son communiqué , SOS Loue et rivières comtoises pointe la lenteur de la mise en place des actions. La conclusion du communiqué pointe du doigt les choix des politques.

« On nous répond régulièrement que l’argent manque, ce dont nous sommes conscients, mais outre que beaucoup des mesures que nous proposons seraient sources d’économies et de recettes en relançant l’activité et le tourisme lié à nos rivières, il existe pourtant de l’argent public : 24 millions d’euros précisément, prêt à  être investi en deux ans, dans les équipements d’une station de ski franc-comtoise, condamnée à très court terme par le réchauffement climatique. Il n’y par contre pas d’argent pour refaire la station d’épuration – de pollution – obsolète de cette même station… Ces 24 M€ d’investissements, renforcés par les différentes subventions qu’ils déclencheraient automatiquement permettraient sans doute de régler la plus grande part des problèmes d’assainissement de nos bassins versant, créant au passage, pour plusieurs années, de très nombreux emplois dans nos entreprises de travaux publics locales. Au moins nous savons désormais où sont les priorités, et les franc-comtois doivent en être conscients.
Nous ignorons si les américains et autres pêcheurs du monde entier reviendront un jour fréquenter nos rivières, mais il est certain qu’ils ne viendront jamais skier chez nous… »

La vallée de la Loue est effectivement connue dans le monde entier grâce à Gustave Courbet et sa rivière a séduit des pêcheurs venus de très loin. Aujourd’hui, le potentiel touristique issu de la renommée du maître d’Ornans est réellement pris en compte. Les atouts de la pêche beaucoup moins et pourtant certains pêcheurs ont un fort pouvoir d’achat. En 2011, une jeune chercheuse suisse avait réalisé une étude assez intéressante. Elle avait envoyé mille questionnaires à des pêcheurs du Doubs des deux côtés de la frontière, 300 ont répondu et 260 ont été traités. Sandra Gogniat avait demandé aux pêcheurs d’ « imaginer les changements de comportements qu’ils adopteraient face à un Doubs regorgeant de poissons et libre de toutes interdictions, tel qu’il était quarante ans auparavant. Pour quantifier ses changements de comportement , elle s’est basée sur les coûts des trajets pour les pêcheurs se rendant sur le Doubs. Résultat : ce bien être retrouvé des pêcheurs correspond à une compensation monétaire de 1450 à 1700 francs suisses par personne et par année. » Ce n’est certes pas du tourisme de masse comme pour le ski mais, au lendemain de la COP 21, il serait intéressant que l’économie vienne au secours de l’environnement.

Isabelle Brunnarius
isabelle.brunnarius@francetv.fr

 

11 Jan

Doubs Franco-Suisse : un plan national chez nos voisins hélvétiques

Le Doubs franco-suisse photographié par l'association de pêche la Franco-Suisse

Le Doubs franco-suisse photographié par l’association de pêche la Franco-Suisse

Les Suisses ont publié à la fin de l’année 2015, leur Plan d’action national en faveur du Doubs.L’objectif est d’améliorer « durablement la situation écologique du cours d’eau et d’assurer la survie de l’apron, un poisson emblématique du Doubs ».

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03 Nov

Habiter le pays Loue Lison et participer à son développement !

Le kayak sur la Loue

Le kayak sur la Loue

Quel est le point commun entre les habitants de Liesle, Malbrans, Saraz, Mouthier-Haute-Pierre ou Amancey ? Ils sont tous invités à participer à la réunion publique de ce mercredi 4 novembre à la salle des fêtes de Tarcenay à partir de 20h30 organisée par le syndicat mixte du Pays Loue Lison. Tous ces habitants font partie de l’une des 77 communes du Pays Loue Lison qui vient de décrocher la possibilité d’utiliser des fonds européens pour « valoriser les ressources naturelles locales » du Pays Loue Lison. Lors de cette réunion publique, ouverte à tous, des exemples d’utilisation des fonds européens LEADER seront présentés pour donner une idée des potentialités de développement.

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16 Oct

Rivières comtoises : vers la création d’un territoire d’excellence écologique ?

La Brême

Souvenez-vous. C’était lors de la Conférence départementales de décembre 2014Éric Vindimian était le nouveau venu. C’est un des experts du ministère de l’Environnement et du Développement durable et il venait d’être chargé d’une mission d’appui auprès du préfet du Doubs. Depuis, le scientifique est venu régulièrement en Franche-Comté participer à des réunions de travail et, comme promis, Eric Vindimian vient d’établir un « avis sur le diagnostic des causes des perturbations de la Loue et des rivières comtoises ». Un rapport que l’on peut lire intégralement sur le site de la préfecture du Doubs. « Ce pré-rapport, précise la préfecture, est un document de travail, qui a vocation à être partagé et  approprié par tous. Les remarques sur ce document provisoire peuvent lui être adressées directement à l’adresse suivante : eric.vindimian@developpement-durable.gouv.fr. » C’est ce que vient de faire le collectif SOS Loue et rivières comtoises.

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15 Oct

Sauver la Loue : Aide toi et le sol t’aidera !

Journée d'échanges "Les sols en milieu karstiques" à la maison de la Réserve de Labergement-Sainte-Marie

Journée d’échanges « Les sols en milieu karstiques » à la maison de la Réserve de Labergement-Sainte-Marie

Nous le foulons sans le connaître vraiment. Le sol est le milieu le plus riche en biodiversité et pourtant il n’a pas véritablement de protection juridique. 2015 a été déclarée année internationale des sols par l’ONU pour nous faire prendre conscience des dangers qu’ils encourent actuellement. En France, le CESE conseil économique social et environnemental a rendu en mai  2015 un rapport intitulé « La bonne gestion des sols : un enjeu de société ». L’une de ses deux rapporteurs est jurassienne.

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08 Oct

A quoi servent les passes à poissons sur la Loue ?

La passe à poissons d'Ornans

La passe à poissons d’Ornans

Quingey, Chenecey et maintenant Ornans ... Petit à petit le cours de la Loue se modifie avec l’aménagement de barrages. Ils sont particulièrement nombreux sur cette rivière qui donne son énergie aux hommes depuis des siècles. Un chantier spectaculaire vient de se terminer à Ornans : l’aménagement du barrage Gervais avec la construction d’une passe à poissons et d’une passe à Kayak. Mais à quoi servent ces travaux ?

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30 Sep

Les flux de la Loue mis à nu

Instruments de mesure posés par le BRGM sur la Loue à Vuillafans

Instruments de mesure posés par le BRGM sur la Loue à Vuillafans

C’était un engagement et il est tenu. Lors de la conférence départementale de la Loue de décembre 2014, l’Etat et le conseil départemental de l’époque avaient décidé de suivre les recommandations du Groupe scientifique. Des spécialistes de métrologie ( sciences des mesures) ont donc travaillé pour mettre au point un protocole encore inédit sur la Loue. Une série de capteurs est entrain d’être installée par le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) pour mieux connaître l’impact des activités humaines sur la rivière. Cette étude sera menée pendant au moins trois ans et elle devrait permettre aux élus d’agir en conséquence.

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25 Mai

Le colloque de la Loue et des rivières comtoises (2) : penser le changement

Reprenons notre interrogation ébauchée lors de la rédaction de l’article précédentCes deux journées du colloque scientifique consacrées à l’état et à l’avenir des rivières comtoises les 23 et 24 avril dernier à Besançon poussent à la réflexion : pourquoi « penser le changement » plutôt que de « changer le pansement » ? Raisonner dans le temps et l’espace peuvent nous aider à avancer.

LE TEMPS DES CHOIX

Dans la vallée de la Loue comme ailleurs dans le monde, les hommes sont confrontés à des choix en ce début du XXIe siècle. Des choix imposés par le changement climatique. Plus que jamais, les questions environnementales sont à l’ordre du jour. Des courants de pensées écologistes mettent en avant la « croissance sélective ». C’est un changement de culture. Il s’agit de revoir les modes de production et de consommation pour favoriser une croissance compatible avec la préservation de l’environnement. Ce débat n’a pas été abordé lors du colloque scientifique mais les résultats présentés peuvent inciter à cette réflexion.

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29 Avr

Le colloque de la Loue et des rivières comtoises (1) : Un monde qui change

Pascal BERION, « Les évolutions des structures et des pratiques agricoles dans les finages des bassins versant de la Loue et du Lison révélées par la dynamique des paysages »

Pascal BERION, « Les évolutions des structures et des pratiques agricoles sur les terres des bassins versant de la Loue et du Lison révélées par la dynamique des paysages »

C’était à la toute fin de ces deux journées intenses. La phrase a été glissée comme une boutade par le professeur Humbert, organisateur de ce colloque scientifique sur la Loue et les rivières comtoises.

« Face à un monde qui change, il vaut mieux penser le changement que changer le pansement »

disait l’humoriste Francis Blanche. Vouloir sauver les rivières, cela revient un peu à se retrouver face à ce dilemme. Une alternative évoquée par François Cena, conseiller à la Chambre d’agriculture de Rhône-Alpes. Soit on se contente d’optimiser des pratiques soit on change de système.Mais avant de choisir, mieux vaut comprendre ce qui est entrain de changer. Plusieurs intervenants de ce colloque ont livré leur éclairage sur cette évolution de notre monde. A ce titre, la vallée de la Loue est universelle.

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23 Avr

Les enjeux du colloque scientifique pour la Loue et les rivières comtoises

Ouverture du colloque scientifique sur l'état des rivières comtoises

Ouverture du colloque scientifique sur l’état des rivières comtoises

Pourquoi passer deux jours à écouter, noter, partager, expliquer, présenter des études scientifiques sur l’état de la Loue et des rivières comtoises ? Depuis les mortalités de poissons de 2010 dans la Loue puis dans d’autres rivières de Franche-Comté les années suivantes, les causes de ce mauvais état des rivières commencent à être connues; alors pourquoi continuer de chercher et attendre des résultats d’études avant d’agir ? Il y a des raisons et elles valent la peine d’être entendues.

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