La mortalité 2016-2017 sur la Bienne est plus importante que celle de 2012-2013.
L’histoire se répète. Malgré les cris d’alarme répétés des défenseurs des rivières, les poissons de la Bienne continuent de mourir. Cette année encore, la pêche sera fermée sur depuis le barrage d’Etable à Saint-Claude jusqu’à la commune de Lavancia-Epercy au pont des carrières Di Lena, soit un tiers du parcours de cette rivière du Jura. Même si il n’a pas été possible de comptabiliser précisément les poissons morts, les observateurs estiment que les mortalités de 2016-2017 sont beaucoup plus élevés que celles de 2012-2013.
Une sécheresse en plein hiver : la situation est aussi inédite que préoccupante. Debut janvier, des confrères avaient filmé la source de l’Ain à sec et la semaine dernière nous sommes allés dans le Haut-Doubs constater l’ampleur de cette sécheresse. Les préfectures du Doubs et du Jura ont publié des communiqués demandant aux particuliers, aux collectivités et aux professionnels ( agriculteurs et industriels) d’avoir des « gestes simples » pour réduire les sources de pollution dans les cours d’eau. Cela est particulièrement important en cette période de reproduction des salmonidés précisent ces administrations.
Juste deux jours avant Noël, pas une goutte d’eau ne sortait du robinet de quelques habitations d’Arc-sous-Cicon… La ressource en eau est fragile, on a tendance encore à trop souvent l’oublier. Depuis trois semaines, la société Gaz et Eaux appelle les habitants de la crête du Haut-Doubs à modérer leur consommation d’eau. Une première dans ce secteur qui peut s’expliquer par la sécheresse de ces derniers mois. Les dernières pluies remontent au 20 novembre dernier. Les ressources en eau sont à la moitié de ce qu’elles devraient être à cette période de l’année. La situation est préoccupante car la météo ne devrait pas s’améliorer, une période de gel est annoncée pour les jours prochains. Selon les services techniques de la ville de Morteau, il manquerait actuellement entre 150 à 170 m3 d’eau par jour d’où l’incitation à la chasse au gaspillage. Autre mesure, le recensement de tous les agriculteurs du secteur pour éventuellement les approvisionner par citerne dès lundi prochain.
Dans la nature aussi, l’habit ne fait pas le moine. Certains filets d’eau n’ont à priori aucun intérêt et pourtant ils jouent un rôle important dans la prévention des risques d’inondation ou de sécheresse. Ils sont parfois à l’origine de litiges entre agriculteurs et l’ONEMA, la police de l’eau. C’est souvent la place et le rôle des zones humides qui est en jeu.
En 2015, à la demande de la profession agricole, le gouvernement a demandé à ses services de cartographier le moindre écoulement d’eau dans chaque département pour savoir si il y a lieu ou pas d’appliquer la loi sur l’eau. Les agriculteurs veulent en quelque sorte un « code de la route ».
Dans le Doubs, le groupe technique chargé d’établir cette cartographie s’est réuni à deux reprises. Ce groupe est à la fois constitué des services de l’Etat, des représentants des professions agricoles et forestières, des associations de protection de l’environnement, de la fédération de pêche, des syndicats mixtes, du conseil départemental du Doubs… Une large consultation qui a déjà abouti à l’expertise de 400 kilomètres d’écoulements sur les 1000 à inspecter. LA DDT 25 précise que cela a permis de découvrir 31 kilomètres de nouveaux écoulements classés désormais cours d’eau. Ces écoulements n’existaient pas auparavant sur la cartographie et ils sont désormais soumis à la loi sur l’eau. Dans d’autres cas, des fossés ou des écoulements n’ont pas été classés. Vous pourrez consulter cette cartographie évolutive sur le site dédié à ce répertoire des cours d’eau.
Si vous en savoir plus sur les enjeux de cette cartographie, voici notre reportage :
Avec :
Eric Morel
FDSEA 25. Membre du comité de suivi de la cartographie 25,
Yannick Cadet
service eau, risques, nature et forêt de la DDT25,
André Paris
Onema, police de l’eau
Responsable du contrôle des usages,
Thomas Groubatch
Fédération de pêche du Doubs
Michaël Prochazka
SOS Loue et Rivières Comtoises.
Reportage I.Brunarius,L.Brocard,S.Linozzi et P.Gomez.
Pollution dans le Doubs à Besançon. Photo Franck Menestret
C’était le dimanche 9 octobre en fin d’après-midi. Une après-midi ensoleillée à Besançon propice à la promenade. C’est justement ce que faisait mon confrère Franck Menestret. En traversant le pont de Bregille, son oeil est attiré par une tache blanche dans les eaux du Doubs…
Les personnes présentes au SNB remarquent également cette pollution diffuse, elles préviennent la Ville de Besançon qui, elle-même, alerte les Pompiers. Une fois sur place, ils ne peuvent que constater les faits : La zone polluée correspond à environ 50m3 mais il est trop tard pour éviter sa dilution. L’analyse du prélèvement réalisé par les pompiers révèle qu’il s’agit de peinture…
Les travaux de l’ONF en forêt de Mouchard. photo ONF
Le Froideau n’est pas toujours visible, ce ruisseau chemine en forêt de Mouchard et se jette dans la Loue. Une discrétion qui ne doit pas faire oublier son importance écologique. Depuis 2009, le Froideau est classé en arrêté de protection des biotopes à écrevisses à pieds blancs. Au moment de la rédaction de cet arrêté, il était précisé que l’écrevisse à pattes blanches avait disparu de plus de 80 % des ruisseaux qu’elle occupait en Franche-Comté. Pour que l’écrevisse puisse encore montrer ses pattes blanches aux amoureux de la nature, des actions ont été entreprises pour préserver son espace de vie (biotope). Des mesures qui profitent aussi à ses voisines, des truites fario et des loches franches qui apprécient aussi la fraîcheur du petit cours d’eau.
Conférence du BRGM à Ornans sur la ressource en eau des rivières comtoises. Octobre 2016.
Quel avenir pour la ressource en eau des rivières comtoises ? C’est la question posée par les experts du BRGM, le service géologique national.Une interrogation d’autant plus cruciale que la préfecture du Doubs vient de prendre un arrêtémettant en place des restrictions d’usage de l’eau. L’Etat demande d’éviter tout gaspillage de l’eau pour préserver les rivières et la ressource en eau.
C’est connu. Entre les pêcheurs et EDF, les relations ne sont pas toujours au beau fixe. Si des accords semblent avoir été trouvés pour les barrages sur le Doubs franco-suisse, la situation semblerait plus tendue à l’aval du barrage de Vouglans dans le Haut-Jura. Malgré des réunions préalables entre pêcheurs, scientifiques, services de l’Etat et EDF, les préconisations des défenseurs des rivières ne semblent pas avoir été suivies cet été. Un nouveau lâcher d’eau est prévu sur la rivière d’Ain à partir du barrage de Vouglans à compter du mardi 30 août 2016 à 01h00. L’objectif affiché est le même que lors du lâcher de la semaine dernière : lutter contre la prolifération d’algues sur le bassin versant de l’Ain favorisée par la canicule et le faible étiage.
La Conférence départementale de la Loue et des rivières comtoises du 5 décembre 2014.
Il a juste fallu être patient. Ce mardi 28 juin à Besançon va se tenir la 4 eme Conférence départementale « Loue et rivières comtoises ». Soyons honnête, je n’avais plus en tête la date de la 3 eme édition de ce rendez-vous phare pour les défenseurs des rivières tellement l’eau a coulé sous les ponts de la Loue. Alors j’ai cherché dans mes archives et j’ai finalement trouvé utile de faire un petit retour en arrière.
La fédération de pêche du Jura et la Biennoise au chevet de la Bienne.
Le constat est affligeant et consternant. Les truites de la Bienne, rivière du Haut-Jura, sont de nouveau victimes d’une forte pollution après celle connue en 2012. Le préfet du Jura a pris un arrêté le 3 juin dernier pour interdire la pêche sur la Bienne depuis le barrage d’Etable à Saint-Claude jusqu’à la commune de Lavancia-Epercy au pont des carrières Di Lena. Une interdiction prévue jusqu’au 18 septembre prochain, date de la fermeture de la pêche en première catégorie.