Pollution dans le Doubs à Besançon. Photo Franck Menestret
C’était le dimanche 9 octobre en fin d’après-midi. Une après-midi ensoleillée à Besançon propice à la promenade. C’est justement ce que faisait mon confrère Franck Menestret. En traversant le pont de Bregille, son oeil est attiré par une tache blanche dans les eaux du Doubs…
Qu’est ce qui coule dans le Doubs près de la piscine SNB #pollution ? pic.twitter.com/6PrYkQwlEg
— Franck Menestret (@FranckMenestret) October 9, 2016
Les personnes présentes au SNB remarquent également cette pollution diffuse, elles préviennent la Ville de Besançon qui, elle-même, alerte les Pompiers. Une fois sur place, ils ne peuvent que constater les faits : La zone polluée correspond à environ 50m3 mais il est trop tard pour éviter sa dilution. L’analyse du prélèvement réalisé par les pompiers révèle qu’il s’agit de peinture…
Impossible de remonter à l’origine de cette pollution. Selon l’adjoint au maire de Besançon chargé de l’eau et de l’assainissement, Christophe Lime, quelqu’un a deversé de la peinture dans le réseau d’eaux pluviales de la ville, ce qui est totalement interdit.
« C’est rageant. Nous avons fait des efforts financiers pour refaire tout le réseau d’assainissement de ce secteur autour de la Rodia, et voilà une pollution ! C’est l’accumulation de ces petits rejets qui est mauvais pour les rivières. Par principe, j’ai demandé au service de l’assainissement de déposer plainte » nous déclare Christophe Lime.
La bouche par laquelle la peinture s’est retrouvée dans le Doubs ne charrie que des eaux pluviales récupérées par une grille. C’est un peu comme si la personne avait déversé directement son pot de peinture dans le Doubs.
Ne rien déverser dans ces grilles ! C’est juste pour l’eau de pluie !
Dans ce secteur, le réseau est séparatif, affirme Christophe Lime même si une grosse partie du réseau bisontin est unitaire. En fait, cette pollution peut être l’occasion de rappeler la réglementation. Il est interdit de déverser de la peinture, des solvants, des décapants, bref des produits toxiques dans son évier, dans une bouche d’égoût quelque soit la destination finale : station d’assainissement des eaux ou rivière. Il faut les apporter à la déchetterie. Un panneau à l’entrée du site rappelle la réglementation.
A la rédaction, cette pollution a ouvert le débat : inconscience ou malveillance ? Est-ce la personne qui a versé son pot de peinture dans une grille avait conscience des conséquences de son acte ? Pas sûr. C’est pour cela que j’ai eu envie d’écrire cet article. Pas pour condamner, juste pour informer.. A force, tous ces petits gestes peuvent donner une grande claque aux rivières.
Isabelle Brunnarius
isabelle.brunnarius(a)francetv.fr
