L’histoire se répète. Malgré les cris d’alarme répétés des défenseurs des rivières, les poissons de la Bienne continuent de mourir. Cette année encore, la pêche sera fermée sur depuis le barrage d’Etable à Saint-Claude jusqu’à la commune de Lavancia-Epercy au pont des carrières Di Lena, soit un tiers du parcours de cette rivière du Jura. Même si il n’a pas été possible de comptabiliser précisément les poissons morts, les observateurs estiment que les mortalités de 2016-2017 sont beaucoup plus élevés que celles de 2012-2013.
En septembre dernier, la DDT du Jura présentaient aux différents acteurs de ce dossier, dont la fédération de pêche du Jura, les résultats des analyses des prélèvements réalisés au printemps 2016. Les invertébrés sont moins nombreux et surtout leur diversité est aussi en chute libre.
Des résultats préoccupants mais cette molécule est présente un peu partout. Difficile d’incriminer plus les particuliers, les industriels ou les agriculteurs. Cependant, il est certain que les dysfonctionnements des stations d’épuration contribuent à la détérioration du milieu aquatique. Prenons l’exemple de celle de Saint-Claude, comme l’ont fait mes confrères Claire Schaffner et Hugues Perret dans ce reportage :
Pollution de la Bienne : les mortalités de poissons se poursuivent
Comme dans de nombreuses communes, les débordements de déversoirs d’orages sont beaucoup trop fréquents. A Saint-Claude, malgré des investissements déjà réalisés sur la station de traitement des eaux proprement dite, c’est le réseau qui est revoir. Il n’y a pas que les eaux de pluie qui se retrouvent inutilement collectées, des cours d’eau se retrouvent carrément dans les tuyaux qui conduisent à la station d’épuration d’où le débordement des eaux usées. Les conditions climatiques sont un autre facteur aggravant : si le volume des précipitations est à peu près identiques, il faut noter que la répartition des débits est beaucoup plus brutale : plus de sécheresse, plus de violents orages ! Pour certains déversoirs, il peut y avoir, en année sèche, 80 à 110 jours de débordements. C’est juste énorme. Toutes ces informations ont été fournies à la fédération de pêche du Jura par la ville de Saint-Claude lors d’une réunion le 24 janvier dernier. Elles confirment les observations réalisées régulièrement sur la Bienne.
La rivière est sinistrée, de quoi décourager les pêcheurs de prendre leur carte pour ce secteur. Sur son blog, le célèbre pêcheur jurassien incite les pêcheurs « de continuer à prendre (leur) carte de pêche du Jura à la Biennoise malgré la fermeture du parcours sur la basse Bienne afin de soutenir cette AAPPMA dans ses actions ». La pêche est une activité économique qu’il ne faut pas négliger. Hormis la lutte contre les pollutions, les pêcheurs doivent aussi s’adapter à la baisse du cheptel. Toujours sur son blog, Nicolas Germain vient de souligner la portée symbolique de la décision des pêcheurs de Champagnole. Un parcours No-Kill devrait entrer en vigueur pour la saison 2018.
Isabelle Brunnarius
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